Le lourd tribut payé par les professionnels de la santé
L’Algérie bat quotidiennement son record de contaminations au coronavirus mais aussi celui des décès. La sonnette d’alarme a déjà été tirée par les professionnels de la santé qui comptent, depuis le mois de mars, plusieurs pertes dans leur lutte contre le coronavirus.
L’Algérie fait face à une nouvelle vague de contamination au coronavirus, et ce depuis plusieurs semaines. La reprise de plusieurs activités dans le pays, les rassemblements mais surtout le relâchement dans le respect des mesures préventives sont à l’origine de cette inquiétante augmentation des cas de contamination au coronavirus. Si les autorités ont réagi à cette hausse avec la réadaptation des horaires de confinement et l’appel au respect des mesures préventives, celles-ci ne sont pas pour autant respectées. Aussi, observateurs et spécialistes insistent sur la nécessité de veiller au respect strict des mesures barrière, voire d’en imposer de plus drastiques. Il est évident que le reconfinement partiel à domicile, instauré par les autorités, n’aura aucun effet si les mesures préventives ne sont pas respectées. Le constat est donc sans appel : cette situation est la conséquence d’un relâchement. C’est ce qu’affirment les spécialistes, à l’instar du Pr Mohamed Belhocine. «Ce relâchement, nous le payons très cher», dit-il.
Les professionnels de la santé, en première ligne depuis le mois de mars, continuent à payer un lourd tribut. Le nombre de contaminations dans leur rang augmente quotidiennement. Ils sont nombreux à y laisser leur vie en tentant d’en sauver d’autres. La liste des décès parmi les soldats aux blouses blanches s’allonge, en effet, quotidiennement. En ce début du mois de novembre, il ne passe presque pas une journée sans que soit annoncée la mort d’un professionnel de la santé actif dans un établissement hospitalier public ou dans le cadre libéral. On cite le Dr Ramdane Djebbar, spécialiste en médecine interne, le Dr M’hammed Melbouci, cardiologue, l’infirmier Nasreddine Azib, le Dr Ahcens Boudoumi, le Dr Ahmed Boudali, le médecin dentiste Abdeslam Aberkan, et tant d’autres encore. Tous ont péri pendant les dix premiers jours du mois de novembre.
Au mois de septembre, selon Lyès Merabet, président du Syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP), 120 morts ont été enregistrés, tous corps confondus, et plus de 5 000 contaminations ont été enregistrées. Le ministre de la Santé avait, pour sa part, indiqué que jusqu’au 21 juillet, 44 soignants avaient succombé à la Covid-19 et 2 300 autres avaient été contaminés depuis l’apparition de l’épidémie dans le pays. Ces professionnels de la santé, qui gèrent, au quotidien, stress, fatigue et peur dans leur bataille contre la Covid-19, ne cessent d’interpeller la population sur l’importance de la prévention et de la prudence. Malgré la lueur d’espoir suite à l’annonce d’un vaccin efficace à 90% par l’américain Pfizer et l’allemand BioNTech, la prudence reste de mise. «C’est une bonne nouvelle mais restons prudents», recommande l’ex-numéro 2 de Pfizer, l’Algérien Mohand Sidi Saïd.