Le judo algérien en déclin ? Le temps est venu de bien secouer le tatami

Mauvaise nouvelle. Très même, à moins d’être démentis par les responsables concernés. La relève attendue, c’est maintenant confirmé, ne s’est pas révélée ni même montré le bout du nez. On l’attendait au sortir du long et harassant voyage à Guayaquil (Equateur) mais elle nous prie finalement de patienter encore. Avec un zéro pointé qui a sanctionné sa participation aux championnats du monde « juniors ». Un gros zéro et de grosses interrogations.
Un indice révélateur pour juger de la performance du quatuor dépêché en Amérique Latine représenter un tatami algérien que les derniers résultats en date réalisés à Oran, simultanément à l’occasion de la 43e édition des championnats d’Afrique (une première place décrochée haut la main par « équipes mixtes» avec un total de neuf médailles dont trois en or, quatre en argent et deux bronze, en plus d’une nette domination en individuel pour un total de quinze breloques, sept en or, trois d’argent et cinq en bronze) et des Jeux Méditerranéens où il a fallu, face à une concurrence autrement plus relevée avec la présence des meilleurs européens, souquer très dur pour s’affirmer dans la cour des grands ?
Dans ses terres, le judo algérien, on s’en rappelle, mettra fin, entre autres performances, à plus d’une décennie (13 longues années pour être précis, depuis l’édition italienne de Pescara) d’absence sur la plus haute marche du podium quand la révélation, l’étoile montante (appelée à confirmer bien sûr), Driss Messaoud, accrochera le plus pur des métaux, l’or. L’unique, pour la discipline, sur les rives d’El Bahia et devant un public conquis.
Bilan général à l’arrivée, l’équipe nationale pouvait dire merci à Driss Messaoud (médaille en vermeil à souligner), au tandem en argent Belrakaa et Bouamar, et Belkadi qui finira sur la 3e marche avec le bronze.
Ce qui faisait dire, à chaud, à l’une des icônes du judo national, l’inénarrable Salima Souakri, à l’évocation de laquelle remontent à la surface les grands moments de joie procurés par les illustres champions (ils sont nombreux) que sont, par exemple, les Soraya Haddad (médaillée mondiale, 5 fois championne d’Afrique, médaillée olympique en 2008 à l’occasion des Jeux de Pékin), Amar Benikhlef (triple champion d’Afrique en 2004, 2008 et 2010, médaillé d’argent aux Jeux panafricains en 2007, médaillé d’argent aux Jeux olympiques d’été de 2008 organisés à Pékin à l’issue d’un combat féroce contre le champion du monde en titre de la catégorie, de l’époque ) et autres noms ayant écrit en lettres d’or leurs noms dans ce registre, toute sa « confiance en l’avenir ». En estimant, par exemple, que « le meilleur est à venir ».
Pêle-mêle, et connaissant bien le milieu dans lequel elle a évolué et fait ses preuves au plus haut niveau, elle met en avant les vertus d’« une bonne prise en charge et d’un encadrement adéquat ».
Sauf que ses propos, encore une fois empreints d’optimisme, sur le seul court terme et la perspective déjà proche, des jeux olympiques de Paris où un podium, au moins, peut-être assuré, n’ont pas tardé à être démentis.
Sauf que, et ces championnats du monde « juniors » en Equateur qui viennent de prendre fin samedi 13 août en cours sur une vraie déroute, viennent mettre à mal ces attentes. Pour ne pas dire battent en brèche cet « optimisme » à l’épreuve des grands rendez-vous universels où il faut plus que ce genre de discours pour rassurer. Eliminés les uns après les autres, Rayan Zakaria Benattia (moins de 90 kilos), Mahieddine Moudathir (-66 kg) chez les messieurs, Yasmine Hadi (-48 kg) et Yasmine Djellab (-63 kg) chez les dames, ont tôt fait de se rendre à l’évidence qu’il fallait repasser en quittant la compétition sitôt entrés.
L’émergence de nouveaux talents ? Faut pas aller vite en besogne. Pas avant qu’on ne nous explique pourquoi l’équipe déplacée en Equateur a flopé. Des pourquoi et des comment à la pelle et l’extrême urgence de secouer le tatami. Et bien. Pas en satisfécits gratuits.
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