Le Hirak reprend les marches du vendredi – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Le Hirak reprend les marches du vendredi

Le Hirak reprend les marches du vendredi
©Riad Abada/Le Jeune Indépendant

Pour la troisième fois en cinq jours et durant plusieurs heures, Alger a vibré ce vendredi au rythme des dizaines de milliers de manifestants qui ont scandé des slogans phares du Hirak, exprimant leur détermination à continuer la lutte pacifique mais surtout le grand malaise et le  désespoir qui ne cesse de les hanter.

Dès les premières heures de la matinée, tous les accès à la capitale étaient hautement surveillés, causant d’énormes embouteillages.

A Alger-Centre, toutes les rues principales étaient quadrillées et des centaines de policiers anti-émeute étaient déployés. L’accès à la Grande-Poste, repère symbolique des marches arrivant de Bab El-Oued et de Belouizdad, était bloqué par des dizaines de bus de la Sûreté nationale.

A 13 h, un dispositif sécuritaire important était déjà mis en place aux alentours de la mosquée Errahma, devenue le point de ralliement et de départ des premiers manifestants vers la rue Didouche-Mourad.

Après le prêche du vendredi, des centaines de personnes priaient sur des drapeaux et des pancartes. Dès la fin de la prière, des cris retentirent de part et d’autre : «Allah Akbar, dawla madania» (Allah est Grand, Etat civil), suivis de youyous lancés des balcons et fenêtres du voisinage, en soutien aux manifestants, annonçant la reprise du rituel contestataire du vendredi après un an d’arrêt à cause de la pandémie de la Covid-19.

Plusieurs cordons de police ont été mis en place à hauteur de la bouche du métro rue Khelifa-Boukhalfa pour stopper les manifestants et leur interdire de rejoindre la rue Didouche. Après une deuxième tentative pour briser le cordon policier, les agents de l’ordre ont fait usage de leurs matraques puis de gaz lacrymogène pour repousser le nombre grandissant des protestataires.

A 14 h, les manifestants ont réussi à franchir les obstacles pour rejoindre une autre marche au niveau de la fac centrale, reprenant en chœur l’essentiel des slogans du Hirak « Algérie, libre et démocratique », « Vous dégagerez tous ! » et « Le peuple veut un changement radical ».

Les partisans du mouvement de contestation populaire, Hirak, qui a bouclé lundi dernier sa deuxième année de lutte pacifique, sont toujours remontés contre la corruption et le manque de transparence, comme l’indique au Jeune indépendant, Hichem Khiat, le coordinateur du Rassemblement des jeunes pour l’Algérie (RJPA).

«Toutes les décisions adoptées par le régime n’apportent rien de nouveau. Les mêmes mesures ont été annoncées il y a un an mais n’ont pas été mises en œuvre», a-t-il signalé, assurant que le mouvement du Hirak « s’est toujours opposé à la convocation d’élections législatives et demande le départ de tous ceux qui ont fait partie de l’ancien système.

Pour Ilyès Hachani, ingénieur en aéronautique, «le peuple, étouffé dans un système politique opaque aux institutions démocratiques factices, exprime avec ténacité son exaspération et son refus de la situation actuelle».

Deux ans après le déclenchement du soulèvement populaire, les Algériens poursuivent leur mobilisation pour «exiger des réformes réelles» et réclamer un changement en profondeur du système.

Avant de se quitter, les protestataires se sont donné le mot pour revenir encore plus nombreux vendredi prochain pour renouer définitivement avec le Hirak, ce mouvement pacifique qui a chassé le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 ans de règne controversé.

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