Le hirak en mode continu

Le mouvement populaire ne cède pas. La mobilisation était forte hier dans les rues de plusieurs villes du pays, où un grand hommage a été rendu à celui qui fut l’architecte de la révolution, Abane Ramdane. Pour ce 45e vendredi de protestation, le dernier de l’année, les manifestants restent droits dans leurs bottes : ils réclament le changement de tout le système d’une manière pacifique.
Pour ce 45e vendredi, la mobilisation ne faiblit pas mais n’a pas drainé les grandes foules . Ils étaient nombreux à investir les rues de la capitale et des autres villes pour exprimer la revendication initiale du hirak, celle du changement profond et de l’instauration d’un Etat de droit. « On veut construire une nouvelle Algérie », a-t-on mentionné sur un écriteau. La main tendue de Abdelmadjid Tebboune, élu président de la République il y a quinze jours, pour entamer le dialogue, n’a eu aucun effet, d’autant que plusieurs activistes du hirak sont toujours emprisonnés et que les arrestations se poursuivent.
Faute d’apaisement du climat général, l’offre de dialogue du Président reste lettre morte du côté des manifestants, qui campent sur leur position. Scandant des slogans qui portent leurs revendications, ceux-ci ont appuyé cette fois sur la « primauté du civil sur le militaire ». Cela n’est pas un hasard. Quoique l’instauration d’un Etat civil et non militaire a été réclamée depuis le 22 février, la coïncidence de la date de l’assassinat de Abane Ramdane avec un vendredi, a donné plus de crédit aux participants qui ont, tout au long de la marche, scandé ce slogan. Un grand hommage a été de ce fait rendu à l’architecte de la révolution qui n’a pas vu l’Algérie indépendante, car assassiné le 27 décembre 1957. Des milliers de portraits de Abane ont été portés en ce jour commémoratif. Le crédo de l’architecte de la révolution « primauté du civil sur le politique » a résonné, hier, dans plusieurs villes du pays. « Samaâou ya nass, Abane Ramdane Khella W’saya, Dawla Madaniya machi askariya » (Ecoutez bien, Abane Ramdane a laissé un legs, Etat civil pas militaire), ont clamé les manifestants qui exprimaient leur attachement à une « Algérie libre et démocratique ».
Il faut dire que ce slogan a fait le tour de l’Algérie. A Constantine, Jijel, Blida, Tizi Ouzou et Bejaia…le slogan « dawla madaniya machi askariya » a été repris par les enfants du 22 février. La solidarité n’était pas en reste, du moment que les manifestants ont exprimé la leur aux détenus du hirak. Une banderole portant les photos de ces détenus a été brandie à Alger, où on a scandé : « Libérez les détenus ; ils n’ont pas vendu de la cocaïne ». Les hirakistes ont, pour cette 45e marche, maintenu la pression à travers des slogans qui expriment leurs revendications, mais toujours avec l’incontournable « silmiya ».
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