Le groupe Sonatrach a consommé 9 P-DG en 15 ans
Six mois après sa nomination à la direction générale de Sonatrach, Saïd Sahnoun, le P-DG par intérim ; reste toujours en poste et la principale compagnie pétrolière continue ses activités comme de coutume. Le poste de P-DG de plein exercice n’est pas pour l’instant la priorité des pouvoirs publics.
Aujourd’hui Sonatrach continue de fonctionner sans ses organes délibérants comme le conseil d’administration et l’assemblée générale. L’assemblée générale est présidée par le ministre de L’Energie, et le P-DG de Sonatrach participe aux réunions ordinaires et extraordinaires. La loi exige également que l’AG de Sonatrach Spa, adresse un rapport final au Conseil national de l’Énergie (une disposition toujours en vigueur sur papier) alors que l’activité de ce dernier est gelée depuis avril 1999 par le président du Conseil national de l’énergie, en vertu d’une disposition constitutionnelle.
Dans la composition des membres du conseil d’administration de Sonatrach Spa, se trouvent depuis sa création deux représentants des travailleurs désignés mais jamais élus. Sonatrach ne possède pas de comité de participation ni de délégués du personnel depuis la promulgation de la loi 90-11 d’avril 1990 relative aux relations de travail alors que ce comité de participation manquant est un organe social légal, élu par les travailleurs de l’entreprise. La valse des patrons à la tête de Sonatrach, -Said Sahnoun est le 9e en 15 ans – ne contribue pas à son développement en raison de l’absence d’une stratégie claire et définie par les membres du conseil d’administration. Ancien vice-président du groupe en charge de l’exploration, Saïd Sahnoun n’a cependant été désigné qu’à titre intérimaire. Il a succédé à Abdelhamid Zerguine désigné à la tête de Sonatrach en novembre 2011 en remplacement de Nordine Cherouati. Ce dernier avait la lourde tâche de faire entrer Sonatrach dans un nouveau « temps » après l’état de sidération dans lequel s’est trouvé l’encadrement après la chute du haut management dans des affaires de corruption au cours de l’année 2010. La désignation de Saïd Sahnoun, responsable exécutif des activités à l’international et vice-président de l’aval, était destinée à rassurer les entreprises étrangères après l’attaque de Tiguentourine dont l’impact sur le comportement des investisseurs étrangers a été effet néfaste.
Trois wilayas sans chef
Trois wilayas : Annaba, Relizane et Aïn Temouchent restent sans wali depuis plusieurs mois. En effet, depuis le 6 mai 2014, date du dernier remaniement ministériel qui a vu les promotions de Kadi Abdelkader (wali de Relizane), devenu ministre des travaux publics, et Yamina Nouria Zerhouni (wali de Aïn Temouchent) devenue ministre du Tourisme, l’Exécutif n’a pas jugé nécessaire de pourvoir les postes demeurés vacants. Quant à la wilaya de Annaba, le poste de wali reste lui aussi sans titulaire depuis le décès, le 23 décembre 2014, de Mohamed Mounib Sendid. La ville d’Annaba est également sans chef de daïra depuis 2013. Et, le moins qu’on puisse dire, est que ce retard dans la désignation de leur successeurs n’est pas normal. Il est vrai que le fonctionnement de la machine administrative est assuré par le secrétaire général. Mais ce dernier n’a pas de compétences décisionnelles.
L’absence de chef d’exécutif pour ces wilayas ne peut qu’impacter négativement la dynamique de développements, alors que les populations et les opérateurs économiques locaux ont besoin d’interlocuteur pour prendre la décision hic et nunc. Mais pourquoi un tel retard ? L’Etat algérien manque-t-il à ce point de cadres pour trouver des remplaçants aux walis sortants ? La question alimente toutes sortes de spéculations. A moins que la désignation des walis se fasse dans le cadre du mouvement global qu’on prête au Président d’opérer dans ce corps.