Le groupe EI revendique deux attentats à Benghazi

Des individus se réclamant de l’Etat islamique ont revendiqué un attentat suicide à la voiture piégée qui a fait sept morts mardi soir à Benghazi, dans l’est de la Libye.
La revendication a été faite via une déclaration sur Twitter. Des photos de l’attentat et du kamikaze présumé ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
Une voiture chargée d’explosifs a foncé sur un point de contrôle de l’armée dans le quartier de Lithi, où, selon l’armée, se cachent des islamistes.
Sur les sept tués, cinq sont des militaires et deux des civils, selon un bilan fourni par l’armée. Dans la soirée, des avions ont décollé de l’aéroport de Benghazi pour aller bombarder des positions réputées tenues par des islamistes, a annoncé un porte-parole militaire.
Une roquette s’est par ailleurs abattue sur un immeuble d’habitation de Benghazi, faisant deux morts, dont une adolescente de 17 ans, et trois blessés, selon le personnel médical.
La violence à Benghazi est typique du chaos qui règne en Libye ou s’affrontent deux gouvernements et deux parlements rivaux, tandis que l’Etat islamique profite de la confusion pour se développer dans plusieurs endroits du pays.
Le groupe fondamentaliste a revendiqué une série d’attentats récemment, en particulier l’attaque fin janvier contre le Corinthia, un hôtel de luxe de Tripoli, qui a fait neuf morts, dont cinq étrangers, et celle contre le site pétrolier de Mabrouk au sud de Syrte début février, qui a coûté la vie à 12 personnes.
Les terroristes djihadistes ont également mis en ligne à la mi-février des photos de la décapitation de 21 coptes égyptiens sur une plage libyenne.
A Benghazi, où s’est réfugié le gouvernement du Premier ministre Abdallah al Thinni, reconnu par la communauté internationale, les combats sont quasi quotidiens. Le port est fermé depuis plus de quatre mois, avec des conséquences pour les importations de produits alimentaires.
Les dernières violences dans la deuxième ville de Libye ont eu lieu après l’annonce par le groupe djihadiste Ansar al Charia de la mort de Mohamed al Areïbi, un chef islamiste de haut rang, lundi à Benghazi.
Ce double attentat, est intervenu alors que l’Organisation des Nations unies (ONU) s’efforce de maintenir le dialogue inter-libyen sur les rails, pressant les protagonistes de s’abstenir de toute escalade sur le terrain.
La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a proposé mardi une feuille de route pour une sortie de crise et averti les parties prenantes au conflit que « le pays ne pouvait attendre davantage pour régler » la crise.
Ajoutant que « le terrorisme est une réelle menace » si les protagonistes ne parviennent pas à se mettre d’accord, en référence notamment à la montée en puissance des groupes terroristes djihadistes en Libye, et notamment de l’Etat islamique qui profite du chaos ambiant pour s’implanter dans le pays.
La feuille de route porte sur « la formation d’un Conseil présidentiel dirigé par des personnalités indépendantes, un gouvernement d’union nationale et un Parlement représentant tous les Libyens ».
« La période transitoire, dont la durée sera fixée par les parties (libyennes), s’achèvera avec la tenue d’élections qui interviendront après l’adoption par referendum d’une Constitution », ajoute le communiqué de l’ONU.
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