Le gérant d’une agence à Sidi Yahia condamné à cinq ans de prison
La présidente du tribunal correctionnel de Bir Mourad Raïs, Mme Kirrat Samira, a condamné jeudi dernier le gérant d’une agence immobilière à cinq ans de prison ferme pour s’être rendu coupable de plusieurs chefs d’inculpation dont abus de confiance et escroquerie.
La magistrate a prononcé une peine d’une année d’emprisonnement avec sursis contre trois de ses complices dont une femme ; ces derniers étaient poursuivis tous pour complicité d’escroquerie.
Pour rappel, le procureur de la République, M. Guers Fouad, a requis une peine de cinq ans d’emprisonnement assortis d’une amende d’un million de dinars, soit cent millions de centimes, lors de son réquisitoire, arguant que toutes les preuves légales relatives à l’accusation sont réunies, à l’instar des témoignages des victimes qui lui avaient auparavant remis des sommes colossales.
L’inculpé qui avait confronté tout au long de l’audience jeudi dernier ses victimes voulait faire croire à la juge en charge du dossier qu’il n’avait nullement l’intention d’escroquer les plaignants.
Les cinq personne qui se sont présentés à la barre ont pointé un doigt accusateur sur lui : « Il nous a fait croire qu’il entretenait de bonnes relations avec des hauts cadres et fonctionnaires exerçant au niveau des différents organismes chargés de la distribution des logements tous types confondus. Il nous a suggéré de lui verser des sommes faramineuses entre 50 et 90 millions de centimes « .
Pis encore, ajoutent les victimes, « l’incriminé leur faisait visiter les sites où devaient être réalisés leurs logements notamment à Draria, Staouali et Aïn El Bénian ».
L’accusé, qui avait purgé déjà deux ans de prison ferme à la prison d’El-Harrach et quittait sa cellule en juillet dernier après avoir bénéficié de la grâce présidentielle, avait par ailleurs nié avoir donné de faux espoirs à ses victimes en clamant haut et fort en direction de la présidente du tribunal qui ne l’entendait nullement de cette oreille : « Je ne dors pas depuis mon incarcération. Je sollicite une relaxe pour pouvoir tenir ma promesse et exaucer leurs vœux : que chacun d’eux puisse avoir son propre logement « .
Les deux autres accusés contre lesquels le représentant du parquet de la République a requis cinq ans de prison ferme assortis de la même amende, soit 100 millions de centimes avaient été auditionnés pour les mêmes chefs d’inculpation, c’est-à-dire escroquerie. Ils avaient nié tous les faits qui leur ont été reprochés au cours de l’enquête préliminaire et l’instruction judiciaire.
« Nous n’avons rien à voir dans cette affaire. Nous n’avons fait qu’exécuter les directives émanant du gérant. Il nous a chargé de récupérer l’argent et de faire visiter les lieux aux victimes « , clament-ils.
De son côté, la seule femme impliquée dans cette affaire et contre laquelle, le procureur avait requis deux ans d’emprisonnement a nié avoir eu l’intention d’escroquer les plaignants. « Je suis une simple employée dans une commune chargée du nettoyage.
Le gérant me faisait confiance et me chargeait chaque jour que Dieu fait de lui ramener des clients. Pour chaque tête que je lui ramenais il me donnait entre 30 000 et 40 000 dinars. Je veux quitter ma cellule et rejoindre mon domicile conjugal… « dira-t-elle.
Il convient de signaler que le procureur de la République a introduit un appel à la Chambre pénale de la cour d’Alger sollicitant l’annulation de toutes les peines prononcées en faveur des mis en cause, car il a estimé que ces dernières étaient trop clémentes et ne correspondaient pas à la gravité des faits reprochés aux inculpés. Ces derniers de leur côté ont introduit des appels judiciaires sollicitant la révision des amendes qui leur ont été infligées.