Le général-major Said Bey condamné à 15 ans de prison après cassation
L’ancien commandant de la 2e Région militaire, le général-major Saïd Bey, a été condamné, après cassation, à 15 ans de prison ferme tandis qu’il a été relaxé pour une seconde affaire de possession d’armes.
Pour ses avocats, la décision de leur mandant “était un geste de défiance” vis-à-vis d’une justice qui, estiment-ils, “n’a pas pris en considération tout ce que la défense a produit comme preuves de son innocence”.
Il faut préciser que Saïd Bey est poursuivi dans deux affaires distinctes. Au début, il s’agit d’une affaire liée “à la dissipation et au recel d’armes et de munitions de guerre au profit de personnes non habilitées à les détenir”. Cette infraction est punie par l’article 11 alinéa 3 du code de procédure pénale.
Cette affaire concerne, pour précision, des armes que l’accusé avait remises à deux frères Haddad dans les années 90. La défense a souligné, à ce propos, que les deux frères Haddad “étaient engagés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans leur région”. Pour cette affaire, le général-major Saïd Bey a été condamné à 4 ans de prison ferme. Il a été relaxé samedi en appel pour cette affaire par le tribunal de Blida.
La seconde affaire — concerne plusieurs autres hauts gradés arrêtés — est liée aux accusations d’“enrichissement illicite, de trafic d’influence et d’infraction aux consignes de l’armée”. Des faits prévus et réprimés par les articles 295 et 324 du code de justice militaire. Pour cette affaire, la justice militaire vient de trancher et de condamner l’accusé à 15 ans de réclusion.
En réaction à cette condamnation, les avocats de l’ancien chef de la 2e Région militaire ont dénoncé “une cabale judiciaire”. Dans une déclaration rendue publique samedi , les avocats de la défense (Garmia Ferria, Mokrane Aït Larbi et Abdelhak Mellah) ont alerté l’opinion publique et les institutions habilitées sur le “trop d’illégalité et d’injustice” faites à leur mandant “depuis plus de deux ans et demi”, tout en appelant “tout un chacun au respect exclusif de la loi, seule garante des libertés des citoyens et de la stabilité du pays”.
Saïd Bey a été arrêté dans le cadre de l’opération engagée contre des officiers de l’ANP, notamment certains chefs de région à la mi-août 2018.