Le général Hassan a été transféré à la prison de Ouargla
Le général Hassan, ex-grand patron de l’antiterrorisme au sein des services du DRS, arrêté le 27 août dernier, a été une nouvelle fois transféré hier à la prison de Ouargla, selon une source digne de foi. Il avait été détenu durant un mois à la prison militaire de Blida.
Le tribunal militaire de Blida avait déjà, le 8 février 2014, placé sous contrôle judiciaire le général Hassan, avant de poursuivre l’enquête d’usage qui a abouti à son arrestation suite à un mandat d’arrêt délivré par le même tribunal.
Il a été mis sous mandat de dépôt par le juge du tribunal militaire de Blida. Le général Hassan a été entendu, en vertu de l’article 74, par le procureur militaire de la République. Une mesure prise après un interrogatoire de plusieurs heures.
Le mis en cause a été entendu par le procureur militaire, le colonel Madhoui, et un mandat de dépôt a été prononcé. Le général Hassan a reçu la visite de sa famille.
Ce transfert à la prison de Ouargla est motivé par le fait que le général Hassan est un haut gradé et que de ce fait, il doit être jugé dans une autre wilaya que celle où il réside.
En effet, l’article 30 du code de justice militaire dispose que lorsque l’inculpé a un grade égal ou supérieur à celui de capitaine, le ministre de la Défense nationale désigne le tribunal compétent, qui ne peut être celui de la Région militaire à laquelle appartient l’inculpé. Un collectif composé de deux avocats de renom, le bâtonnier Sellini et Me Brahimi, a été constitué au début de son arrestation pour sa défense.
Selon El Watan dans son édition d’hier, Me Mokrane Ait Larbi a rejoint le collectif d’avocats pour le défendre lors de son procès après avoir été contacté par la famille du prévenu. Selon l’article 79 du code de justice militaire, l’inculpé conserve le droit, au cours de l’instruction préparatoire et jusqu’à sa comparution, de désigner un autre défenseur que celui primitivement choisi ou qui a été désigné d’office.
Le premier avocat constitué, Me Sellini, a reçu la notification par le juge d’instruction du rejet de la constitution daté du 17 septembre dernier.
De ce fait, il ne sera pas autorisé à plaider la cause de son mandant. Reste Me Ait Larbi qui a été instruit avant-hier par le juge du tribunal militaire de Blida d’introduire une demande de constitution. Durant son emprisonnement à la prison militaire de Blida, le général Hassan n’a eu droit qu’à une seule visite de son avocat Me Brahimi.
Ce dernier a affirmé au quotidien l’avoir rencontré une seule fois durant laquelle il devait être présent lors de son audition dans le fond, mais qu’il a préféré s’abstenir en guise de solidarité avec son confrère Me Sellini qui n’avait pas obtenu, lui, l’autorisation.
Bras droit du général Toufik, ex-puissant patron du DRS, le général Hassan a longtemps été en charge de la lutte antiterroriste en Algérie. Il fut notamment aux commandes des opérations pour repousser l’attaque du site gazier d’In Amenas dans le sud-est de l’Algérie en 2013.
Il avait notamment interrogé les trois terroristes qui avaient survécu à l’assaut de l’armée algérienne. Son procès, dont la date devrait été fixée prochainement, devrait se dérouler à huis clos, selon le code de justice militaire. Le ministre de la Justice et Garde des sceaux, Tayeb Louh, qui s’est exprimé sur l’affaire du général Hassan, a précisé que celle-ci « relève des prérogatives du tribunal militaire ».