Le gaz de schiste s’invite le «24 février»
Il est admis qu’en politique l’opportunisme est de mise lorsque l’occasion est donnée, il n’est pas pour autant permis, oserions-nous dire, d’user d’un malaise pour tenter un rebond quels qu’en soient les profits, partisans s’entend, à tirer. C’est assurément le cas du climat qui prévaut présentement sur la scène politique nationale.
Aux menaces des populations du Sud de ne pas céder d’un iota leurs droits de vivre « sainement », une tentative de récupération « politicienne, dixit le président de TAJ » a désormais pris le relai. L’appui inconditionnel à la protesta sudiste de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) qui faut-il le préciser y voit une occasion toute offerte de jauger sa « popularité » pour ne pas dire une occasion de se réapproprier le terrain après avoir essuyé un non recevoir de l’administration algéroise à la tenue de sa conférence à la mi-février, semble prendre son petit bonhomme de chemin bien que les intentions soient revues à la baisse.
Aux marches annoncées dans la quasi-totalité des wilayas, la Coordination devrait en effet se contenter de quelques sit-in et réunions. Toutefois, cette « immixtion » de la Coordination dans le bras de fer entre les populations d’In Salah opposées à l’exploitation du gaz de schiste et le gouvernement n’a, par ailleurs, pas laissé indifférents les partis gravitant, officiellement, autour du Pouvoir. Au forcing de l’opposition, une démonstration de force du FLN de Amar Saâdani, du RND de Abdelkader Bensalah, de TAJ de Amar Ghoul ou encore du MPA de Amara Benyounès n’est donc pas à écarter.
Si pour Bensalah qui semble gêné par le retour au devant de la scène d’Ouyahia, la prudence est plus que jamais de mise, sa « bête-noire » Amar Saâdani compte contrecarrer la démonstration de force prônée par l’opposition sur le terrain. Le secrétaire général de l’ex-parti unique y voit une légitimité de « fêter » à sa manière la célébration du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en 1971 et de la création, en 1956, de l’Union générale de travailleurs algériens.
Amar Ghoul pour sa part n’a pas manqué d’évoquer lors de la réunion avant-hier du bureau politique de son parti, TAJ, « une menace sur la stabilité du pays le fait de faire bouger la rue ».
Pris de court par tout ce tapage politico-médiatique, le FFS tente de relancer autrement son projet de conférence nationale. Dans l’impasse, l’initiative du FFS que d’aucuns qualifient de salvatrice, a été pourtant rejetée par les principaux partis du pouvoir.
Prudents, les initiateurs de la solution du consensus prônée par le plus vieux parti de l’opposition mené par Nebbou, ont lancé autrement la perche. Les négociations se feront en deux phases cette fois-ci afin de permettre dans un premier temps à chaque acteur politique de donner sa propre vision avant d’essayer de « dénicher » les visions pouvant être partagées.
Seulement et ce n’est un secret pour personne, les tenants du pouvoir semblent se cramponner dans des positions écartant toute solution qui viendraient de l’extérieur de la sphère gouvernante.
L’opposition comme l’alliance présidentielle a été entrainée à livrer combat sur l’arène saharienne pour régler des comptes au moment ou d’autres sons de cloches se font moins assourdissants.
Des économistes tentent, en parallèle, de prôner d’autres solutions à la crise – politico – économique – qui secoue le pays. La sécurité nationale passe certes par celle de l’énergie mais fallait-il pour autant se cramponner au substitut, rapidement exploitable, des hydrocarbures non conventionnels écartant l’option des énergies renouvelables, dont la géothermie et le solaire, qui pourraient aider à faire, bien qu’à long terme, baisser la tension et offrir une belle éclaircie.