Le gaz de schiste au prix de la paix – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Le gaz de schiste au prix de la paix

Le gaz de schiste au prix de la paix

Quelle stratégie anime les décideurs pour rester ainsi insensibles aux revendications des habitants du Sud. ? Telle est la principale interrogation qui taraude ces derniers jours l’esprit des observateurs de la scène nationale.

La pratique de la sourde oreille aux appels des antigaz de schiste risque de précipiter, à en croire les prévisions les plus pessimistes, toute la région vers une révolte dont les conséquences seront à ne point douter néfastes pour tout le pays. Des appels à la raisons pourraient ne plus avoir de sens, si la recherche de conditions d’un dialogue serein entre le Pouvoir et les représentants des habitants des régions actuellement en ébullition demeure ignorée.

Il y a certesde fortescohérences entre les derniers développements qu’a connue la région d’In Saleh, et la montée au créneau avant-hier du ministre de l’Intérieur lequel a, au vu de la gravité de la situation, appelé au dialogue.

Ce qui semble de prime abord logique, mais les observateurs les plus avertis ne manquent pas de préciser que le véritable souci réside en la prise en charge effective du problème. Le « problème » qui n’est autre que l’opposition des habitants d’In Salah à l’exploitation du gaz de schiste qui relève d’une décision franche des plus hautes sphères de l’Etat.

Le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales a en effet affirmé suite aux incidents « attribués » à des jeunes opposés à l’exploration du gaz non conventionnel que les voies du dialogue « sont et resteront toujours ouvertes ». Des voies que d’aucuns espèrent, en tout cas, voir s’ouvrir le plus tôt.

La nature de l’hydrocarbure, au centre de toute la polémique est désormais connue et tous les dégâts sur la santé et l’environnement que pourraient engendrer son exploitation, furent-ils démesurément présentés, ne feront pas de sitôt revenir les populations concernées à de meilleurs sentiments.

Il est donc clair, et la montée au créneau depuis samedi d’opposants plus tenté par l’acte que par le verbe l’a prouvé, que les risques de voir dans les tous prochains jours la protesta « envenimer « d’autres régions autrement plus sensibles n’est pas à écarter. Une situation qui mettra, prédisent des observateurs au fait de la sécurité interne du pays, dans l’embarras les forces armées. Ces dernières dont la stratégie actuelle est de veiller à la sécurité des frontières au regard de l’instabilité des pays du voisinage Sud et les risques qui pèsent sur les frontières du Sud-est notamment, avec la nouvelle donne sécuritaire et les menaces suscitées par

Daech, dernière « trouvaille » des groupes armés.
Nul n’ignore que la stratégie énergétique de l’Algérie passe par le Sahara quel qu’en soit la source puisée, fossile (hydrocarbures conventionnels ou non), solaire, thermique ou même éolienne. Une instabilité interne dans la région n’arrangeraitainsi aucunement la nation toute entière.

Plus que jamais, un débat ouvert à toutes les franges sociales notamment ceux de la région auquel devront être conviées les principales forces politiques qui faut-il le rappeler s’y sont d’ores et déjà mis de la partie en soutenant la protestation le 24 février dernier.

Aussi, le moratoire présenté par les habitants des régions contestataires devrait être sérieusement reconsidéré à sa juste valeur, à même de permettre une sortie progressive de cette crise déclenchée il y a déjà deux mois, et, qui semble désormais s’inscrire dans la durée.

Bien qu’annoncé par le ministre de l’Intérieur, le dialogue, dernier souci des décideurs, et les exemples sont légion, pourrait difficilement se concrétiser sur le terrain. L’entêtement des tenants du Pouvoir n’est pas à écarter.

Ces derniers feront certainement étalage de leur feuille de route, minutieusement préparée et en attente d’exécution, avant de s’admettre vaincu, au risque que la situation ne déborde avec l’entrée en lice de forces autrement plus néfastes.

Une feuille de route où la « prescription » de la pilule du « dispatching du territoire « est présentée comme le remède. Un » sédatif », dirons certains que les habitants du Sud auront bien du mal à avaler.

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