Le footballeur algérien, un produit vendable ?

Le simple supporter algérien, c’est connu, est mordu de football. Un entraîneur dans un coin de la tête et « spécialiste » émérite à ses heures perdues. Il vous dira, par exemple même s’il continue à fréquenter les stades et suivre son équipe par tous les temps et les circonstances, que le niveau de nos compétitions frise l’indigence mais que la pate existe. Que le produit algérien est exportable.
Le mercato estival s’apprête, un peu partout dans le monde, à fermer ses portes. En Algérie y compris où l’on assiste, comme à l’orée de chaque saison en cette période de l’année », à un vent de départ, une envie d’« ailleurs », les jeunes « pépites » bougeant énormément. Les clubs de l’élite, en dépit de la crise financière, mettent le paquet en recrutant à tout-va. Ceux, bien sûr, qui restent dans nos murs, ou ne trouvent pas preneur. « Normal » ?
Malgré les contingences et le manque de liquidités. En ouvrant les colonnes des médias spécialisés (et pas spécialement) on tombe toujours, quotidiennement, nez à nez, avec un président de sigle qui vous dira que « la vie est difficile à la tête du sigle, car le nerf de la guerre manque cruellement (…) que sans l’aide directe des pouvoirs publics (ah ces fameuses subventions qui font languir plus d’un et sujettes à caution !), plus personne n’est intéressé par le métier de président ». Un métier à « risques ». Même si l’on se bouscule au portillon. Aux portes de la nouvelle saison, on se prépare évidemment aux défis. A de sacrés défis et les mêmes problèmes.
Jérémiades pour dire vrai, tant que l’on ne met pas la main à la poche. Tant qu’il s’agit de l’argent public (lire du contribuable), on peut se permettre des folies.
Dépenser des fortunes. Sans compter. Mais pas assez pour retenir les « meilleurs », les mauvaises langues vous diront les moins mauvais. Des « meilleurs » qui ne sont pas aussi mauvais que cela. Qui partent sans se retourner ou regarder derrière. Sans s’arrêter sur la qualité de l’ « ailleurs ».
Même si les cieux sous lesquels ils atterrissent ne sont pas forcément cléments (ni par le niveau, ni par la qualité des futurs clubs employeurs aux traditions footballesques peu connues), on appose sa signature et on prend la tangente. Combien sont-ils, à chaque intersaison que Dieu fait, à changer d’air (souvent pour le plaisir de changer), pour fuir un environnement de moins en moins vivable. Les « meilleurs » ou les moins « mauvais ». Curieux dilemme et fausses idées. Car le talent est là, la pâte existe.
Le « produit » DZ, même sous-évalué, plutôt sous-coté mais pétri de qualités, ne laisse pas indifférent sur la scène internationale. Pas spécialement cette destination privilégiée (les pays du Golfe où l’argent coule à flots et attirent bien du monde, notamment les noms ronflants mais aux portes de la retraite), des portes s’ouvrant pour beaucoup en Europe et des championnats faisant rêver plus d’un « meilleur » ou moins « mauvais » dont la réussite (les Bensebaïni, Attal, Boudaoui, Zorgane, Ammoura, et bien d’autres s’installant dans la durée dans des formations au standing respectable, ont ouvert la voie) augure du meilleur. S’imposant, du moins, en tremplin sur la route des grands. Comme chaque année à l’ouverture du mercato, on bouge dans tous les sens. Pour dire que nos joueurs n’aiment pas rester en place ? Question puérile même si elle est d’actualité.

Bensebaini, Boudaoui, de purs produits locaux
On bouge pour confirmer que le football algérien se vend bien, le statut de l’EN, version Belmadi (avant le double échec camerounais de la CAN et du Mondial 2022) ayant bien fait les choses en ouvrant les yeux des recruteurs (du Golfe et d’Europe) à la recherche des talents de demain. On oublie la grande pagaille qui demeure le propre de nos clubs (le Paradou et son école de formation constituant désormais la référence dans notre paysage footballistique et faisant évidemment exception) et on fait les premiers comptes.
Le bilan d’un « souk » (pardon marché) où nos joueurs ont été très actifs, le dernier en date, justement, le joueur du club cher à Zetchi (Hydra) fidèle à sa tradition de formation, un certain Nadir Benbouali (un nom à retenir) qui rejoint son ancien compère, Adam Zorgane, à Charleroi (Belgique) et un championnat qui attire de plus en plus.
En attendant bien sûr, d’autres candidats à l’exil, parmi lesquels on citera, dans le désordre, les Boulbina et Titraoui, sur le point de rejoindre le Vieux Continent (France, notamment), l’ancien joueur de Ain M’lila qui a opté pour une direction peu habituelle, à savoir la MLS (championnat américain) en signant pour « Colombus ».
D’autres, et en espérant mieux (le projet sportif diriez-vous ?), se contentent de compétitions peu prestigieuses où l’argent peut tout expliquer. Parmi eux, on citera le keeper sétifien, Khedairia (Arabie Saoudite), le buteur du MC AlgerMC Alger Le Mouloudia Club d'Alger plus couramment abrégé en Mouloudia d'Alger ou encore MCA, est un club omnisport algérien fondé le 7 août 1921 et basé à Alger. Le Mouloudia Club d'Alger est la seule équipe algérienne qui a réussi à gagner le triplé en 1976 et en remportant le premier trophée continental., Frioui (Bahrain) ou Bekrar (Croatie), et tous ces contingents faisant, chaque année, leurs valises en s’en allant enrichir le championnat tunisien.
Des indices probants sur la qualité du réservoir algérien en talents ? Riche plus que sûrement. Reste à le prouver sur le terrain. Des hirondelles traversent, certes, le ciel peu clément d’un football à la recherche d’un modèle et demandent une gestion plus rigoureuse. Une meilleure prise en charge. Mais là est la question. Toute la question.
Encore une fois, le problème demeure la mainmise de dirigeants peu scrupuleux sur l’ensemble d’un système à revoir.
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