Le FMI accorde un prêt de 1.9 milliards de dollars à la Tunisie
le Fond monétaire international (FMI) a accordé à la Tunisie 1.9 milliards de dollars sous forme d’un prêt sur 48 mois, un financement qui arrive comme une bouffée d’oxygène pour l’Etat tunisien qui vit une situation de crise économique aigüe. C’est ce qu’a annoncé ce samedi des dirigeants du Fonds de Bretton-Woods.
Les autorités tunisiennes et l’équipe du FMI sont parvenues à un premier accord sur les politiques et les réformes économiques qui seront soutenues par un nouveau mécanisme élargi de crédit (FEP) de 48 mois avec un accès demandé de 1,472 milliard de DTS (équivalant à environ 1,9 milliard de dollars).
De tradition, l’accord final sur l’arrangement est soumis à l’approbation du Conseil d’administration du FMI, qui doit discuter de la demande de programme de la Tunisie en décembre », ont affirmé Chris Geiregrat et Brett Reyner, qui dirigent la commission du FMI en charge de la Tunisie, également négociateurs depuis le 10 octobre avec les représentants du gouvernement tunisien.
Cet accord est venu après de longues négociations en Tunisie entre les organisations patronales, le Gouvernement et le syndicat majoritaire UGTT et les concessions faites par la centrale syndicale pour n’accepter que 3.5% d’augmentations salariales dans la fonction publique malgré une inflation culminant à plus de 8.5% et une explosion des prix.
Le prêt du FMI sera accompagné de conditions drastiques qui seront très contraignantes pour la société tunisienne. D’où le recours à l’accompagnement de bailleurs de fonds pour la réussite du programme de réformes souhaité par le gouvernement.
Il s’agit pour les autorités tunisiennes d’améliorer l’équité fiscale en prenant des mesures pour faire entrer le secteur informel dans le filet fiscal et en élargissant l’assiette fiscale pour assurer des contributions équitables de toutes les professions.
Ensuite de contenir les dépenses et créer un espace fiscal pour le soutien social. Les autorités ont déjà pris des mesures pour contenir la masse salariale de la fonction publique et ont commencé à éliminer progressivement les subventions aux prix inutiles et généralisées grâce à des ajustements réguliers des prix qui lient les prix intérieurs aux prix internationaux, tout en offrant une protection ciblée adéquate aux segments vulnérables (y compris par le biais de transferts sociaux).
Parmi les exigences du FMI il y a la nécessité de renforcer le filet de sécurité sociale en augmentant les transferts monétaires et en élargissant sa couverture aux ménages vulnérables à l’impact de la hausse des prix que connait le pays.
Le lancement d’un programme global de réforme des entreprises publiques, en commençant par la promulgation d’une nouvelle loi régissant leurs activités et l’étude le cas échéant de la possibilité de privatisation ou d’ouverture de leur capital aux investisseurs privés. L’accélération des réformes structurelles pour renforcer la concurrence limiter les monopoles et créer des conditions de concurrence transparentes et équitables pour les investisseurs en rationalisant et en simplifiant les incitations à l’investissement. Le renforcement de la gouvernance et de la transparence dans le secteur public, y compris avec un diagnostic complet de la gouvernance pour établir une feuille de route pour les réformes.
Le Gouvernement devra faire face aux risques détérioration du climat social avec des licenciements massifs et la fermeture des structures non-viable, le manque de perspectives dans le domaine clé du tourisme, qui souffre des effets de la pandémie de Covid-19 et du risque terroriste. La monnaie tunisienne risque, elle-aussi de subir une forte dévaluation à cause de cette mise sous tutelle du FMI qui exigera une dévaluation du Dinar tunisien a un taux plus réaliste.
La Tunisie vit depuis quelques semaines une crise de liquidités qui se fait ressentir sur le terrain avec la disparition sur le marché de nombreux produits comme le lait, l’essence, l’huile et le sucre, ce qui a eu un impact sur les industries agro-alimentaires qui sont à l’arrêt technique.
Avec un agenda électoral supposé s’achever en décembre avec des élections législatives, la fin d’année s’annonce compliquée pour le Président Kaïs Saïed.