Le FFS se fait piéger avant l’heure
Inspiré des idéaux de la Révolution de novembre, à l’instar du congrès de la Soummam, le consensus national que le FFS cherche à reconstruire semble plutôt un projet difficile à concrétiser, en témoigne la levée de boucliers des partis siégeant au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD).
Le premier cycle de rencontres avec la classe politique (FLN, RND, MSP ainsi que deux personnalités, Benflis et Hamrouche) s’est achevée en queue de poisson pour le FFS qui n’a reçu, pour l’instant, que les faveurs de Mouloud Hamrouche. Ce dernier a en effet vivement encouragé l’initiative du FFS.
L’ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche est revenu, dans une déclaration rendue publique, sur l’initiative de ce parti pour une conférence nationale du consensus. Pour Hamrouche, toute initiative est la bienvenue « pour faire sortir le pays de la crise ». Selon lui, aucune contribution « n’est récusable vu la dimension de la crise ».
Il estime ainsi nécessaire que les différentes forces politiques œuvrent pour arriver à un « nouveau consensus national », primordial pour le règlement de la crise politique actuelle. Ce consensus, insiste-t-il, passe inéluctablement par l’implication de toutes les forces politiques, du pouvoir et de l’armée dont la participation est indispensable pour faire aboutir ce processus.
Mouloud Hamrouche considère que toute initiative pouvant contribuer au règlement de la crise mérite d’être appuyée. Une manière pour lui de soutenir les efforts du FFS pour la tenue d’une conférence nationale du consensus. Le FLN et le RND ont soutenu la démarche du bout des lèvres. Le MSP est tombé à bras raccourcis sur cette initiative après sa rencontre avec le FFS.
Le RCD refuse de rencontrer le FFS
La CNTLD a ensuite emboîté le pas au MSP et accusé le FFS de servir de relais à un pouvoir en place. Benflis, quant à lui, mis en avant une élection présidentielle anticipée avant de parler de consensus national. Une deuxième série de rencontres débutera demain comme l’a laissé entendre Ali Laskri, qui ajoute que des organisations nationales et des syndicats y seront eux aussi, conviés.
Cette seconde série de rencontres avec les partis sera l’occasion pour le plus vieux parti de l’opposition de jauger ses capacités de convaincre des formations déjà hostiles à son projet. Parmi elles, le RCD, l’ennemi juré du parti. Ses relations conflictuelles avec cette formation politique ne sont plus à présenter.
Le FFS ira-t-il chez le RCD ? Pas si sûr. Même si le premier secrétaire du parti, Mohamed Nebbou, ne voit aucune objection à rencontrer le RCD, ce dernier s’est déjà positionné et a annoncé la couleur. Selon un proche du parti, le RCD aurait l’intention de saborder le projet.
On indique que c’est sur proposition du parti cher à Saïd Sadi que la CNTLD s’est réunie à la fin de semaine passée pour fustiger la démarche du FFS qu’elle estime contreproductive et dirigée contre elle. Le signal a déjà été donné par la réaction de la Coordination nationale, selon laquelle le FFS « sous-traite » pour le pouvoir qui a échoué à mobiliser la classe politique autour de son projet de révision de la Constitution. En s’attaquant de manière virulente au FFS, la Coordination signifie ainsi son rejet total de la démarche du FFS qui n’est qu’au début de ses consultations.