Le e-paiement progresse lentement : Les raisons de la réticence – Le Jeune Indépendant
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Le e-paiement progresse lentement : Les raisons de la réticence

Le e-paiement progresse lentement :  Les raisons de la réticence

Pourquoi le paiement électronique ne connaît pas l’essor souhaité ? Alors qu’il enregistre un développement majeur dans plusieurs pays, y compris ceux qui ont pris le train en retard, en Algérie, la part du paiement cash est encore importante. Résistance ou réticence, les commerçants et les citoyens lambda exposent leurs motifs.

Acteurs principaux dans l’équation, les consommateurs ou simplement les citoyens sont toujours réticents, du moins une partie de la population. Bien que nombreux sont ceux qui ont déjà adopté ce mode de paiement, principalement la jeune génération qui s’est « familiarisée » avec le numérique, une partie des citoyens émet des réserves alors que d’autres ne se voient pas du tout adopter un jour le e-paiement. C’est le cas d’un septuagénaire qui dit ne pas pouvoir faire sa transition sauf s’il est obligé de le faire. Le motif est qu’il n’a pas cette culture et qu’il se voit mieux gérer ses dépenses quand il paie cash.

« Durant toute ma vie, j’ai fonctionné ainsi, je ne m’imagine pas faire autrement », a-t-il estimé, s’interrogeant sur ce qu’il pourrait gagner en basculant sur ce mode de paiement. Les jeunes sont les plus flexibles, a-t-il expliqué. La majorité des personnes interrogées ne trouve pas d’inconvénients si l’on décide de généraliser le paiement électronique, surtout que certains payent déjà leurs achats, notamment dans le cadre du e-commerce, par carte.

Entre ces deux parties, il y a une frange de la société qui se dit prête à l’adopter, surtout que ces transactions financières sont commodes, mais elle n’est pas pour autant encouragée à le faire estime-t-on. C’est la ponction appliquée pour chaque achat et le paiement par carte qui les démotivent. « J’ai l’habitude de payer mes différentes courses par carte, mais la taxe appliquée me dissuade et engendre des dépenses supplémentaires. C’est la raison pour laquelle je préfère payer cash », a témoigné une mère de famille, qui dit que ces surcoûts pèsent sur le porte-monnaie des familles.

Sensibiliser mais surtout inciter les citoyens

L’option de payer par carte n’est pas automatiquement proposée par les commerçants. Même au niveau des grandes surfaces, contrairement à ce qui se fait ailleurs, où ce mode de paiement est proposé naturellement. Pour convaincre les plus réticents à l’adoption du paiement électronique, il est nécessaire d’axer la stratégie des pouvoirs publics sur deux aspects, à savoir la sensibilisation mais aussi l’instauration des mesures incitatives à même de motiver aussi bien les commerçants que les citoyens à intégrer le processus de généralisation de l’usage des terminaux de paiement électronique.

C’est ce qui est préconisé par le président de l’Association nationale pour la protection des consommateurs El Aman, Hacène Menouar, qui a aussi signalé le problème « d’absence de culture de consommation, y compris pour ce qui est des moyens de paiement ». « Il y a aussi une crainte exprimée à l’égard de ce qui est numérique par certains consommateurs, qui ont peur des cyberattaques mais aussi de l’utilisation de leur données personnelles », a-t-il ajouté.

Selon lui, la chose ne se fera pas sans la mise en place de mesures incitatives, comme c’est le cas ailleurs, citant des pays africains qui ont réussi à généraliser le paiement électronique en adoptant une démarche d’obligation, à l’instar du Rwanda, où 70 % de ses paiements sont électroniques. « La sensibilisation ne suffit pas à elle seule. Il faut l’accompagner par des actions », a indiqué M. Menouar, selon lequel tout paiement électronique doit avoir un avantage. Il propose, par exemple, de réduire 5 DA sur l’achat d’un produit payé par carte, durant les deux premières années. Il faut adopter une réglementation qui oblige le e-paiement, selon le président d’El Aman, signalant aussi la nécessité de veiller sur le fonctionnement de ces appareils.

Certains commerçants n’adhèrent pas

La généralisation du e-paiement est également l’affaire des commerçants, qui sont appelés à proposer ce mode de paiement à leurs clients en leur offrant le moyen technique pour cela, à savoir les terminaux de paiement électronique (TPE). Ces derniers doivent être présents au niveau de tous les commerces, au plus tard le 31 décembre de l’année en cours. Si certains adhèrent, d’autres font de la résistance, notamment les petits commerçants, en dépit des multiples campagnes de sensibilisation initiées par les pouvoirs publics, principalement le ministère du Commerce, expliquant l’importance de cette transition. Selon eux, ils ne sont pas pour autant motivés à le faire en l’absence d’incitation.

Tous les efforts sont toutefois déployés par la tutelle pour atteindre l’objectif de généraliser les TPE d’ici à la fin de l’année. Des campagnes de sensibilisation ciblant les commerçants et consommateurs sont toujours en cours, où est soulignée la nécessité de recourir à ce mode de paiement et promouvoir la confiance entre les deux parties.

Un groupe de travail, composé de toutes les parties concernées par le projet, notamment les représentants des ministères des Finances, de la Poste et des Télécommunications, du Commerce, de la Banque d’Algérie ainsi que les représentants des acteurs de la monétique, a été installé par le ministère du Commerce afin de mettre en place, avant mars 2025, un cadre juridique régissant le paiement électronique.

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