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Nationale

Le DG de l’ANG au JI :« Les prélèvements d’organes sur les cadavres doivent être autorisés »

Le DG de l’ANG au JI :« Les prélèvements d’organes sur les cadavres doivent être autorisés »

Les prélèvement d’organes sur les cadavres doivent être autorisés par la loi si les proches des personnes décédées ne se manifestent pas dans les 48 heures ayant précédé la mort. C’est ce que préconise le professeur Hocine Chaouche directeur général de l’Agence nationale des greffes d’organes (ANG), estimant que les imams ont un rôle de sensibilisation de premier plan pour faire aboutir cette revendication.

Dans un entretien accordé ce lundi au Jeune Indépendant, le Pr Chaouche a plaidé pour le changement de la loi qui encadre actuellement les dons d’organe suggérant « l’ajout une clause, dans laquelle les hôpitaux seront autorisés à faire des prélèvements lorsque la famille de la personne décédée ne se manifeste pas dans les 48 heures après la mort de leurs proches » »

Pour le Pr. Chaouche qui est également chirurgien thoracique et cardiovasculaire il est nécessaire de revoir la loi. «
Pour nous, une personne morte dont la famille ne récupère pas la dépouille après 48 heures du décès devra être soumise à des analyses préalables afin de pouvoir savoir si l’organe prélevé est sain », a-t-il dit.

Le Pr. Chaouche, 50 ans dans l’exercice médical

Quant aux donneurs d’organes, le médecin a précisé que ce dernier doit être jeune et sans morbidité. « Il est préférable que les gens auxquels on fait des prélèvements soient jeunes, décédés d’un accident, ou d’autres personnes dont l’âge ne dépasse pas 65 ans ». « On ne prélève pas une personne de 90 ans, même si elle est morte naturellement, ou des personnes qui ont une infection qu’elles traînent depuis six mois », a-t-il expliqué. Le professeur a tenu à rappeler que les gens qui ont « des maladies chroniques ne sont pas concernés par cette opération ».

L’ANG disposée à former les imams pour encourager le don d’organes
Dans cette optique, l’ANG compte sur l’appui des imams pour persuader les familles à accepter les prélèvements sur les personnes décédées car le but, selon le Pr Chaouche est de sauver des vivants menacés de mort .
Il a précisé que les médecins avec les imams peuvent jouer un rôle durant les prêches du vendredi. « Les imams possèdent une crédibilité morale, ont la capacité de mobiliser et de sensibiliser les gens sur la nécessité de participer à sauver d’autres vies », a indiqué le Pr Chaouche.

Il a fait savoir que parmi les obstacles auxquels fait face son organisation c’est le refus systématique des familles « parce que les gens ne font pas confiance à la médecine algérienne. De plus, il y a des détracteurs qui font peur », a-t-il confié, relevant le côté religieux. En effet, « certains imams refusent la greffe, par ignorance médicale ».

Selon eux, la mort doit être l’arrêt du cœur, alors que c’est faux », a expliqué le médecin. « Il est important de savoir que la mort doit être cérébrale, et que les battements du cœur n’ont aucune relation avec cette dernière », a-t-il ajouté. Du coup, « on veut former les imams pour qu’ils soient convaincus de notre diagnostic afin d’intervenir auprès des gens, surtout à l’hôpital. C’est là notre programme, et je pense que si l’on ne procède pas de la sorte, on n’avancera jamais ».

Batna, tête de locomotive dans la greffe
Par ailleurs, le professeur Chaouche, a inique que l’objectif de son agence est d’arriver à rendre six ou sept centres de transplantation d’organes autonomes, citant, à titre d’exemple, Batna, devenue la première ville autonome dans la greffe rénale.

Hôpital de Batna, une locomotive dans la greffe

« Batna, qui était une ville effacée dans le passé est devenue le premier centre de greffe en Algérie, et ce grâce à nous », a-t-il dit, rappelant que tous les travailleurs de l’agence, médecins et paramédicaux, sont des bénévoles.
.« Nous sommes allés 50 fois à Batna, depuis 2015 jusqu’à 2020 », pour les aider à, « d’abord, démarrer, ensuite devenir autonome », a expliqué le professeur, qui brasse une carrière de 50 ans en tant que médecin.

« Maintenant, on greffe plus de 100 malades/an (greffe des reins, ndlr) au CHU Benflis-Touhami », a assuré le professeur qui ajoute qu’au niveau national près de 300 greffes ont été effectuées en 2021 tandis que le nombre des patients en liste d’attente (ayant besoin d’un rein) est actuellement d’environs 100 à 120, démentant, au demeurant, les chiffres qui font état de 8000 cas .

Selon lui,  Batna constitue un acquis de taille,  affirmant qu’il est question de « continuer ce programme avec Oran, Annaba, Constantine et Blida ».

Il a souligné que ces régions « sont en formation et que les gens sont opérationnels. Il ne reste que l’autonomie », expliquant qu’être autonome veut dire « ne pas avoir besoin d’aide et être prêt à toute complication ».
En revanche, le professeur a regretté que Batna, à l’instar des autres villes du pays, ne fasse que la greffe des reins ; ce qui nécessite, selon lui, le développement de ce domaine, à travers la sensibilisation des gens et la formation du corps médical.

« Malheureusement, on ne fait que la greffe des reins. La cornée vient en deuxième position », a dit le Pr Chaouche, précisant que la transplantation du cœur, de la moelle et du foie est rare.

A ce propos, le président de l’Agence nationale des greffes n’a pas hésité à exprimer sa disponibilité pour coopérer avec d’autres organisations internationales et pays afin de développer ce domaine, notamment avec la Turquie, qui a atteint un niveau très développé concernant l’implantation d’organes. Cette coopération permettra, selon lui, d’échanger les expériences et de bénéficier du savoir-faire turc en la matière.

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