Le déficit financier de la CNR atteindrait 960 milliards de dinars
Le déficit de la Caisse nationale des retraites (CNR) pourrait atteindre les 690 milliards de dinars en 2021. C’est ce qu’a affirmé le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, écartant la possibilité de revenir à la retraite anticipée.
Devant les membres du Conseil de la nation, El-Hachemi Djaâboub a évoqué la situation financière de la caisse. Le déficit a atteint les 640 milliards de dinars l’année passée. Pour l’année en cours, il pourrait atteindre les 690 milliards de dinars, selon les prévisions avancées par le ministre du Travail.
Un déficit «chronique» qui constitue un obstacle pour revenir à la retraite anticipée et celle sans condition d’âge. «C’est impossible de revenir à la retraite anticipée et à la retraite sans condition d’âge», a souligné El-Hachemi Djaâboub, lequel a mis en exergue le déficit de la caisse qui va augmenter de 50 milliards de dinars en une année.
Affirmant que ce déficit remonte à 2013, le ministre a fait savoir que «plusieurs opérations de redressement ont été initiées par l’Etat, sans pour autant aboutir au rétablissement de l’équilibre financier».
Un déficit financier imputé principalement à l’augmentation du nombre de retraités par rapport au nombre d’assurés sociaux, sachant que l’équilibre financier de la caisse a besoin de 5 adhérents pour un retraité, contrairement à la situation actuelle où 2,1 adhérents cotisent pour un seul retraité.
Trouver au plus vite d’autres alternatives pour diversifier les sources de financement de la CNR s’impose donc, d’autant qu’une grande partie des recettes de la CNR proviennent de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNASCNAS Caisse nationale de la sécurité sociale), dans le cadre de la solidarité entre les caisses.
La décision d’écarter la possibilité de revenir à la retraite anticipée ne va pas plaire à la Centrale syndicale, qui insiste sur le retour à la retraite anticipée. L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) avait, en effet, plaidé le 24 février passé pour le retour à la retraite anticipée, laquelle constitue un des droits des travailleurs, mais surtout une solution pour inverser la courbe de chômage des jeunes.
Un membre dirigeant de la Centrale syndicale estime qu’il est «illogique d’imposer à un employé de continuer à exercer au-delà des 32 ans de service jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans». Pour lui, le retour à la retraite sans condition d’âge reste l’une des solutions à même de résoudre la problématique du chômage des jeunes, notamment les diplômés des universités et des centres de formation. Pour rappel, le SG de l’UGTA avait lui aussi soulevé la question de la retraite anticipée au président de la République.