Le chef du Hezbollah : «Nous nous vengerons !»

Dans un contexte des fortes turbulences que connait actuellement le Proche Orient, et le regain des violences terroristes téléguidées par Israël, nous avons jugé utile de reprendre de large extraits du discours de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah et leader de la résistance libanaise contre l’entité sioniste. Ce discours a été prononcé vendredi dernier
« Je vais le dire en arabe soutenu, pour que ce soit bien traduit en hébreux, sachez que nous ne craignons pas la guerre,.., nous la mènerons si elle nous est imposée,.., et nous l’emporterons aussi », a clamé le numéro un du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah dans un discours prononcé dans la banlieue sud de Beyrouth ce vendredi, via écran, lors de la célébration du martyre des 6 résistants du Hezbollah et du colonel iranien à Quneitra le 18 janvier dernier.
Dans son discours, sayed Nasrallah a établi plusieurs équations dans la confrontation avec l’ennemi sioniste : il a tenu entre autre à assurer que la résistance islamique n’est tenue par aucune règle d’engagement, ni par aucune division territoriale en place, et qu’elle est dans son plein droit, moral, légitime et voire basé sur le Droit international de faire face à toute offensive, là où elle veut tout au long de la frontière avec « Israël ».
Le chef résistant a aussi élargi le champ de riposte du Hezbollah : plus jamais l’assassinat de nos résistants ne passera sans riposte, contre chaque liquidation, que ce soit dans un attentat à caractère sécuritaire ou dans une opération militaire, nous vengerons leur mort, a-t-il mis en garde. Cet avertissement intervient en réponse aux menaces du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, dans laquelle il a affirmé que ceux qui ont contribué à l’opération de Chébaa seront punis.
Principaux passages du discours de Hassan Nasrallah
La situation depuis 1948 : l’arrogance israélienne
Hélas depuis des décennies, depuis 1948 au moins, notre région, ses gouvernements et peuples ensemble souffre d’une maladie cancérigène qui s’appelle Israël, c’est une tumeur de cancer, le virus de la déchéance, le prototype de l’arrogance. Oui Israël a été ainsi pendant des décennies…
Ces dernières années il se comporte avec davantage d’impertinence, et de déchéance sur terre.
Au Liban en plus de l’occupation des fermes de Chébaa, il ne reconnait même pas la résolution 1701, que certains sacralisent, il viole l’espace aérien libanais, pilonne quand bon lui semble sur le sol libanais, et se permet de commettre les liquidations dans les villes libanaises, comme cela s’est passé avec notre martyr commandant Hassan Lakkis… Aujourd’hui, l’Israélien se trouve dans une situation à travers laquelle il peut tout se permettre… Aucun obstacle ne l’entrave…
Il profite de la conjoncture régionale : les guerres qui sévissent, la situation sécuritaire exécrable, les déchirures qui entament nos sociétés, les séditions qui se généralisent et surtout l’absence totale des pays arabes dans le sens d’une volonté arabe unie. Ce qu’on appelle la Ligue arabe n’illustre nullement cette volonté qui est totalement inexistante dès qu’il s’agit des causes arabes.
Ce n’est pas nouveau d’ailleurs, et nous n’avons jamais misé sur cette situation qui ne cesse désormais de s’aggraver.
Pas de Ligue arabe
Je le dis aux peuples arabes il n’y pas de Ligue arabe. Oui il y a des arabes : ceux qui affrontent les défis en Syrie, au Liban, en Palestine, sont bel et bien des Arabes. Mais pas des arabes dans le sens politique officiel … dans le sens de la politique officielle indépendante. Curieusement, sauf lorsque la bataille se situe au sein des pays arabes : au Yémen, en Libye, en Syrie, au Sinaï comme aujourd’hui, que l’argent arabe se pointe, que les Arabes se concertent et se mettent d’accord.
Mais pas quand elle se situe contre Israël. L’expérience de la guerre Gaza l’an dernier est témoin de cette absence. C’est la situation actuelle dans laquelle se trouvent confrontés les mouvements de résistance, au Liban et Palestine et l’axe de la résistance. C’est dans ce climat de l’ennemi et de l’ami qu’est intervenue l’opération d’assassinat à Quneitra.
Alliance entre Israël et le Nosra
Une question au peuple syrien, à l’opposition avant le pouvoir, au peuple libanais, au peuple palestinien à tous les peuples arabes,…, : Qu’y a-t-il sur la frontière, dans une profondeur de 6 à 7 km ? Il y a le front al Nosra, des milliers de combattants armés, d’artillerie, de chars, d’antichars, de grandes quantités d’explosifs, de casernes, de tout un arsenal militaire… Le front al-Nosra, rappelons-le, est la branche syrienne d’Al-Qaïda, et il est inscrit sur toutes les listes de terrorisme : occidentale, américaine, internationale et arabe.
C’est ce groupuscule qui jouit d’une importante présence dans cette région et Netanyahou n’est pas du tout préoccupé par cette présence ni Yaalone non plus. Bien au contraire, il la couvre avec sa force aérienne, et l’assiste dans les batailles et ouvre ses portes à ses blessés, lesquels reçoivent les visites de Netanyahou en personne…
Israël n’est pas du tout inquiété par ceux-là, mais il prend toutefois une décision dangereuse parce qu’il s’inquiète de deux voitures avec à son bord 7 hommes sans armes..
Une chose que je voudrais adresser aux arabes, à ceux qui ont été aveuglés par la haine au point d’oublier la Palestine parce qu’ils veulent en finir avec « le régime syrien », je leur dis : Quant à nous, nous n’oublierons jamais la Palestine, ni le peuple palestinien, ni la cause palestinienne. Vous verrez que nos fils et nos petit fils le prouveront tous les jours. (…)
Jamais l’humiliation
Ils ont même raconté que l’Iran allait intervenir pour l’interdire, pour ses négociations nucléaires, que la Syrie allait faire de même… et moi je vous dis : personne parmi les amis de la résistance ne lui admet d’être humiliée ni que notre sang soit coulé et qu’elle regarde faire. Entre parenthèses : qu’on cesse de nous tracasser avec le dossier nucléaire. Rien n’est lié à ce dossier ni la présidence au Liban, ni la résistance… Le fait que l’israélien ait été acculé au mur était suffisant pour lui dire qu’il ne peut désormais plus tuer les gens et aller dormir tranquillement, comme s’il avait tué des moustiques…
Il sait très bien que la résistance est prête à tout et que toutes les éventualités sont possibles, grace entre autre à ses agents entre autre qui lui décrivent la situation. Alors qu’Israël était totalement éperdu, dans l’expectative, nous dans la résistance étions par contre très lucides et sans aucune hésitation nous avons pris la décision de riposter, pour les punir et mettre un terme à ce dévergondage sioniste qui se permet tous les assassinats. Nous étions disposé à tous les sacrifices possibles, même si les choses iraient au bout. Nous avons précisé le lieu et le temps de l’opération et nous nous sommes apprêtés au pire scénario.
Oeil pour oeil :
ressemblances et différences
Les résultats sont les suivants :
1- ils ont tués nos combattants en plein jour, nous avons fait de même avec leurs soldats.
2- ils ont détruit deux véhicules et nous leur avons détruit deux aussi.
3- Ils ont des tués et blessés en échange de nos martyrs et je me reste réservé sur les chiffres qu’ils publient.
4- Ils ont utilisé des missiles et nous aussi. Nous n’avons pas recouru aux engins piégés.
Or, deux différences subsistent entre eux et nous : parce qu’ils sont lâches et ne sont pas de hommes, ils nous ont frappés dans le dos. Et parce que nos résistants sont des hommes courageux, ils les ont attaqués de face. Deuxième différence : les israéliens n’ont pas osé revendiquer leur opération alors que la résistance a revendiqué la sienne peu de temps après sa réalisation dans le communiqué numéro 1.
Raison pour laquelle, il en résulte jusqu’à présent qu’ils n’ont récolté que la déception et les remords, alors que nous avons récolté la dignité et la victoire. De surcroit, nos martyrs iront au paradis et leurs tués en enfer ! Je dois adresser les remerciements et les salutations aux combattants de la résistance et à leur direction pour avoir exécuté cette opération au cœur de l’ennemi et j’embrasse leurs mains pures et leurs fronts dignes.
Aucune règle d’engagement, aucune division territoriale
Aujourd’hui, après l’opération de Quneitra et la riposte de Chébaa nous dans la résistance islamique au Liban ne sommes concernés par aucune règle d’engagement, ni par les divisions territoriales sur place… Il est de notre droit religieux, moral, légitime et en fonction du droit internationale de faire face à une offensive israélienne, à l’endroit où nous voulons et au moment que nous décidons… Permettez-moi d’être plus précis et de dire ce que nous avons compris par ces propos.
Nous avons compris que les Israéliens fuient la confrontation militaire mais qu’ils iront chercher es jeunes qui ont réalisé l’opération pour les liquider, l’un après l’autre.C’est ce que nous avons compris.
L’assassinat des cadres sera vengé
Oui il est vrai que dans le passé nous faisions la distinction entre deux sortes d’assassinat : entre celui des martyrs de Quneitra par exemple, qui est perpétré par des moyens militaires et celui de Hassan Lakkis par exemple, réalisé selon des procédés sécuritaires.
Le militaire entrainait la riposte de notre part, mais en cas de liquidation nous étions plus circonspects. Mon message, à partir d’aujourd’hui, est qu’au cas où n’importe quel cadre du Hezbollah est tué, nous en incomberons la responsabilité à l’ennemi israélien et nous le vengerons le moment et le lieu propices.
La guerre est certes un face-à-face : un jour pour vous et un autre contre vous. Un commentateur a dit que l’opération de Chébaa est plus qu’une vengeance mais moins qu’une guerre. Ceci est tout à fait vrai. Elle n’a pas encore révélé tous ces dessous et mérite toutes les recherches et les études… Pour finir, depuis 1982 nous concluons de la mêne façon et je vais le redire aujourd’hui : La résistance est la seule solution et les convois des martyrs pavent la voie de la victoire.
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