Le chef de bureau de l’AFP prié de quitter l’Algérie: les explications d’une source gouvernementale

Les autorités algériennes ont décidé de mettre fin à l’accréditation du chef de bureau de l’agence d’information française « Agence France Presse » (AFP) , Aymeric Vincenot, à compter du 28 février courant en raison de son «parti pris» dans le traitement des dépêches d’information, a appris le Jeune Indépendant ce lundi de source officielle.
Les autorités algériennes reprochent au journaliste français « ses écrits et ses attitudes hostiles et ouvertement affichées, qui sont contraires à l’éthique, aux principes élémentaires régissant le travail d’une agence de presse », a affirmé une source gouvernementale.
« Il incombe à tout correspondant d’un média étranger, quel que soit son rang, de respecter les règlements du pays dans lequel il est accrédité et auxquels il est censé se conformer », a souligné la même source, qui a expliqué que M. Vincenot « s’est illustré par des écrits motivés par un parti pris à la fois incompréhensible et hostile à l’Algérie, notamment dans le traitement des informations en rapport avec le dossier de l’immigration clandestine, lesquelles ne tenaient pas compte de la version algérienne ».
La même source a ajouté que le journaliste relayait des informations ou des communiqués sans prendre la peine de vérifier leur véracité et sans se soucier de la version des institutions algériennes concernées.
Cela d’autant plus que beaucoup de ministères et d’institutions « ne cessaient de faire part aux autorités de leurs griefs à l’encontre du journaliste français, qui affichait, à qui voulait l’entendre, ses positions anti-algériennes, souvent désobligeantes ».
Interrogé par le Jeune Independant , M. Vincenot a dit n’a voir été destinataire d’aucune décision mettant fin à son accréditation en Algérie et avoir pris connaissance de tels reproches par voie de presse.
De son côté, la direction générale de l’AFP a rendu public, dans la matinée de lundi, un communiqué, dans lequel elle précise n’a avoir été destinataire d’aucune notification sur la situation du directeur du bureau d’Alger.
« A la suite des informations parues dans la presse algérienne sur la situation du directeur du bureau de l’AFP à Alger, la direction de l’Agence France-Presse tient à préciser qu’elle n’a pas reçu de notification de la part des autorités algériennes et qu’elle n’est donc pas en mesure de faire le moindre commentaire à ce sujet », lit-on dans le communiqué de l’agence transmis au Jeune Independant.
Or, l’agence a lancé un appel à candidature pour lui désigner un successeur. «Etant donné qu’il n’est plus accrédité, la centrale à lancé un appel à candidature pour le poste de chef de bureau d’Alger et des candidatures sont déja examinées », a fait savoir un de ses collègues.
M. Vincenot, qui officiait avec le titre d’envoyé spécial, a rejoint son poste à Alger en 2017 pour un mandat d’une année.
A la fin de son premier mandat, il avait soumis une demande de prolongation de six mois qui lui a été accordée l’an dernier avant que des informations ne circulent dimanche dans les milieux médiatiques faisant part de son renvoi, à la fin du mois de février, car étant devenu persona non grata.
« Les autorités algériennes ont refusé de lui prolonger l’accréditation. Il se trouve ainsi en situation de fin de mandat et de fin de séjour », a encore indiqué la même source gouvernementale.
La décision du renvoi sera notifiée à la direction générale de l’AFP par voie diplomatique, a fait savoir la même source qui a souligné que les autorités algériennes n’ont aucun problème avec l’agence AFP, en témoignent les bons rapports entre les autorités algériennes et ses prédécesseurs.
Des confrères qui ont eu à rencontrer ou approcher M. Vincenot, à l’occasion des couvertures ou de réceptions, brossent sur sa personne un tableau des moins reluisants.
« Lors de la cérémonie de la canonisation des moines de Tibhirine à Oran, M. Vincenot faisait preuve d’un comportement insultant et raciste à l’égard des organisateurs », a dit, à titre d’exemple, un journaliste d’un grand quotidien francophone.
L’agence d’information AFP, l’une des plus importantes dans le monde, a ouvert son bureau en Algérie en 1962.
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