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Sports

Le CHAN de football 2023 à Alger : Le jeu trouble du Maroc

Le CHAN de football 2023 à Alger : Le jeu trouble du Maroc

Information reprise par nombre de médias africains : le président de la fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaâ, balançait, mercredi, dans une conférence en principe réservée à l’annonce de la confirmation, dans son poste de nouveau sélectionneur des « Lions de l’Atlas », Walid El Regragui, l’ancien coach du Widad de Casablanca, une information tout ce qu’il y a de déroutante à l’approche de la date du coup d’envoi (janvier prochain) de la messe du continent réservée aux joueurs locaux.

Le patron du football dans le royaume chérifien annoncera ainsi, froidement, que son EN de la catégorie, au passage championne sortante, ne fera pas le déplacement d’Alger et laisse place à son antichambre, les U23. Qui a dit que le football et la politique ne font pas, ne devraient pas faire bon ménage ? La « bonne » blague.

A partir de Rabat, le très influent boss du jeu à onze marocain, le sieur Lekjaâ, n’a pas attendu longtemps pour nous en servir une. Des plus mauvaises. Qui passe mal. Fera du bruit. Un bien mauvais tour concocté à l’effet de gâcher la grande fête d’Alger, tous les coups étant (on s’y attendait) permis au demeurant pour perturber l’organisation de l’édition algérienne d’un CHAN, le très contesté et contestable membre du Conseil exécutif de la Fifa, deuxième vice-président de la Confédération africaine de football (CAF) et directeur du budget au sein de la même organisation panafricaine (ça fait beaucoup, n’est-ce pas, pour tisser sa toile dans la discipline au double plan continental et national), qui a donc plus d’un tour dans son sac (plus d’un fil à son arc plutôt pour distiller ses flèches et faire mouche à chaque fois), sort de sa manche une décision qui, c’est le moins qu’on puisse dire, est destinée à perturber la partie algérienne qui avance doucement mais sûrement dans son organisation d’un tournoi qui a fait son chemin.

Qui, sans faire de l’ombre à la prestigieuse CAN qui réunit les supers stars du continent exerçant dans les plus grandes écuries mondiales, s’est fait une place de choix dans le paysage footballistique africain. Une Afrique dont la marge de progression, de l’avis des observateurs et analystes, reste immense. Lekjaâ, qui dévoile au grand jour ses plans de déstabilisation, a donc tranché. Décidé que son équipe des « locaux », qui figure parmi les meilleures (elle n’est pas N°1 de la catégorie pour rien, son statut de championne en titre faisant foi) restera à la maison. Mieux, ou pire, n’existe plus depuis cette annonce qui veut dire ce qu’elle veut dire (ce n’est pas de l’ordre politique ?) et laisse le champ libre à la sélection olympique ou U 23 (on l’appellera comme on voudra) pour occuper la place « laissée » vide. Appelée à la remplacer au pied levé dès le tournoi d’Alger qui entre dans sa dernière phase de préparation.

Alger qui a mis les moyens pour, entre autres, sa réussite. Un moment bien choisi pour une annonce « forte ». Dans la stricte nature d’un personnage qui sait ce qu’il veut. Et pourquoi. En énumérant les raisons ayant conduit à cette décision de « dissoudre » la sélection des locaux, le même Lekjaâ évoque des considérations supposées « tenir »la route, « les concertations menées avec les différents acteurs du ballon rond marocain, les cadres techniques notamment, ont abouti à cette « extrême », le constat étant que cette sélection « n’a pas apporté le plus escompté et ne profite en rien au développement de la discipline dans le royaume ».

Vraie ou fausse (on peut adhérer largement à cette thèse qui peut s’appliquer à l’Algérie, les résultats n’ayant pas été à la hauteur des espérances), la raison invoquée, si elle n’engage que les responsables de la FRMF, tombe vraiment (qui a dit simple coïncidence ?) au plus mauvais moment, les organisateurs algériens entamant les dernières retouches aux différents chantiers ouverts pour la réussite de cet évènement. Ne s’arrêtant pas là, Lekjaâ consent à faire une fleur en évitant la politique de la chaise vide.

En engageant (merci !) ses « Olympiques » qui, argue-t-il, en plus de figurer à « la tête des priorités pour la refonte de la discipline, « auront l’occasion de peaufiner leur préparation en vue la phase finale de la CAN U23 que doit abriter également le Maroc. » Au bout (c’est bien ficelé), une qualification presque assurée pour les JO de Paris en 2024.

Au-delà donc de cet argumentaire qui ne manque pas, avouons-le, de pertinence, la sortie médiatique des marocains, si elle fait appel à des considérations techniques, s’inscrit en droite ligne de jeux de coulisses dans lesquelles ils excellent grâce d’un président qui a su donner une certaine aura à sa fédération lorsqu’il s’agit des grands dossiers engageant l’instance faitière qu’est la CAF où il fait la pluie et le beau temps. Le prochain CHAN, et par ricochet l’Algérie, étant d’ailleurs une occasion inespérée pour lui de s’activer dans l’espoir d’en altérer la portée.

Cette même Caf serait, dit-on, et il n’y a pas de fumée sans feu, disposée à signer l’acte de décès d’un tournoi qui a permis à bien des talents africains, barrés en sélection fanion, de sortir du lot et d’attirer l’attention des recruteurs.

Et si l’édition d’Alger était la dernière édition ? On peut croire qu’une belle page est en train de se tourner, sauf si la nouvelle équipe de la Faf et son nouveau président, Zefizef, en concertation avec certaines parties agacées par cette influence grandissante de leur pair marocain, décidaient à monter au créneau en travaillant pour un meilleur équilibre à l’heure des débats engageant l’avenir du football continental. On verra bien…


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