Le cas Sénégal est-il transposable à la spécificité algérienne ?

Loin du tumulte d’Alger et la levée de boucliers, pour ne pas dire les rumeurs et les manipulations, ayant suivi le gros ratage des Verts renvoyés au pays dès la fin de la phase de groupe avec une quatrième et dernière place qui fait encore parler, à Dakar, c’est le calme plat. On prend les choses avec sinon philosophie, du moins sans passion exagérée.
Aucune pression. Rien à voir avec le lynchage terrible d’un Belmadi à terre, ni encore l’onde de choc qu’a produit un autre échec avec des réactions ne servant en rien. Surtout pas à calmer des esprits surchauffés, les pro et les anti-Belmadi se menant, apparemment par procuration, une véritable guerre des tranchées par réseaux sociaux interposés et renvoyant l’image fidèle d’un football national à la dérive.
Un football où l’amnésie et l’ingratitude (on ne parlera pas ici, ce n’est pas le sujet, de l’incompétence avérée des responsables sensés gérer la discipline) font des ravages. Fuite des responsabilités oblige.
Le champion d’Afrique en tête, le Sénégal avec ses stars mondiales à l’image de Sadio Mané et la kyrielle de noms évoluant au plus haut niveau mondial, n’ont pu passer le cap de la barrière psychologique qui a vu bien des grandes nations du continent (Cameroun, Egypte, Tunisie, Maroc que du très lourd donc) venir s’y casser les dents. Quitter la scène sur la pointe des pieds.
Rien n’est jamais trop beau !
Le Sénégal, tout puissant, tout beau, est tombé de très haut. S’est raté sur la route de la défense de son titre.
Trop tôt pour ne pas faire débat. Sauf qu’il n’y en n’aura point, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, gardant un calme olympien, a attendu que le premier responsable de l’échec (il ne le voit pas apparemment sous cet angle) a attendu que la sélection et son coach débarquent au pays pour faire le point.
En coupant court, au départ, à toute velléité au sujet d’un éventuel changement à la tête du staff technique. En rassurant ce dernier qu’il jouissait toujours de sa pleine confiance malgré les spéculations quant à son avenir (lire celui de Aliou Cissé et ses adjoints), le président de la FSF, paraissant serein, sous entendant que la question d’un départ « ne se posait pas (. . .)
Pas dans la conjoncture post-élimination et l’énorme déception que cela a entraîné ». Plus clairement, il assure qu’« Il n’y a pas de cas Aliou Cissé ».
En rappelant qu’« il est toujours sous contrat ». Que s’il y a des questions à se poser, elles concernent par exemple « mon avenir, c’est-à-dire le poste que j’occupe, celui d’Abdoulaye Sow (vice-président de la FSF, ndlr) ou de Kalidou Koulibaly (capitaine des Lions) ».
Tous ensemble . . .
Pas meilleure réponse pour défendre et protéger celui qui a donné au Sénégal son tout premier titre majeur en 2021 au Cameroun après la finale perdue, une édition auparavant. Contre qui ? Aux mémoires oublieuses de répondre.
Augustin Senghor, avocat de son état, s’il lève toute équivoque quant aux relations contractuelles qui lient son coach et la fédération qu’il dirige, a eu le courage de reconnaître que si ce dernier devait partir, c’est toute la structure qui devrait le suivre à la porte de sortie. Y compris le capitaine de bord. Façon de dire que l’échec, comme le succès, est un tout que tout le monde partage. Doit assumer.
Et cette sentence devrait être retenue dans le monde si spécial du football algérien où on l’on se cache au premier accroc pour faire porter le chapeau aux autres, l’entraîneur auquel on vole souvent ses victoires, étant fatalement abandonné à la vindicte populaire. Sans défense, sinon d’être renvoyé comme un malpropre.
Alors Cissé verra-t-il son contrat mis sous le coude avant l’échéance de juin prochain quand il expirera ? Senghor toujours : « Pourquoi en faire un problème ? C’est un ensemble. C’est toute une équipe qui est partie ramener une autre étoile.»
Comprendre que l’artisan du 1er sacre sénégalais n’a aucun souci à se faire quant à son avenir. Clair, net et précis même si on ne peut jamais jurer de rien.
N’est-ce pas Belmadi qui est traîné dans la boue ? Mais cela est une autre histoire. Question pour conclure, résumer : Où va le football algérien ?
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