L’appareil judiciaire iranien est indépendant
L’autorité judiciaire iranienne, institution indépendante de l’Exécutif a sommé les Etats-Unis de ne plus s’ingérer dans ses affaires internes concernant notamment le sort d’un ressortissant irano-américain détenu en Iran pour espionnage.
Le chef de l’autorité judiciaire iranienne, Javad Larijani, a demandé à Washington de ne pas intervenir dans les affaires de justice de son pays, quelques jours après que le secrétaire d’Etat américain a appelé Téhéran à libérer l’Irano-Américain Amir Hekmati.
« L’institution judiciaire de la république islamique d’Iran est indépendant et le président ou le ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis ne peuvent pas dicter à l’appareil judiciaire iranien sa responsabilité » a-t-il martelé.
S’exprimant lors d’une réunion des hauts responsables judiciaires, le chef du pouvoir judiciaire iranien, l’Ayatollah Larijani a souligné : « La justice de la République islamique examine conformément à la loi et en toute tranquillité tous les dossiers, notamment ceux des personnes accusées d’espionnage au profit des Etats-Unis et il est inutile que les responsables américains nous dictent ce qu’il faut faire ».
« La justice agit selon son devoir », a déclaré Larijani. Il a toutefois ajouté que des décisions pouvaient être prises par le Conseil suprême de la sécurité nationale « conformément aux intérêts nationaux du pays » et « dans, certains cas, des décisions de grâce par le guide suprême ».
« Nous conseillons aux responsables américains de ne pas faire d’agitation inutile, a averti Larijani. Larijani a également parlé de l’invasion culturelle des médias occidentaux pour dire : « Ces émissions sont réalisées grâce aux milliards de dollars d’investissement ; des centaines de chaînes persanophones ont été créées dont l’objectif consiste en l’invasion culturelle et la mainmise sur les peuples. »
Vendredi, le secrétaire d’État américain John Kerry avait exhorté l’Iran à libérer l’Irano-Américain Amir Hekmati, emprisonné depuis quatre ans pour ce que le chef de la diplomatie américaine qualifie de « faits d’espionnage infondés ». Kerry a par ailleurs renouvelé les demandes de son gouvernement pour que l’Iran relâche deux autres Américains, le pasteur Saeed Abedini, arrêté en 2012 et condamné à huit ans de prison pour avoir organisé une étude biblique, et le reporter du Washington Post Jason Rezaian, emprisonné depuis plus de 400 jours et jugé pour espionnage.