Lancement de l’application «NDIF» : Mettre un terme aux décharges anarchiques
Il est désormais possible de signaler les décharges sauvages dans les communes. Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire vient de mettre en service l’application mobile « NDIF » (propre) à destination des citoyens, dédiée à la surveillance et au signalement des points noirs et des décharges sauvages, et ce à travers toutes les communes du pays.
Les décharges sauvages, et plus largement les atteintes à l’environnement, sont l’un des fléaux auxquels sont confrontés les APC. Bien que moins visibles, dans certains quartiers, ces déchets impactent aussi le vivre-ensemble. Pour tenter de lutter contre ce phénomène, le ministère de l’Intérieur vient de lancer une plate-forme de signalement en ligne dans le domaine de l’environnement. L’application compte sur l’implication du citoyen pour mettre fin à l’insalubrité dans les quartiers.
Simple d’utilisation, l’application permet à l’utilisateur de déclarer un déchet, qu’il soit sauvage ou dû à un défaut de ramassage des services de nettoyage. Téléchargeable sur « Google Play Store », mise à jour et réactivée en coopération avec l’Agence nationale des déchets (AND), l’application permettra aux citoyens de « signaler aux autorités locales compétentes l’existence de décharges sauvages et de points noirs, afin de prendre en charge de manière efficace leur élimination », précise le communiqué.
La conception de l’application mobile « NDIF » s’inscrit dans le cadre de « la poursuite des efforts visant l’amélioration des conditions de vie des citoyens et la modernisation du service public d’hygiène de l’environnement, permettant aux citoyens de participer à la lutte contre ces phénomènes négatifs constatés ».
Le principe de cette application, explique la même source, consiste à « signaler ces phénomènes à travers les téléphones portables en prenant une photo avec la localisation géographique automatique du point signalé pour permettre aux services locaux de prendre les mesures nécessaires à leur élimination, en coordination avec les services compétents de la commune ou ceux relevant des entreprises publiques et privées en charge de la collecte et du transport des déchets ».
Cette application permettra, également, aux services des daïras, des circonscriptions administratives et des wilayas de « suivre la prise en charge des requêtes déposées par les citoyens dans leurs territoires de compétence », ajoute le communiqué.
De plus, ce service confère « davantage d’efficacité à la prise en charge en matière d’hygiène et de préservation de l’environnement et de la santé publique, et permet la mise en œuvre du principe d’implication du citoyen dans la gestion de ses affaires locales et de sa contribution constructive quotidienne à l’amélioration de son cadre de vie local et de proximité », conclut la source.
Cette initiative a pour but de sensibiliser les citoyens au phénomène des dépôts sauvages et de créer un véritable lien entre les citoyens et les services en charge de la gestion des déchets de la commune. Elle aidera ainsi les services communaux à repérer les meilleurs endroits pour installer des poubelles ou des bennes à ordures, selon la nature du lieu et la quantité des déchets qui y est régulièrement déversée. Une telle initiative est sans aucun doute à saluer. C’est un premier pas dans la résolution des problématiques écologiques en Algérie grâce aux technologies.
Il convient de rappeler que l’Algérie produit en moyenne 13,1 millions de tonnes de déchets ménagers par an, soit un kilogramme par habitant par jour. Selon les autorités concernées, environ 45 % de ces déchets (soit 6,1 millions de tonnes) sont recyclables, notamment 1,22 million de tonnes de plastique, 1,6 million de tonnes de textile et 300 000 tonnes de métal.
La stratégie nationale mise en place par le secteur de l’environnement a pour objectif de parvenir, à l’horizon 2035, à la valorisation des déchets au lieu de leur enfouissement, et ce à travers l’exploitation de 30 % des déchets ménagers, 30 % des déchets spéciaux et 50 % des déchets inertes. Cette stratégie vise également à « intégrer les nouvelles technologies, notamment la numérisation et le développement des déchets par le recyclage, et ce à travers l’ouverture de portails électroniques permettant de numériser le processus de collecte des déchets recyclables et de le mettre à la disposition des entreprises spécialisées.