Lamamra balaie M6
« L’avis de la Cour internationale de justice, prononcé il y a 40 ans, a consacré l’autodétermination du peuple sahraoui »
En réponse aux divagations du roi Mohamed VI qui revendique la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental « jusqu’à la fin des temps », Alger réclame la décolonisation de la dernière colonie en Afrique.
« Notre région a besoin que s’accomplisse la mission de décolonisation du Sahara occidental qui incombe à l’ONU, en application des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré, lundi, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des Nations unies. Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé, également, « l’avis de la Cour internationale de justice », prononcé il y a 40 ans, et « qui a consacré l’autodétermination comme passage obligé de la solution à promouvoir au bénéfice du territoire de ce peuple ».
Auparavant, Lamamra avait dénoncé l’escalade verbale des responsables marocains. Tour à tour, le ministre des AE, le Premier ministre et un illuminé chef de parti ont accusé de tous les maux l’Algérie après l’incident survenu à la frontière.
Ramtane Lamamra a qualifié de « mauvaise stratégie de la tension » l’escalade verbale du Maroc à l’égard de l’Algérie, suite à un incident survenu récemment à la frontière entre les deux pays.
« Le point de vue de l’Algérie (sur cet incident) a été dit et nous nous en tenons à cela. Le reste est une mauvaise stratégie de l’escalade, une mauvaise stratégie de la tension, une fuite en avant qui ne sert ni les intérêts bien compris de voisinage ni les intérêts d’aucun autre pays », a précisé le ministre.
« Je dirais simplement que l’Algérie a dit son mot sur cette question et je réitère cette position. L’Algérie n’est pas responsable des blessures qui ont été infligées à une personne marocaine de l’autre côté de la frontière », a-t-il déclaré. Le ministre trouve « excessive et insignifiante l’avalanche de commentaires extrêmement négatifs, parfois malvenus, à l’égard de l’Algérie ».
Les autorités marocaines ne sont pas à leur premier mensonge
Le 18 octobre dernier, le Maroc avait accusé l’armée algérienne d’avoir tiré sur un civil marocain aux frontières entre les deux pays.
Le ministère des Affaires étrangère avait rejeté « la présentation fallacieuse » de l’incident ainsi que « l’exploitation politico-médiatique abusive qui en est faite par la partie marocaine ». Au mois de février dernier, une dépêche de l’agence officielle marocaine MAP a fait état de présumés tirs algériens en direction de la partie marocaine.
Les autorités marocaines avaient indiqué que des éléments de l’armée nationale populaire (ANP) algérienne avaient effectué « des tirs en direction du poste frontalier d’Ait Jormane, dans la province de Figuig. Le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération avait annoncé alors que l’ambassadeur de Maroc à Alger a pris contact avec les autorités algériennes compétentes.
Un responsable algérien des AE a rappelé que dans le cas où de présumés incidents devaient être signalés, « il existe pour cela les canaux habituels que l’ambassadeur connaît bien ». L’Etat algérien a depuis longtemps considéré cette question du Sahara occidental du seul ressort exclusif de l’ONU : « Cette question n’a pas de dimension bilatérale et elle ne relève d’aucune soi-disant ancienne logique.
Elle relève de la seule responsabilité des Nations unies et tout le monde sait, les Marocains les premiers, que la question du Sahara occidental est inscrite depuis fort longtemps sur les tablettes de l’ONU au titre des 16 territoires non autonomes dont le processus de décolonisation est suivi par le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés » ne cesse d’indiquer le ministère des Affaires étrangères.