Lalmas présente son plan de transition politique
La situation politique actuelle continue d’interpeller moult spécialistes dans divers domaines et qui tentent d’avancer des propositions et d’apporter leur pierre à l’édifice en vue de trouver le plus rapidement possible une issue à la crise que traverse de pays depuis plus de deux mois.
C’est le cas de l’économiste et activiste politique Smaïl Lalmas, qui a fait part ce mrecredi 24 avril , lors de son passage au forum de Liberté, d’une proposition de sortie de crise dans un cadre constitutionnel tout en tenant compte des revendications du peuple. A ce titre, l’intervenant, qui a essayé de synthétiser les points principaux, suggère que le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah nomme à la tête du Conseil constitutionnel une personnalité crédible qui fait consensus au sein de la majorité du peuple, pour remplacer l’actuel président du Conseil, Kamel feniche, censé à son tour démissionner. La deuxième étape, poursuit-il, sera la démission d’Abdelkader Bensalah.
Dans ce cas, selon les dispositions de l’article 102 de la Constitution, le nouveau président du Conseil constitutionnel assume la charge de chef de l’Etat suivant les alinéas du même article (102) ainsi que l’article 104. Faisant savoir que cette suggestion émane de la concertation et du débat regroupant plusieurs citoyens de diverses wilayas, Lalmas ajoute que l’étape suivante sera la démission du Premier ministre Noureddine Bedoui et de son gouvernement.
A ce moment, indique-t-il, le nouveau président du Conseil constitutionnel pourra former un nouveau gouvernement censé gérer des affaires courantes.
Il a, dans le même sens, parlé de l’installation d’une instance indépendante d’organisation et de surveillance des élections qui permettra d’organiser une élection présidentielle démocratique.
L’invité du forum a par ailleurs lancé un appel aux différents acteurs devant être associés à cette action, tels les représentants du peuple, la classe politique, les magistrats, les universitaires, les étudiants, les syndicalistes, l’institution militaire en vue de former une commission mixte. Cette commission, explique-t-il, aura pour mission d’étudier la proposition en question et dégager un consensus sur la personnalité éventuelle qui remplacera Kamel Feniche.
Réalisant l’urgence de la situation, notamment sur le plan économique, l’économiste estime qu’il faut faire vite pour sortir de la crise et entamer la mise en place d’une stratégie globale visant à assainir tous les secteurs, en particulier judiciaire, pour pouvoir relancer la machine économique à l’arrêt depuis des décennies. Qualifiant le mouvement populaire du 22 février de « révolution pacifique », Lalmas indique que c’est l’occasion ou jamais pour réussir le grand « virage » qu’attend l’Algérie depuis son indépendance. Evoquant la cascade d’arrestations ciblant plusieurs hommes d’affaires ces derniers jours, l’invité du forum a appelé à la préservation des entreprises créatrices de richesse et de postes d’emploi et à ce que la justice fasse son travail de manière indépendante et impartiale envers toutes les affaires de corruption.
Il a imputé la situation désastreuse de notre économie au mauvais choix du modèle économique approprié qu’il est impératif de repenser en tenant compte de plusieurs paramètres.
Les fluctuations du marché international des hydrocarbures, dit-il, vont affecter nos réserves de change, sachant que 70% des besoins des entreprises (matières premières et autres) et 60% des besoins des ménages dépendent des importations.
Pour l’expert en commerce extérieur, la diversification de l’économie est une nécessité et la stratégie d’exportation relève de quatre axes principaux, dont l’offre exportable qui devrait être identifiée selon un diagnostic sectoriel, puis les marchés à cibler qu’il va falloir définir.
Par ailleurs, l’économiste énumère dans la foulée la mise en place d’une politique de logistique et de transport ainsi que le rôle primordial des structures d’accompagnement, à l’instar des banques, des assurances, qui devront se mettre au diapason des nouvelles pratiques dans le cadre d’une stratégie globale.
Aziza Mehdid