L’Algérien Bakhouche, ancien porte-parole des Talibans, transféré de Guantanamo vers l’Algérie
Le département d’Etat américain à la défense (Pentagone) a annoncé vendredi 20 avril le rapatriement en Algérie de d’un prisonnier algérien pensionnaire depuis 2002 de la sinistre prison américaine de Guantanamo bay à Cuba et qui faisait office avant son arrestation de responsable du régime des Talibans .
Dans le portait qui accompagne chaque nom, Abderrezak Bakhouche, 52 ans, identifié sous le code d’incarcération ISN685, est présenté comme un ancien porte-parole du gouvernement des Talibans en Afghanistan et un fonctionnaire de ce gouvernement. Il aurait même occupé un poste ministériel.
Arrêté en 2002 suite à l’invasion de l’Afghanistan par les Etats-Unis, il n’a jamais été reconnu coupable de terrorisme. Aucune charge officielle ne figure dans son dossier. Il est désigné sous le vocable de « combattants ennemi ».
En janvier 2010, un juge fédéral du Pentagone a ordonné son jugement qui n’a jamais eu lieu. Toutefois, le 23 juin 2011, un juge fédéral ordonna son maintien en détention.
Sa détention n’était « plus nécessaire pour se protéger contre une menace importante contre la sécurité nationale des Etats-Unis », explique le Pentagone dans un communiqué. Il a été transféré en Algérie après une décision officielle sur sa libération prise en début d’année.
La libération de Bakhouche signifie qu’il reste 30 détenus dans le camp X-Ray de base militaire dans l’ile cubaine.
Le 3 avril 2022, le Pentagone avait rapatrié, Sofiane Barhoumi, l’avant dernier algérien de la sinistre prison américaine de Guantanamo.
Identifié sous le code ISN694 et désigné lui aussi sous le vocable de « combattant ennemi», Barhoumi a été jugé le 3 septembre 2009 puis maintenu en détention par trois juges fédéraux de Washington DC le 22 juin 2010 suite au refus de son recours. Il avait été arrêté en mars 2002 au Pakistan où il était marié et travaillait dans une association caritative.
Dernier algérien a quitté Guantanamo, Bakhouche faisait partie d’une liste de 26 algériens qui ont été incarcérés depuis novembre 2001 à Guantanamo dont six kidnappés de Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) en janvier 2002 par la CIA le jour de leur relaxe par la Cour suprême suite à des accusations infondées de préparation d’attentats contre l’ambassade des Etats-Unis.
Belkacem Bensayeh, Mahfoudh Saber Lahmer, Mohamed Nechal, Aït-Idir Mustapha, Lakhdar Boumedienne et El Hadj Boudella avaient été enlevés par les services de renseignements américains (CIA) en janvier 2002 à Sarajevo.
Au total, 779 pensionnaires dont 60 mineurs sont passés par ce sinistre établissement pénitencier entre 2002 et décembre 2008. Il en restait 209 à la mi-juin 2009 puis 115 en avril 2022 et 29 à ce jour.
Des membres de la commission du Sénat américain sur la torture ont conclu dans un rapport accablant de 6 000 pages sur les pratiques à Guantanamo Bay, en Irak et en Afghanistan. Le rapport avait été ensuite modifié et réduit à 500 pages par les hackers de l’agence.
Dans ce rapport, dont des fuites sont parvenues à la presse, il est fait mention que les prisonniers faisaient l’objet régulièrement de violence physique, d’abus sexuel. Ils étaient fouettés, contraints de manger des excréments, soumis à la soif, à l’hypothermie et interdits de sommeil.