L’Algérie se dotera d’un institut de recherche sur le gaz: Une plus-value

L’Algérie prévoit d’inaugurer un institut de recherche sur le gaz (GRI) à l’occasion de la tenue, lors du 7e sommet des chefs d’Etat, du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), qui se déroulera du 29 février au 2 mars prochains à Alger.
Cet institut représente une plus-value pour le secteur, à travers la formation et la recherche de nouveaux outils technologiques permettant le développement de l’industrie gazière. C’est ce qu’a indiqué, ce lundi, Azzedine Adjab, le premier responsable de cet institut.
Il a souligné l’importance de cet établissement en tant qu’instrument stratégique pour les pays producteurs de gaz et a indiqué qu’il permettra à l’Algérie de jouer un rôle central dans l’aide à la décision et la définition des stratégies à l’horizon 2050.
M. Adjab a expliqué que l’institut sera un véritable hub technologique, concentré sur la recherche dans le domaine du gaz et la protection de l’environnement. En plus de ses missions de recherche, il offrira des formations de très haut niveau aux pays exportateurs de gaz, contribuant ainsi au développement des compétences dans le secteur.
Concernant l’avenir du gaz et les tendances géopolitiques, le même responsable a souligné que « malgré certaines évolutions géopolitiques, le gaz conserve son statut d’acteur clé sur la scène énergétique mondiale. Les perspectives du FPEG, telles que présentées dans l’étude Outlook 2050, prévoient une augmentation significative de la part du gaz dans le mix énergétique mondial. Cela renforce la pertinence et la durabilité de cette ressource énergétique, avec une prévision de passer de 23 à 26 % ».
Selon lui, les conflits géopolitiques continueront de façonner les stratégies nationales des pays exportateurs de gaz. « Le 7e sommet du FPEG sera déterminant pour prendre des décisions stratégiques concernant le marché mondial du gaz. Les discussions au sommet seront axées sur le maintien des prix, l’équilibre régional et international ainsi que la fourniture de gaz aux pays dans le besoin », a-t-il dit.
Le responsable a toutefois rappelé la nécessité d’investir dans les énergies renouvelables afin de réduire la consommation interne de gaz et accroître les exportations gazières, tout en étant en mesure de produire de l’électricité. C’est « un dilemme et une équation à plusieurs leviers », a-t-il estimé.
Résolution des défis énergétiques actuels
L’institut, en tant qu’entité appartenant au FPEG, se positionne comme « un catalyseur pour la recherche et la formation avancée. Les 15 réunions du comité scientifique et le travail du GRI depuis sa création en 2018 témoignent de notre engagement dans ces domaines », a-t-il affirmé. « Le premier projet du GRI (Gas Research Institute), axé sur le Flared gas (les gaz torchés) illustre notre approche pratique et axée sur la résolution des défis énergétiques actuels », a-t-il ajouté.
Le gaz occupe une place centrale dans la transition énergétique, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, « il s’agit d’une source d’énergie propre, contribuant à la réduction de l’empreinte carbone. Contrairement à d’autres formes d’énergie, le gaz offre une solution moins polluante », a-t-il expliqué. « Les fluctuations récentes sur les marchés internationaux démontrent son importance croissante et son rôle incontournable dans les années à venir », a-t-il poursuivi.
Pour l’intervenant, « la question de réduire le gaz torché est au cœur des préoccupations environnementales de l’Algérie et de la Sonatrach, car c’est réduire l’empreinte carbone liée directement à l’environnement.
L’effort déployé est considérable, et notre partenariat avec l’Agence spatiale algérienne (ASAL) et le GRI est un exemple concret de cette démarche. Le projet conjoint a abouti à une publication scientifique internationale, démontrant notre engagement envers la réduction des émissions et notre vision axée sur la préservation de l’environnement ».
Par ailleurs, M. Adjab a souligné le soutien inconditionnel de la Sonatrach à l’institut depuis le lancement du projet. « La Sonatrach a investi tous les moyens nécessaires pour garantir le succès du projet, couvrant chaque étape, des conseils scientifiques à la formation approfondie des ingénieurs et experts », a-t-il affirmé.
L’intervenant a rappelé que le GRI est un projet qui a émergé suite aux sommets des chefs d’Etat de 2015 en Iran, 2017 en Bolivie, et le Constitutif Acte a été signé en 2019 en Russie. La signature de l’accord de siège en 2023 a officialisé le statut du GRI, marquant son acte de naissance sur le plan juridique.
Cependant, « l’Algérie, en tant que pays producteur de gaz, doit élaborer une stratégie nationale bien réfléchie. Environ 50 % de la production de gaz est consommée en interne, et il est essentiel de prendre en compte la démographie croissante.
L’utilisation d’énergies renouvelables, en particulier le solaire, est une solution stratégique pour réduire la dépendance au gaz dans divers secteurs, notamment l’agriculture, l’hydraulique et l’énergie », a-t-il précisé. « La numérisation et la planification sont des outils clés pour tracer une trajectoire à long terme », a-t-il souligné.
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