L’Algérie rappelle les initiatives prônées en 1973 par le Sommet d’Alger
Les travaux du 17ème Sommet des chefs d’État et de gouvernement du Mouvement des non-alignés (MNA) a ouvert ses travaux hier, et se poursuivront aujourd’hui 18 septembre à l’île touristique de Margarita, au nord-est du Venezuela, en présence des leaders et représentants de 120 pays membres de l’organisation.
L’Algérie est représentée à ce sommet par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, qui dirigera la délégation algérienne au segment ministériel du Sommet du Mouvement des non-alignés.
Le sommet aura à débattre du « nouvel ordre économique international » et du « nouvel ordre de l’information », ainsi que « la sécurité mondiale et les droits de l’homme ». Trois grands thèmes retenus, devrions-nous le rappeler, retenus par le 4e Sommet des Non-alignés organisé par l’Algérie en 1973 sous la férule de feu Houari Boumediène.
Le sommet sera également l’occasion de raffermir les positions du Mouvement sur les grandes questions de l’actualité internationale à la veille de la 71e session de l’Assemblée générale des Nations unies. Né durant la « guerre froide », le Mouvement des non-alignés (MNA) est une organisation internationale regroupant une centaine d’Etats refusant de s’aligner à l’un des deux blocs (Soviétique/Américain) durant cette période post-Deuxième Guerre mondiale.
Lors de la réunion préparatoire, tenue au niveau des ministres des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie algérienne, M. Ramtane Lamamra, a appelé le Mouvement des Non-alignés à prêter une attention égale à la question de la décolonisation et rester fidèle à la cause des 17 territoires non autonomes répertoriés par les Nations Unies, dont la Sahara occidental qui se trouve dans le voisinage immédiat de l’Algérie.
Ceci pour permettre aux peuples, sous le joug colonialiste, d’exercer leur droit indéniable à l’autodétermination conformément à la légalité internationale. Et d’ajouter que la profonde préoccupation de l’heure demeure la Palestine.
L’ordre du jour des relations internationales a également été au centre de l’intervention du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui, en rappelant les multiples initiatives de l’Algérie depuis 1973 en faveur d’un nouvel ordre international, a insisté sur l’impératif pour les pays membres du Mouvement de devenir les acteurs et les bénéficiaires de la gouvernance mondiale sur les questions de la lutte contre le terrorisme, des questions de l’environnement ainsi que celles touchant à la coopération internationale en faveur du développement durable.
Il a aussi rappelé que les valeurs référentielles du mouvement notamment l’indépendance, la liberté, la démocratie, l’autodétermination… demeurent les mêmes dans un monde multipolaire.
De Bandung à Margarita
Fondé en 1961 lors de la conférence de Belgrade dans l’esprit et la continuité de la conférence de Bandung (Bandung) de1955, à laquelle avait pris part l’Algérie combattante, le Mouvement des non-alignés a regroupé les pays qui ne souhaitaient pas s’inscrire dans la logique d’affrontement Est-Ouest mais au contraire favoriser l’indépendance effective des pays du Sud dans le cadre de la décolonisation. Vingt-cinq pays d’Asie, d’Afrique et du Proche-Orient ont participé à sa création, ainsi que la Yougoslavie.
Cent dix huit (118) pays en sont actuellement membres, et si son influence politique a décru après la fin de la guerre froide, il continue de jouer un rôle important, par exemple en refusant les mesures standard de résolution de la dette publique préconisées par le consensus de Washington.
De nouvelles mouvances, dans le sillage du mouvement altermondialiste, s’inspirent de ses principes et des luttes qu’il a incarnées pour prôner une mondialisation plus conforme à l’intérêt des pays du Sud.