L’Algérie introduit des variétés de semences à haut rendement
Pour optimiser le rendement céréalier à l’hectare, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) vient d’introduire 34 variétés de semences de blés français.
Il s’agit de variétés de semences de blés durs, tendres et d’autres semences fourragères de grands rendements en France, atteignant les 80 quintaux à l’hectare avec des pics allant parfois jusqu’à 110 quintaux, selon le directeur général de l’OAIC, Mohamed Belabdi.
« Ces variétés, qui seront mises sur le marché prochainement, sont destinées en priorité aux agriculteurs potentiels, dont notamment ceux équipés en moyens d’irrigation et dont la récolte n’est pas tout à fait dépendante de la pluviométrie », a-t-il expliqué dans une déclaration à l’APS. Le premier responsable de l’OAIC a tenu à préciser que l’Algérie introduit pour la première fois un nombre aussi important de variétés de semences de blés, afin d’améliorer son rendement dont la moyenne nationale n’excède pas les 17 quintaux à l’hectare.
« Une partie de ces semences sera multipliée localement tandis que d’autres devront être inscrites pour être homologuées par le Centre national de contrôle et de certification des semences », a-t-il indiqué. Ces 34 variétés sont introduites dans le cadre de l’accord algéro-français conclu en 2013 entre l’OAIC et le groupe Axereal, qui prévoit la création d’une société mixte algéro-française de production de semences.
Des croisements avec des variétés locales sont également prévus dans le cadre de ce projet en vue d’obtenir des semences répondant au contexte climatique algérien. En parallèle des importations assurées par cet organisme public pour répondre aux besoins du marché local, l’OAIC s’implique de plus en plus dans le développement de la production nationale en misant, notamment, sur le blé dur et les orges.
« L’autosuffisance en blé dur et en orge est à notre portée pourvu que les agriculteurs améliorent leur technique de culture et utilisent davantage de bonnes semences », estime M. Belabdi, en ajoutant que l’office, également chargé d’encadrer les producteurs, tente d’améliorer ses prestations en matière de livraison d’engrais et de semences certifiées. Ses techniciens ont également investi les marchés aux bestiaux pour vendre des semences traitées et contrecarrer les vendeurs de semences de fermes qui véhiculent des maladies et de mauvaises herbes.
« Les quantités distribuées de semences certifiées durant la campagne labours-semailles 2014-2015 et dont le volume a atteint 2,1 millions de quintaux, est une performance jamais atteinte auparavant par la filière », s’est-il félicité.
L’office compte également sur la ressource humaine pour booster la filière de la céréaliculture à travers le recrutement d’ingénieurs agronomes au sein de ses Coopératives de céréales et légumes secs (CCLS). Ces agronomes vont opérer au niveau des coopératives en tant que vulgarisateurs et accompagnateurs techniques des céréaliculteurs.
« Les coopératives travaillent désormais avec des objectifs à atteindre aussi bien en matière de réduction de la jachère que de l’amélioration de la productivité des céréales et légumes secs », a-t-il assuré. Pour cette campagnie commerciale de 2014, l’Algérie a importé 12 ,3 millions de tonnes de céréales (blé, orge et maïs) pour un montant de 3,54 milliards de dollars, selon les statistiques douanières.
Un volume qui la classe toujours parmi les sept plus gros importateurs au monde. Les importations nationales de blés (tendre, dur et semences) ont atteint 7,41 millions de tonnes pour 2,37 milliards de dollars (contre 6,31 millions de tonnes l’année d’avant pour 2,12 milliards de dollars).
Le blé dur, dont les importations se sont accrues de 80 % l’année écoulée, représente la plus grosse part dans la structure des importations céréalières avec 784,01 millions de dollars (pour une quantité de 1,978 million de tonnes en 2014), contre 434,03 millions de dollars (pour 1,09 million de tonnes) l’année d’avant.
La facture des céréales s’est également alourdie par les achats de blé tendre qui restent importants malgré une légère baisse de 5,8 % en termes de valeur. Leur facture a atteint 1,58 milliard de dollars pour une quantité de 5,438 millions de tonnes), contre 1,68 milliard de dollars (pour 5,213 millions de tonnes).
Trop dépendante des aléas climatiques, la production céréalière de l’Algérie ne cesse de reculer depuis la récolte record de la campagne 2008-2009 avec une production de 61,2 millions de quintaux. Pour la campagne 2013-2014, elle a reculé de 30 % par rapport à la saison précédente en s’établissant à 34 millions de quintaux contre 49,1 millions de quintaux durant la campagne 2012-2013.