L’Algérie fortement affectée par la crise pétrolière

La croissance du produit intérieur brut (PIB) réel en Algérie a atteint 3,5 % en 2016, contre 3,8 % en 2015, selon un rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique en 2017, publié lundi par la Banque africaine de développement (BAD) et ses partenaires, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Les auteurs du rapport expliquent cette baisse par les prix bas du pétrole, en faisant constater que les performances économiques de l’Algérie continuent d’être affectées par la baisse des cours du pétrole, passé de 99 dollars américains (USD) en moyenne en 2014 à 53 USD en 2015, puis 45 USD en 2016.
‘Ce choc externe, couplé à une forte appréciation du dollar, s’est traduit, tout comme en 2015, par un creusement des déficits budgétaire et extérieur », a-t-on analysé, tout en relevant que l’impact sur le secteur réel reste limité.
Les auteurs du rapport prévoient cependant une reprise de la croissance du PIB dans le secteur des hydrocarbures, grâce à une progression des activités de production, de raffinage et de liquéfaction.
Dégringolade de l’industrie hors hydrocarbures depuis les années 1980
Les auteurs du rapport relèvent, par ailleurs, une désindustrialisation accrue du pays sur les trente dernières années. En effet, l’industrie hors hydrocarbures ne représente plus que 5 % du PIB en 2016, contre 35 % à la fin des années 1980. Pour anéantir l’impact de la baisse des cours du pétrole sur l’économie national, le document évoque le nouveau plan de croissance économique (2016-2030) axé sur le secteur privé et sur une stratégie triennale de stabilisation du budget, faisant observer que l’entrepreneur algérien est devenu un partenaire incontournable des pouvoirs publics qui le consultent dans le cadre de la tripartite.
Le rapport affirme d’ailleurs que les secteurs à forte valeur ajoutée sont dominés par le secteur privé, très présent dans les branches cuirs et chaussures avec (90 %), textile (87 %), agroalimentaire (87 %), chimie, caoutchouc et plastiques (78 %) y compris les produits pharmaceutiques) et matériaux de construction (52 %).
Le rapport note par ailleurs la forte inflation qui a marqué l’année 2016 avec un taux de 6,4 %, contre respectivement 4,8 % en 2015.
« Cette poussée inflationniste résulte de l’augmentation des prix des biens manufacturés (+9,9 %) et des services (+7,4 %) » explique-t-il, la soutenant par, notamment, l’impact des restrictions aux importations, la hausse de 30 % des prix du carburant en 2016, de même que les hausses attendues en 2017 de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Dans son constat de la situation économique de l’Algérie, le rapport a relevé qu’au niveau de la position extérieure, la balance courante a enregistré un déficit de 14 % du PIB en 2016, contre 17 % en 2015, tandis que les réserves officielles de changes ont baissé de 20 % pour s’établir à 114 milliards USD à fin 2016. Quant aux ressources financières du Fonds de régulation des recettes (FRR), elles ont enregistré une baisse de 60 %.
Le FRR a servi essentiellement à compenser le déficit du budget général. Au niveau de la position extérieure, la balance courante a enregistré un déficit de 14 % du PIB en 2016, contre 17 % en 2015, alors que les réserves officielles de changes ont baissé de 20 % pour s’établir à 114 milliards de dollars à fin 2016.
Cette baisse est provoquée par le déficit commercial de 11 % du PIB en 2016 et 8 % en 2015, où l’Algérie avait enregistré pour la première fois depuis 16 ans un déficit de sa balance commerciale.
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