L’Algérie dos au mur
La balance commerciale a enregistré un déficit de plus de 8milliards de dollars durant les sept premiers mois de 2015, contre un excédent de 3,96milliards à la même période de 2014,soit undéficit net de 4 milliards de dollars.
A ce rythme, le volume de la balance commerciale atteindra allègrement un déficit de 12 milliards pour l’année. Des mesures et des réformes s’imposent pour éviter une situation de crise au pays, en commençant notamment par la diversification de l’économie nationale.
Pratiquement chaque jour apporte son lot de nouvelles préoccupantes ou de menaces pour l’économie. Les mauvais chiffres continuent de plomber l’économie algérienne.
La situation est telle que la balance commerciale de l’Algérie a enregistré un déficit de 8,041 milliards de dollars durant les sept premiers mois de 2015 contre un excédent de 3,964 milliards de dollars à la même période de 2014, selon les statistiques fournies hier par les Douanes algériennes. Soit un déficit net de 4 milliards de dollars.
A ce rythme, le volume de la balance commerciale atteindra allègrement un déficit de 12 milliards de dollars pour l’année. A cela s’ajoutent les mauvais chiffres des recettes générées par les hydrocarbures. Avec un baril à 40 dollars, le déficit pourrait atteindre 25 milliards de dollars. L’économie algérienne est entièrement dépendante des cours du pétrole et n’avait recommencé à croître qu’avec la hausse des prix du pétrole, à partir de 2000.
Pratiquement de 2000 jusqu’à l’été 2014, le prix du baril de pétrole a toujours été à des niveaux élevés, oscillant entre 90 et 115 dollars US, surtout à partir de 2009.
L’Algérie a engrangé durant ces années plus de 80 milliards de dollars. Les réserves de change ont atteint des sommets historiques inégalés, jusqu’à 200 milliards de dollars.
Qu’en est-il aujourd’hui, en 2015 ? Les réserves ont chuté de plus de 20%,descendant à 156 milliards de dollars. A peine si cette année le volume atteindra les 35 milliards de dollars. L’Algérie doit augmenter ses réserves d’or, pour « un cas de coup dur ».
L’Algérie sait qu’elle est dos au mur, et qu’elle n’a que le pétrole pour lui permettre d’assurer ses ressources extérieures. L’Algérie qui, dépendante du pétrole, repose sur les plus grands sous-sols d’or noir du monde. Et ce n’est pas sa 25e place au lieu de la 24e qu’elle tenait dans le classement mondial du World Gold Council, et ses 173,6 tonnes d’or ni leur équivalent, d’environ 6 milliards de dollars, qui lui permettent de répondre à moins de deux mois d’importation, quilui permettront de s’en sortir.
D’autant plus que l’or est au cours le plus bas, depuis 2009, à 1158 dollars l’once. L’Algérie ne peut pas dire aujourd’hui, comme au début des années 1980, qu’elle ne savait pas. Et recommencerait la galère des années 1980 et 1990.Si les autorités ne réagissent pasrapidement en initiant un nouveau plan de rigueur budgétaire, l’Algérie risque de connaître d’importantes tensions budgétaires.
Elle se dirige vers une crise budgétaire d’une magnitude et d’une gravité jamais vues. Si l’Algérie ne diversifie pas son économie d’une manière très brutale et rapide, le pays se dirigera immanquablement vers des troubles sociaux qui menaceront la sécurité nationale. L’Algérie doit réformer radicalement son système bancaire. Elle doit totalement restructurer son système fiscal. Il faut revoir le système de subvention et ne laisser que celles relatives aux programmes d’éducation, de santé des enfants, et certains produits de base.
Il faut également et, surtout, ouvrir le marché algérien et abandonner la règle des 51%, dès maintenant tant qu’il est encore temps, avant de devoir le faire sous la contrainte.