L’Algérie a fait preuve d’un «solide engagement»

L’Algérie a fait preuve d’un « solide engagement » envers la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel. C’est ce qu’a affirmé avant-hier à Djelfa le président désigné de l’Assemblée des Etats parties de la Convention, Thomas Hajnoczi.
Intervenant à l’occasion de la phase finale de destruction publique du stock de mines antipersonnel, présidée à Djelfa par le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), M. Hajnoczi a soutenu que « l’Algérie a montré depuis le début un solide engagement » envers la Convention et sa mise en oeuvre, en participant à sa signature en décembre 1997 et en la ratifiant ensuite en 2001.
Le responsable a souligné que l’Algérie « n’a ménagé, depuis 2002, aucun effort pour remplir les obligations qui lui incombaient au titre de la Convention et a travaillé sans relâche pour y arriver ».
« En 2005, l’Algérie annonçait qu’elle avait fini de détruire, avant même le délai qui lui était imparti par la Convention, son stock de mines antipersonnel, ne gardant qu’un petit nombre de mines à des fins de formation », a-t-il poursuivi, notant qu’au début de l’année en cours, elle avait annoncé « officiellement qu’après des décennies de travail, elle avait rempli un des objectifs clés de la Convention ».
A savoir, a-t-il détaillé, le déminage de toutes les zones minées sur son territoire, 93 au total, dont 78 faisant partie du barrage miné, relevant la destruction en tout de plus d’un million de mines antipersonnel et remettant à disposition plus de 120 millions de mètres carrés. « L’Algérie a démontré son engagement à libérer son territoire des mines antipersonnel et de manière plus large à remplir les objectifs humanitaires de la Convention.
Ceci n’aurait été possible sans l’extraordinaire engagement des autorités de votre pays au plus haut niveau de l’Etat et à l’allocation d’importantes ressources nationales », a-t-il souligné avant de considérer que ces succès « ne sont pas seulement ceux de l’Algérie mais également salués par tous ceux qui veulent vivre dans un monde plus sûr et meilleur ».
A ce propos, l’intervenant a affirmé que les réalisations de l’Algérie dans ce domaine « contribuent grandement au renforcement » de ladite Convention et sont une « source de motivation » pour la réalisation des objectifs fixés, il y a 20 ans, par les Etats parties consistant à « faire disparaître cette arme qui tue de manière aveugle ».
« Au-delà de ses obligations d’Etat partie affecté par les mines, l’Algérie a aussi montré qu’elle était engagée à faire avancer les objectifs de la Convention en assumant des responsabilités importantes au sein des mécanismes de la Convention, y compris en assumant la présidence de la Convention en 2013 et en étant régulièrement membre des différents comités de celle-ci, permettant ainsi de faire bénéficier les autres Etats de son expérience ».
Hajnoczi a qualifié cette journée de « doublement symbolique », autant pour l’Algérie à travers l’opération de destruction des mines antipersonnel, autant que pour la Convention « historique », adoptée le 18 septembre 2007 par plus de 90 Etats animés par un « noble objectif ». Ce dernier consistant à « mettre fin aux souffrances et aux pertes causées par les mines antipersonnel », a-t-il détaillé, notant que cette Convention a « défini un cadre global » pour y parvenir.
Le vingtième anniversaire de la Convention d’Ottawa sera célébré en décembre prochain, à l’occasion de la tenue de la 16e Assemblée des Etats signataires dont l’Algérie. L’Algérie avait annoncé en février avoir achevé le 1er décembre le déminage de son territoire, avec la destruction d’environ neuf millions de mines antipersonnel.
Le pays avait ratifié en 2000 la Convention d’Ottawa sur l’interdiction, l’emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel. Selon le vice-ministre de la Défense Ahmed Gaïd Salah, le « fléau (des mines) a fait 7 300 victimes civiles, dont 4 830 durant la guerre (d’Algérie) et 2 470 après l’indépendance du pays ».
L’Algérie a commencé à déminer son territoire en 1963, mais ce n’est qu’en 2007 que Paris a officiellement remis à Alger les plans des mines placées par l’armée française aux frontières est et ouest du pays durant la guerre d’Algérie (1954-1962) qui a conduit à l’indépendance.
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