Lait en sachet : La pénurie s’éternise
La crise du lait en sachet subventionné s’éternise, preuve en est les longues files d’attente qui se forment devant les commerces dans l’expectative de sa distribution. Les petites bourses semblent être condamnées à être pénalisées, notamment en ce mois de ramadan, où ce produit de première nécessité est plus que jamais demandé.
Accablés d’ors et déjà par le manque de liquidité, les coupures interminables d’eau potable et la flambée des prix, les citoyens doivent s’accommoder avec la rareté du lait en sachet, un produit vital pour les familles algériennes.
Devant la laiterie COLAITAL de Birkhadem la circulation est quasiment à l’arrêt à cause des voitures empilées devant l’usine. Une centaine de personnes forment une longue file d’attente à l’entrée de l’usine, tandis que d’autres s’agglutinent à l’intérieur pour s’approvisionner de quelques sachets de lait.
Une situation qui dure depuis plus de deux semaines, selon les déclarations de l’un des agents chargé de la vente au public, qui a affirmé au Jeune Indépendant que «l’usine a maintenu le même niveau de production, mais la demande est constamment en hausse ».
«Le problème se situe dans la gestion chaotique de la distribution de ce produit de large consommation et non pas dans la
production », a-t-il affirmé, pointant du doigt les «lobbys » de distributeurs qui font, selon lui, la pluie et le beau temps dans ce domaine.
Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, qui avait promis, il y a plus d’une année, de régler le problème de l’indisponibilité du lait en sachet en « dix jours », avait menacé « la mafia du lait », la source de perturbation dans la commercialisation de ce produit de large consommation et qui essaie de défier l’Etat, de poursuites judiciaires.
Or, ces promesses non tenues, ont démontré l’impuissance des pouvoirs publics à contrôler les circuits de distribution de produits subventionnés et à sanctionner lorsqu’il s’agit des pratiques jugées illégales, nuisibles à la fois au citoyen et à l’économie nationale.
Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a également annoncé en avril 2020, des mesures pour mettre un terme à la pénurie de lait en sachet, en augmentant les quantités de poudre de lait fournies par l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) aux laiteries publiques et privées. « Ces mesures seront accompagnées d’une application rigoureuse de la loi contre tous ceux qui détournent la poudre de lait subventionnée », avait menacé le Premier ministre. Mais, la crise sévit toujours et c’est au citoyen de payer la facture.
Devant le point de vente de Colaital de Douera, une centaine de personnes, formant une longue file d’attente, attendaient depuis plus d’une heure l’arrivée du camion de distribution du lait.
Plusieurs d’entre eux, ont abandonné leur poste de travail pour se procurer du lait en sachet pour leurs enfants.
«Si le lait était disponible, je n’aurais pas à abandonner mon travail pour passer plus d’une heure sur le trottoir », a indiqué au Jeune Indépendant, Ahmed, la quarantaine, fonctionnaire, ajoutant qu’il ne peut pas se permettre d’acheter quotidiennement deux briques de lait à 100 Da le litre.
Quant à Mourad, retraité de la santé et père de cinq enfants, il a avoué qu’il achète du lait chez deux à trois magasins, «car certains commerçants rationnent la vente à deux sachets par personne, ce qui est insuffisant pour une famille nombreuse comme la mienne».
Ce père de famille a exhorté les autorités compétentes à redoubler d’efforts pour venir en aide aux ménages à faible revenu.