L’AIE prévoit un nouveau record de la demande mondiale de pétrole
Les prix du pétrole continuent leur ascension pour atteindre des niveaux jamais atteints depuis le début de l’année, avec un pic de plus de 88 dollars jeudi dernier.
Ce sont les nouvelles prévisions de croissance de la demande mondiale de brut par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui revoit à la hausse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023, qui ont boosté le marché.
Les cours du pétrole ont en effet progressé à la clôture des marchés vendredi, signant leur septième semaine de hausse d’affilée. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a gagné 0,47 % à 86,81 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, a pris 0,44 % à 83,19 dollars.
L’AIE a revu à la hausse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023, qui s’achemine vers son « niveau le plus élevé jamais enregistré » pour atteindre 102,2 millions de barils par jour, selon son rapport mensuel publié vendredi, soit une augmentation de 2,2 millions de barils par rapport à 2022.
Ces prévisions de l’AIE sont qualifiées de « surprise », d’autant que le rapport précédent de l’OPEP maintenait environ le même niveau de demande, mais l’AIE a été très positive en annonçant une demande record portée notamment par les besoins de l’industrie pétrochimique chinoise. L’Agence internationale de l’énergie avait, rappelons-le, relevé ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole au mois de janvier. L’AIE avait mis en avant la demande chinoise qui devait tirer la demande mondiale.
L’AIE, qui a mis en avant la forte demande, a aussi souligné la réduction de l’offre, notamment les réductions de production décidées par l’Arabie saoudite et la Russie. Ces derniers ont instauré depuis mai des baisses volontaires de production pour un total de 1,6 million de barils/jour. Des coupes étendues jusqu’à la fin de 2024, au moment où l’Arabie saoudite a opté pour une nouvelle réduction de production d’un million de barils/jour pour juillet, prolongée jusqu’à août, puis jusqu’à septembre. Moscou s’était, pour sa part, engagée à baisser ses exportations de 500 000 barils/jour en août, puis de 300 000 barils/jour en septembre.
Ainsi, dans son rapport mensuel, l’AIE revoit à la hausse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole. Une demande qui va être tirée par la demande chinoise, le pays représentant plus de 70 % de la croissance, a-t-on précisé.
C’est un nouveau record de la demande que prévoit donc l’AIE, sachant qu’elle prévoyait déjà en février un record, pour l’année en cours, de 101,9 millions de barils par jour, après 99,9 mb/j en 2022 et 97,6 mb/ en 2021.
Cette soif de pétrole intervient dans un contexte de tensions sur les marchés alors que l’offre mondiale de pétrole a chuté de 910 000 barils par jour pour atteindre 100,9 mb/j en juillet. Une forte réduction de la production saoudienne en juillet a fait chuter la production du bloc OPEP+ de 1,2 mb/j à 50,7 mb/j, tandis que les volumes hors OPEP+ ont augmenté de 310 000 barils par jour pour atteindre 50,2 mb/j, a-t-on expliqué.
L’AIE s’attend par contre, pour l’année 2024, à un ralentissement de la hausse de la demande de pétrole. « La reprise post-pandémique ayant largement suivi son cours et la transition énergétique s’accélérant, la croissance ralentira à 1 mb/j », prévoit-on.