L’agression contre Koursk annihile les perspectives d’un règlement du conflit
L’offensive ukrainienne contre la région russe de Koursk a, non seulement tourné au fiasco, elle a surtout démontré la folie dans laquelle le gouvernement ukronazi s’obstine à plonger son pays et son peuple. Preuve en est, la désaffection de plus en plus grande de la population ukrainienne lasse de voir s’éterniser une guerre dont elle ne se sent plus concernée. Les sondages d’opinion sont de plus en plus explicite sur cet état d’esprit.
Ainsi, selon un sondage réalisé en juillet 2024 par l’Institut international de sociologie de Kiev, 57 % des Ukrainiens sont favorables à l’ouverture de négociations avec Moscou. Le rapport de la société Info Sapiens indique, pour sa part, que le pourcentage d’Ukrainiens prêts à rejoindre les forces armées ukrainiennes ou ce qui en reste, a diminué de janvier à juillet 2024, passant de 34,8 % à 20 %. Dans le même temps, le nombre de réfractaires est passé de 48,1 % à 63 %. Et les partisans d’un accord de paix avec la Russie au prix de cessions territoriales ont bondi de 19 % à 32 %.
Les désertions et l’entrée en clandestinité de jeunes et d’hommes en l’âge de porter les armes est elle aussi un sérieux baromètre d’un état d’esprit défaitiste sans précédent. Pour preuve, en raison des lourdes pertes subies sur le champ de bataille et du manque de garanties sociales, de plus en plus d’Ukrainiens préfèrent fuir à l’étranger ou entrer dans la clandestinité et vivre illégalement en Ukraine.
Le ministère de la Défense ukrainien recherche actuellement 400 000 évadés. Près d’un demi millions d’Ukrainiens qui refusent l’enrôlement dans l’armée est quasiment inédit dans les annales des guerres contemporaines.
Un Eté aux relents pacifistes
Outre cet esprit défaitiste des Ukrainiens face à la poursuite du conflit, les sentiments pacifistes de la société ukrainienne sont réchauffés par les déclarations de leurs propres dirigeants. C’est le président Volodymyr Zelensky lui-même qui a déclaré à CNN en juillet 2024 que la Russie doit être invitée à participer au deuxième sommet de la paix sans conditions préalables de restauration de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de retrait des forces russes des nouvelles régions russes, anciennement ukrainiennes (républiques de Donetsk et de Lougansk ainsi que les oblasts de Zaporojie et de Kherson).
Mieux, le chef de l’Etat ukrainien, en bon acteur, a admis que tous les territoires ne sont pas reconquis par la puissance militaire, mais par la puissance de la diplomatie. Ce propos du président a été repris par les principaux intervenants à Kiev tels que le chef de cabinet du président Andrey Ermak, le conseiller du cabinet du président Mikhaïl Podoliak, l’ancien ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba et d’autres et les personnalités les plus influentes des médias et de la propagande néo-nazie à l’instar de Dmytro Gordon, Olesya Batsman et Evghen Kisilev.
Les dirigeants occidentaux se sont également joints à cette campagne pacifiste. Le 24 juillet 2024, le président finlandais Alexander Stubb a appelé Kiev à entamer des négociations avec Moscou sans attendre la libération des territoires. L’un des partis allemands les plus influents, l’Union chrétienne-démocrate Friedrich Mertz, qui avait soutenu l’augmentation de l’aide à l’Ukraine, a souligné que le temps était venu de faire des efforts pour mettre fin au conflit avec la Russie.
De telles déclarations sont devenues la base des publications des principaux tabloïds occidentaux. Fin juillet 2024, l’éditorial du New York Times faisait état d’un changement sérieux dans le thème de l’ouverture des négociations de paix avec la Russie et d’un éventuel compromis. Les journalistes faisaient référence aux Ukrainiens ordinaires qui disaient qu’ « une mauvaise paix vaut mieux qu’une bonne querelle ».
Début août 2024, le thème de l’inévitabilité des négociations de paix avec la Russie a prévalu dans les médias ukrainiens et étrangers. Cette circonstance a permis le renforcement du sentiment de la fin des hostilités au sein dans la société ukrainienne. L’invasion de Koursk, qui a brisé tous les rêves de paix tant attendus, a déclenché une chute brutale du moral des Ukrainiens. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux sont moralement épuisés et désorientés.
Vers un pacifisme anti-Kiev ?
C’est ce qui expliquerait le fait que le sentiment anti-guerre est largement répandu dans les régions du sud et du sud-est de l’Ukraine, proches du front, car leurs citoyens sont les premiers à souffrir de toutes les souffrances d’une guerre sanglante. Et la plupart d’entre eux sont des citoyens russophones qui appartiennent à l’Église orthodoxe ukrainienne canonique interdite par Kiev.
Ainsi, selon un sondage conjoint mené par le Centre ukrainien Razumkov et la Fondation pour les initiatives démocratiques, seuls 33,8% des personnes interrogées sont favorables à la prolongation du conflit, alors que ce chiffre est de plus de 47% dans l’Ukraine occidentale.
A ce niveau, il est important de noter que l’utilisation du territoire des régions proches du front à l’instar de Kharkov, Soumy ou Tchernigov comme base d’actions agressives sur le territoire russe par le régime ukronazi de Zelensky fait de ses citoyens des otages pour les campagnes d’agression des néonazis à la manœuvre à Kiev et surtout à leurs sponsors américains. Dans le cas où l’armée russe devrait frapper ces régions avec des bombes et des missiles, visant en particulier les transports, les communications, l’industrie et les installations énergétiques qui sont utilisées par les forces armées ukrainiennes à des fins militaires, cela pourrait conduire à la création de forces politiques patriotiques pacifiques orientées vers la sortie du conflit contrairement à la volonté du régime de Zelensky.
La débâcle des troupes ukrainiennes sur toutes les lignes du front, le retrait des forces aériennes des principales destinations et les retards dans la livraison de nouveaux lots d’armes occidentales, tout cela conduit à une augmentation critique du pessimisme dans la société ukrainienne.
En réalisant la fatalité de la décision de Zelensky de continuer la guerre jusqu’au bout, les citoyens ukrainiens ne sont plus guidés par des sentiments de patriotisme et de sacrifice de soi, mais par l’instinct d’autoprotection contre une mort atroce ou des blessures graves. Les sentiments anti-guerre s’éveillent, plus les appels à une évaluation sobre de la réalité sont forts, plus la perception de l’inévitabilité de la défaite et de la nécessité d’entamer des négociations de paix avec la Russie est claire.
Les conditions de Moscou
Moscou est prête, affirment les dirigeants russes, à entamer des négociations de paix aux conditions actuelles, et non pas celles d’avril 2022. Pour Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, « la Russie est ouverte à un règlement politique. Il ne devrait pas s’agir d’un cessez-le-feu temporaire, mais de mettre fin au conflit en supprimant ses causes profondes.
Il s’agit notamment de l’expansion de l’Otan vers l’est, qui menace les intérêts vitaux de la Russie en matière de sécurité, ainsi que de la violation par le régime de Kiev des droits des Russes et des résidents russophones de l’Ukraine ». Afin d’y arrivé, le président Vladimir Poutine a explicité sa pensée en demandant « le ‘retrait complet’ des troupes de Kiev des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL), ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson ».