L’Afrique exhortée à se préparer à faire face aux effets de la sécheresse
Les officiels et les experts participant à la première conférence sur la sécheresse à Windhoek, capitale namibienne, ont exhorté l’Afrique à se préparer à faire face aux effets de la sécheresse. Dans son discours, la coordinatrice résidente de l’ONU en Namibie, Kiki Gbeho, a exhorté l’Afrique à « intégrer le changement climatique dans les politiques nationales de planification ».
Elle a indiqué qu’ »à cause du manque d’aide, une approche sur le long terme est nécessaire afin de construire une résistance chez les plus vulnérables ». Daniel Tsegai, qui est agent de programme au sein de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, a indiqué que si l’Afrique ne fait rien, le continent devra faire face à de lourdes conséquences.
« Il est maintenant l’heure d’agir et de passer d’une approche fragmentée à une approche coordonnée », a ajouté M. Tsegai.
La conférence, qui a débuté lundi et qui durera une semaine, devrait se conclure avec un livre blanc baptisé « Cadre stratégique pour la sécheresse et l’amélioration de la résistance à la sécheresse en Afrique ».
Le projet de cadre stratégique sera alors présenté aux ministres africains pour l’étudier et y contribuer lors d’une session de haut niveau. Une fois qu’un consensus aura été atteint, le cadre sera présenté au prochain sommet de l’Union africaine aux chefs d’Etat pour être adopté.
Pour sa part, la ministre namibienne des Affaires internationales, Netumbo Nandi-Ndaitwah, a déclaré hier que l’Afrique a besoin d’une bonne politique de gestion de sécheresse, ajoutant que le développement de systèmes d’alerte précoce dans les pays africains est une préoccupation majeure. La ministre a indiqué que l’ »Afrique devait mettre au point un mécanisme pour faire face à la sécheresse afin de résoudre ce problème et de mettre en œuvre l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) ».
« Nous devons aller au-delà du modèle actuel favorisant des approches de lutte contre la sécheresse qui consistent à réagir à des crises, qui sont indispensables pour réduire les risques et atténuer les effets de la sécheresse, des inondations et d’autres catastrophes », a-t-elle déclaré.
Plus de 600 délégués participent à la conférence convoquée au titre de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification en collaboration avec l’UA, la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement et l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement.
Le thème de la conférence est « Vers un cadre stratégique pour renforcer la résilience à la sécheresse au niveau des pays africains afin de contribuer à la réduction de la pauvreté, au développement économique et au bien-être écologique et humain ». Mme Nandi-Ndaitwah a ajouté que la plupart des pays africains étaient incapables de tenir l’engagement pris à Maputo en 2003, selon lequel les gouvernements devraient allouer au moins 10% de leur budget national à l’agriculture.
Elle a ajouté qu’en 2015, seulement onze pays africains avaient réussi à allouer au moins 10% de leur budget à l’agriculture, ce qui montre que la lutte contre la sécheresse continue de se heurter à des difficultés.