Selon un général américain: L’adhésion de l’Algérie aux BRICS est retardée d’un an

L’ancien chef militaire à l’état major interarmées de planification opérationnelle, le Général Dominique Delawarde, est revenu longuement sur le dernier sommet des BRICS, qui s’est tenu dernièrement en Afrique du Sud et durant lequel, six nouveaux pays ont été admis.
Il a surtout tenu à expliqué les critères d’adhésion, qui ont crée une grande polémique, d’autant qu’économiquement, certains candidats étaient meilleurs mais qui n’ont pas été retenus.
Sur le report de l’adhésion de l’Algérie, l’analyste qui dirigeait le service « Situation-Renseignement-Guerre électronique », a estimé que la décision est repoussée d’un an ou deux. Selon lui, contrairement à l’Iran qui a attendu 12 ans, l’Algérie peut aspirer à rejoindre les BRICS en 2024 ou 2025.
Faisant le parallèle avec l’acceptation de l’Egypte et de l’Ethiopie, le général Delawarde a expliqué que « ces deux pays sont en très forte opposition sur le problème de l’exploitation du Nil. Le meilleur moyen d’apaiser les tensions dans la région n’est-il pas de les admettre simultanément au BRICS pour trouver les moyens de gérer le problème de l’exploitation du Nil avec des moyens financiers et humains beaucoup plus importants ? ».
Il a indiqué que l’acceptation de l’Egypte et de l’Ethiopie est motivée par une seule raison : éviter ainsi qu’une région favorable aux BRICS ne tombe dans la guerre et le chaos, dont les occidentaux tirent toujours profit ».
Selon le général Delawarde, l’Algérie qui a un PIB supérieur à l’Ethiopie, « ne pose pas de problème urgent à résoudre, et qu’elle peut attendre une ou deux années de plus. Se souvenir que l’Iran a su attendre 12 ans avant d’être finalement admis, d’abord dans l’OCS (Organisation de coopération de Shangai), puis dans les BRICS. Je ne pense pas que l’Algérie attende aussi longtemps son tour ».
« L’Iran était probablement le candidat le plus assuré d’entrer dans les BRICS parce qu’il appartient aussi à l’Organisation de Coopération de Shangaï, comme la Chine, la Russie et l’Inde. Ses diplomates connaissent déjà parfaitement le fonctionnement des diplomaties de ses partenaires de l’OCS. On peut noter que l’Iran a mis 12 ans entre le dépôt de sa candidature à l’OCS et son admission comme membre à part entière. Par ailleurs, l’Iran, gros producteur de gaz et de pétrole, est aussi une pièce maîtresse pour assurer une stabilité géopolitique en Asie de l’Ouest ».
Poursuivant son analyse, l’ancien officier supérieur français a souligné que la « stabilisation et le retour à la paix entre pays riverains du Golfe passaient par la réconciliation entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Obtenue sous l’égide de la Chine, cette réconciliation qui est dans l’intérêt supérieur des BRICS a probablement fait l’objet d’un deal : réconciliation avec en corollaire entrée au plus tôt dans les BRICS. Les BRICS avaient tout intérêt à stabiliser cette réconciliation pour éviter tout retour en arrière de la part de l’Arabie saoudite et des EAU ».
Selon lui, « l’Arabie saoudite et EAU vont pouvoir jouer un rôle de premier plan dans la dédollarisation en vendant leur pétrole aux gros consommateurs que sont l’Inde et la Chine en monnaie nationale et non plus en dollars. Ils vont donc participer à l’affaiblissement de l’hégémonie US ».
Le général Delawarde a noté que parmi les nouveaux arrivants, deux Etats sont aujourd’hui membres du G20 (l’Argentine et l’Arabie saoudite). Leur adhésion aux BRICS va renforcer la position des BRICS au sein du G20. Ils seront désormais 7 à défendre, ensemble, une position alternative à celle des USA. Si l’on ajoute le Mexique et l’Indonésie, pays amis des BRICS, et à un certain degré la Turquie, le G20 n’est plus la chasse gardée de l’Occident.
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