L’accord migratoire franco-algérien de 1968 : Le Parlement français désavoue la droite – Le Jeune Indépendant
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Nationale

L’accord migratoire franco-algérien de 1968 : Le Parlement français désavoue la droite

L’accord migratoire franco-algérien de 1968 : Le Parlement français désavoue la droite

L’Assemblée nationale française a rejeté, jeudi dernier, le texte demandant de dénoncer l’accord migratoire franco-algérien de 1968, lequel confère un statut particulier aux Algériens en matière de circulation, de séjour et d’emploi en France.

C’est avec 151 voix contre 114 que la proposition de résolution a été rejetée, mettant fin à un long débat interne entre plusieurs courants politiques en France, bien que, même en cas d’adoption, ce texte n’aurait pas eu de valeur contraignante mais serait une victoire symbolique pour ses auteurs.

Ce débat a été marqué, pendant plusieurs mois, par une propagande anti-algérienne de grande ampleur, actionnée par les pressions de l’extrême-droite, des nostalgiques de la colonisation et des lobbies qui veulent saboter les relations franco-algériennes, notamment à la veille d’une visite attendue, et dont la date n’a pas encore été fixée, du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en France. Cette visite a été repoussée cette année à deux reprises pour diverses raisons.

Cette proposition de résolution avait été mise à l’ordre du jour par les députés LR (Les Républicains) dans le cadre de leur « niche parlementaire », une journée dont ils fixent à leur guise le programme. Au sein du camp présidentiel, seul le groupe Horizon de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe (potentiel candidat à la prochaine élection présidentielle) et deux députés du groupe Renaissance ont voté en faveur du texte.

Dans l’exposé des motifs de cette résolution, Les Républicains, soutenus par le Rassemblement national, ont agité des « fantasmes migratoires », en évoquant la nécessité d’« en finir avec cette exception juridique qui facilite l’immigration des ressortissants algériens vers notre pays en leur donnant un statut dérogatoire au droit commun, plus favorable que ne l’est le code de l’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) ».

Le texte a été inspiré après de longs débats médiatiques, souvent houleux et farouches, sur la question de l’immigration en France. C’est l’extrême-droite traditionnelle, alliée à quelques voix des groupes nostalgiques de l’Algérie française, qui a été l’instigatrice de ce débat, notamment le pro-sioniste Eric Zemmour et l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt.

Ce dernier a dénoncé ces accords de 1968, estimant que c’est là un accord « dépassé » qui réduit les marges de manœuvre de la France dans sa politique migratoire. Les lobbies pro-israéliens ont profité de ces débats pour faire pression sur l’Elysée et déclencher une crise diplomatique majeure avec Alger en cas d’une renégociation ou dénonciation de ces accords.

Le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, a été en première ligne dans cette offensive anti-algérienne, lui qui n’a jamais caché son refus d’un quelconque rapprochement des relations bilatérales entre la France et l’Algérie, préférant plutôt que le président Emmanuel Macron rétablisse des liens solides avec le royaume marocain. D’ailleurs, Ciotti a reconnu « la marocanité » du Sahara occidental et apporté récemment son soutien total aux carnages quotidiens que commet l’entité sioniste dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie.

Cependant, chiffres à l’appui, les députés de la gauche ont prouvé que cet accord ne confère aucun avantage déterminant pour les ressortissants algériens et que cette agitation sert des buts inavoués et a des visées politiques étroites. La majorité des députés ont désamorcé ce plan tendancieux et ont permis au gouvernement de mettre fin à ce dossier. Mais pour combien de temps ?

Signé en 1968, revu à trois reprises, cet accord écarte les Algériens du droit commun en matière d’immigration. Ils ne sont, en effet, pas soumis à l’obtention d’une carte de séjour en France, mais se voient attribuer des « certificats de résidence ». Cet accord avait été signé afin de permettre aux Algériens, qui venaient juste de fêter leur indépendance, de travailler d’une manière stable dans les différents secteurs économiques en France, qui avait besoin d’une main-d’œuvre qualifiée.

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