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Nationale

L’accord d’Alger menacé

L’accord d’Alger menacé

C’est l’inquiétude à Alger. L’accord de paix intermalien conclu à Alger et à Bamako risque de voler en éclats en raison des combats qui opposent depuis deux jours des factions maliennes rivales dans le nord du pays, faisant des morts et des blessés.

Cette situation a fait sortir le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra de son silence aoûtien. Lamamra a été l’un des artisans de l’accord et la cheville ouvrière tout au long du processus pour amener les belligérants à un accord qualifié d’historique. Une reprise de la violence au Mali constituerait à la fois une menace pour la sécurité de l’Algérie et un revers frustrant pour sa diplomatie.

Hier, le ministère des Affaires étrangères faisait part, dans un communiqué rendu public, de sa « vive préoccupation « quant aux développements sécuritaires dans les régions du nord du Mali, condamnant « vigoureusement « les violations « inadmissibles « du cessez-le-feu.

« L’Algérie, au double titre de la présidence de la médiation internationale dans la crise malienne et de la présidence du Comité de suivi de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, note avec une vive préoccupation les développements sécuritaires dans les régions du nord du Mali », indique le texte.

Les combats qui ont éclaté depuis dimanche au nord de Gao entre soldats maliens et rebelles ont fait au moins une dizaine de morts tandis qu’à Kidal, des affrontements entre groupes touaregs ont également fait des victimes.

Ainsi, l’Algérie souligne « la gravité des affrontements meurtriers qui ont eu lieu à Kidal entre des éléments armés relevant des deux parties ayant participé aux Accords réalisés dans le cadre du processus d’Alger « .

La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion à dominante targuie) et le Groupe d’auto-défense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako) ont été impliqués, depuis le 15 août, dans diverses localités autour de Kidal, dans des combats meurtriers.

Le Gatia, membre d’une coalition de groupes progouvernementaux dite Plate-forme, annonce avoir pris le contrôle de la localité d’Anéfis, auparavant entre les mains de la CMA, qui a son fief à Kidal. Le Gatia et la CMA font partie des signataires de l’accord de paix au Mali, prévoyant un cessez-le-feu, entériné le 15 mai par le gouvernement malien et ses alliés puis le 20 juin par la rébellion.

Les Maliens semblaient partagés mardi entre inquiétude et colère au lendemain de combats meurtriers dans le nord du pays entre un groupe progouvernemental et la rébellion, qui ont poussé l’ONU à créer « une zone de sécurité « autour de Kidal, fief des rebelles.

Face à cette situation, l’Algérie a condamné « ces violations inadmissibles du cessez-le-feu qu’aucune considération ne saurait justifier « , estimant que « les mouvements politico-militaires en question et leurs dirigeants portent la lourde responsabilité de ces incidents qui mettent en péril les efforts engagés par la communauté internationale pour le rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali « .

Elle appelle dès lors toutes les parties à arrêter immédiatement tout acte de violence, et à permettre aux mécanismes convenus dans le cadre du processus d’Alger de jouer pleinement leur rôle « .

C’est dans cette optique que Lamamra a engagé des contacts avec son homologue malien Abdoulaye Diop ainsi qu’avec le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, chef de la Minusma, Monji Hamdi en vue de contenir cette nouvelle menace à la paix au Mali.

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