L’accord d’Alger consolide la cessation des hostilités
Une Déclaration des parties au Processus de paix d’Alger a été signée avant-hier à Alger par les différentes parties maliennes, sous l’égide de la Médiation conduite par l’Algérie.
Le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, qui a présidé la cérémonie de signature avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations-unies et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Hamdi Mongi, a indiqué que cette déclaration a pour objectif de « porter au climat d’ensemble de ce processus une nouvelle avancée en termes de confiance et de consolidation du cessez-le-feu sur le terrain ».
La « Déclaration des parties au Processus d’Alger », signée par le gouvernement malien et les groupes politico-militaires du nord sous l’égide de la Médiation, appelle à « observer une cessation immédiate de toutes formes de violences » et à « s’abstenir de tout acte ou propos provocateur ».
Le document, qui rappelle la validité et la pertinence de l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014, la feuille de route du 24 juillet 2014 et la Déclaration de cessation des hostilités du 24 juillet 2014, invite les parties maliennes à « respecter les engagements contractés » dans les précédents accords. Prenant acte de la Déclaration du président du Conseil de sécurité du 6 février 2015 et des différents appels au calme et à la retenue, le texte recommande « la mise en œuvre rapide », avec l’appui de la MINUSMA et en étroite collaboration avec elle, de « toutes les mesures de confiance adoptées, notamment le mécanisme visant à faciliter du cessez-le-feu ».
Afin de faire respecter les engagements pris par les différentes parties, le document appelle à « participer pleinement » à la Commission technique mixte de sécurité (CTMS) élargie et à ses mécanismes de façon à « vérifier, constater et signaler » à la Médiation « tout acte contraire à la Déclaration ».
Il est également mentionné dans le document « la poursuite de la mise en œuvre des mesures de confiance, notamment la libération des personnes détenues ».
En outre, le document exhorte les parties maliennes à « poursuivre la négociation dans le cadre du Processus d’Alger de bonne foi et dans un esprit constructif, ouvert et inclusif » en vue de « s’attaquer durablement aux causes des tensions observées sur le terrain ».
La « Déclaration des parties au Processus d’Alger » a été signée par les trois parties maliennes présentes, à savoir la Coordination, la Plateforme et le gouvernement de la République du Mali, ainsi que par la Médiation et le représentant spécial du secrétaire général des Nations-unies et chef de la MINUSMA, Hamdi Mongi.
Suite à cet accord, le chef de la Coordination des mouvements de l’Azawad, signataire de la Déclaration d’Alger du 9 juillet 2014, Bilal Agh Cherif, a souligné que le dialogue était marqué par un climat positif et de confiance entre les parties, estimant que le document signé jeudi à Alger devrait « offrir aux civils l’opportunité de vivre dans la dignité ».
« Si le document est respecté par les parties -c’est ce que nous espérons- cela donnera lieu à des négociations qui se tiendront dans un climat meilleur et qui consolideront la confiance entre les parties », a-t-il affirmé.
Mohamed Mouloud Ramdan, membre de la Coordination a qualifié, de son côté, de « très important » le document signé, espérant que le 5e round soit le dernier afin de « parvenir à un accord important avec le gouvernement malien », a-t-il dit.
Pour sa part, Mohamed Ould Messad, membre de la plateforme, a insisté sur la nécessité de respecter l’accord, soulignant son importance pour mettre un terme aux tensions dans le nord du Mali .
Harouna Touré, chef de la délégation des mouvements signataires de la plateforme d’Alger du 14 juillet 2014, a indiqué que le cessez-le-feu doit être contrôlé par la MINUSMA, soulignant l’impératif de définir les responsabilités en cas de violation. Par ailleurs, Aghebri Abidine Ould Mohamed, secrétaire général adjoint du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), signataire de la plateforme d’Alger, a affirmé que « l’accord d’aujourd’hui vient consolider la cessation des hostilités ».
Se disant optimiste quant à la mise en œuvre de l’accord, M. Abidine a qualifié la médiation algérienne de « sage et intègre » et mis en avant le rôle majeur de l’Algérie, en tant que pays pivot et pays voisin du Mali, dans le règlement de la crise dans ce pays. « Nous avons perçu la sincérité de tous ceux qui ont soutenu l’Algérie tels l’ONU, l’UA, l’UE, la CEDEAO et les pays voisins en général », a-t-il ajouté. Le dialogue intermalien avait débuté en juillet 2014 sous l’égide de la médiation internationale conduite par l’Algérie, pour parvenir à un accord de paix définitif et global au Mali.