La ville de Tizi Ouzou est très sale et la campagne est pourrie

Un environnement sain dans la wilaya de Tizi-Ouzou semble n’être qu’un vœu pieux. Un vœu exprimé à chaque occasion de journée nationale ou internationale, semblable à celle d’aujourd’hui.
Journée internationale de l’environnement : quels nobles mots ! Qu’en est-il en réalité ? La ville de Tizi-Ouzou est très sale à l’heure qu’il est.
La campagne est quant à elle pourrie. Nos cours d’eau sont pollués. Pourtant, ces cours d’eau ne sont pas encore à sec. Ils n’ont même pas atteint le niveau de l’étiage.
Quels en sont donc les raisons ? Elles sont multiples. Les deux principales sont le rejet des eaux usées dans les cours d’eau, et ce, de la part des pouvoirs publics. La seconde : les citoyens y jettent eux aussi des ordures et autres détritus. Il existe d’autres facteurs endogènes responsables de cette catastrophe écologique.
Aux abords de nos oueds poussent des arbres. Et lors des crues d’hiver, un tas d’ordures et des éléments non dégradables restent coincés dans les branchages touffus. Cet état de fait est dû au non nettoyage des cours d’eau. Or, un simple coup de lame de bulldozer à partir de la mi-mai et le lit naturel de l’oued retrouve sa splendeur.
Et par la même occasion, lors des grandes crues, l’eau ne déborde pas sur les berges. Un tour dans les maquis et les forêts, un homme habitué à un environnement sain peut avoir le tournis. En effet, ces lieux sont devenus de gigantesques décharges publiques à ciel ouvert.
A Yakouren et à Mizrana pour ne citer que ces deux forêts, autrefois la fierté de la wilaya de Tizi-Ouzou, bien des arbres, et dans de multiples endroits, commencent déjà à dépérir. Leur matière nutritive naturelle est anéantie par les effets pervers dégagés par les ordures. A cela s’ajoute la puanteur au niveau de ces endroits transformés en décharge publique.
Le miasme qui se dégage dans certains « monticules « formés par les ordures ménagères et autres éléments dégradants est insupportable. Concernant la ville des Genêts, la situation n’est guère meilleure.
Dans certains quartiers, la situation est pire que celle qui prévaut à la campagne. Bon nombre de citoyens ont retrouvé leurs vieux réflexes diaboliques. Ils jettent n’importe comment leurs sacs bourrés à craquer d’ordures ménagères.
Dans certains cas, les sacs sont troués d’où dégouline un liquide puant. Dans d’autres cas, c’est de loin que l’homme ou la femme jette son sachet d’ordures avec l’intention de le faire atterrir dans le capharnaüm, mais souvent le sac se retrouve sur la chaussée.
Dans d’autres encore, c’est à partir de sa voiture que le conducteur se débarrasse de son sachet à ordures. Et dans pareil cas, les ordures atterrissent sur le trottoir, voire carrément sur la chaussée.
De leur côté, les agents de la voirie ne sont pas toujours ponctuels. Le manque de ponctualité est surtout enregistré durant le mois sacré du ramadhan. A croire que ramadhan rime avec irresponsabilité.
Et le pire, c’est que c’est tout le monde ou presque qui considère cette situation comme une fatalité. « La propreté, c’est en Occident », entend-on souvent dans les ruelles de Tizi-Ouzou. En somme, dans l’esprit de ces individus, ce n’est pas si grave que nos propres espaces de vie soient sales. Le véritable danger ne serait que si les villes et villages de l’Occident venaient à être sales.
C’est une situation abracadabrante et même inénarrable. Le président de l’APC de Tizi-Ouzou, Ouahab Aït-Menguellet, a déclaré à l’occasion de l’hommage rendu aux éboueurs qu’il n’allait pas exclure le recours à la « répression » à l’endroit des citoyens peu soucieux des règles de civisme.
Aujourd’hui encore, le premier magistrat de la commune de Tizi-Ouzou n’a pas mis sa menace à exécution. Et il est même admis que le civisme a reculé depuis. En vérité, si des inspecteurs environnementaux du gouvernement ou des instances onusiennes venaient à Tizi-Ouzou pour une inspection de l’environnement, ils cribleraient d’amendes aussi bien le citoyen que l’administrateur.
La responsabilité est effectivement partagée par l’administrateur et l’administré. Et dire qu’il faudrait juste une compréhension sur le positivisme d’un environnement sain pour que les choses rentrent dans l’ordre.
En attendant, fêtons la Journée mondiale de l’environnement, manifestation qui ressemble beaucoup plus à un numéro folklorique qu’à une véritable leçon sur les réels bienfaits d’un environnement sain.
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