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Nationale

La vallée du M’zab panse ses blessures

La vallée du M’zab panse ses blessures

Ghardaïa panse ses blessures et enterre ses morts. Samedi, quatorze victimes mozabites tuées dans les derniers affrontements ont été inhumées, vers 7h00 du matin, à Guerrara. L’enterrement a eu lieu dans le calme. Du côté chaambi, cinq personnes ont été enterrées également.

La région de Ghardaia a renoué, pour le second jour, hier avec l’accalmie après les affrontements meurtriers de la nuit de mardi à mercredi. La vallée du M’zab grouillait hier de monde, avec la réouverture des commerces et la reprise du trafic routier, contrairement à ces derniers jours où tant les routes que les places publics étaient pratiquement désertées.

Dans les localités de Guerrara et de Berriane qui portent encore les stigmates des tragiques événements, les citoyens pensent déjà à des lendemains « plus cléments », envisageant déjà la reconstruction, avec l’aide des pouvoirs publics.

Dans un climat de recueillement, les obsèques des victimes des évènements dans ces localités, se sont déroulées dans la matinée, dans le calme. 

Aucun incident n’a été signalé depuis jeudi soir dans la région de Ghardaïa où a été déployé un imposant cordon sécuritaire policier, appuyé par des brigades antiémeutes de la gendarmerie nationale, présents sur l’ensemble des artères et quartiers de la vallée du M’zab. Les heurts entre jeunes ont lieu à Ghardaïa, Berriane et Guerrara. Locaux commerciaux, véhicules, palmeraies, mobilier urbain sont incendiés. La police a arrêté 30 personnes à Ghardaïa. 

Les services de la police ont arrêté et présenté 30 individus qui faisaient l’objet de décisions judiciaires dont des mandats d’arrêt, précise la DGSN. Les policiers ont également saisi des objets utilisés dans les affrontements sanglants dans la wilaya de Ghardaïa qui a connu un nombre de morts et de blessés, ajoute le communiqué. Il s’agit notamment d’armes blanches, de projectiles en fer et des quantités d’essences pour fabriquer des cocktails Molotov.

Les éléments de l’Armée nationale dépêchés mercredi dernier sur ordre du président Bouteflika ont pris possession des centres névralgiques de la commune.

La majorité des magasins et commerces tenus par des commerçants issus du M’zab ont rouvert leurs portes vendredi dans la soirée, retrouvant leur intense activité habituelle, notamment le long des boulevards de l’Indépendance et de la République. Trois jours après les affrontements, l’amertume et l’indignation sont les principaux sentiments qui s’expriment au sein de la communauté mozabite.

En attendant les résultats des enquêtes ouvertes par les différentes forces de l’ordre, les autorités doivent conjuguer leurs efforts pour mettre hors d’état de nuire ces individus qui, de façon récurrente, sèment la terreur.

Il faut qu’ils soient arrêtés et punis conformément à la loi. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités, parce que ce sont les germes d’une guerre civile qui sont en train de naître dans la région. 

La mouvance islamiste la plus radicale continue de souffler sur le brasier à travers les réseaux sociaux, les cyber-prêcheurs ou les imams versés dans la propagande meurtrière depuis plusieurs mois dans une totale impunité.

« Les Ibadites sont des impies (kouffar) », « Ils menacent notre religion et notre pays « , « ces Khawaridj étaient des harkis », sont quelques-unes des fatwas de ces cheiks autoproclamés qui investissent même la télévision.

Ils s’emploient activement à manipuler les habitants de la région dans le seul but d’attiser le feu de la violence. Ils ont contribué à allumer le feu de la fitna et ne cessent d’y jeter de l’huile. Parmi ces acteurs malveillants, cet ex-leader islamiste proche de la mouvance de Rachad et de plusieurs anciennes figures du FIS dissous, Ahmed Chouchane.

De son exil, il ne manque aucune occasion pour inciter à la haine raciale et religieuse sur les réseaux sociaux dans le but d’envenimer l’atmosphère dans la vallée du M’zab. A travers ses pages sur Facebook, Ahmed Chouchane considère tout les Ibadites de Ghardaïa comme « des serpents venimeux » qui se cachent derrière « l’identité berbère ». Pour ce militant islamiste, les Ibadites sont une « fabrication juive » qu’il faut éliminer pour « sauver l’Algérie ».

La confusion des temps dans laquelle vit cet exilé semble l’affecter énormément. D’autre part, cet ex-responsable du parti dessous tente d’exploiter les malheurs de la jeunesse qu’il considère comme des opposants politiques au régime en place.
 

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