Un plan pour mettre de l’ordre dans le marché de l’automobile
Pour mettre fin à la spéculation sur le marché des véhicules, l’Association de la protection et l’orientation des consommateurs (APOCE) a proposé une série de mesures, dont l’interdiction de revente d’un véhicule neuf pendant 18 mois et l’ouverture de showrooms de véhicules d’occasion.
Face à l’emprise des spéculateurs sur le marché des véhicules, qui pratiquent des prix exorbitants défiant toute logique, le président de l’APOCE, Mustapha Zebdi, a soulevé la nécessité de mettre fin à cette situation intenable pour les citoyens en quête de véhicules, et ce lors de la conférence de presse au siège de l’association, à Alger.
Mustapha Zebdi a, d’emblée, tenu à saluer la récente directive du ministère de la Justice, qui a invité les notaires à suspendre temporairement la rédaction de procurations relatives aux nouveaux véhicules. Il a souligné à ce propos qu’« il est temps de suspendre ce système de procuration qui, dans la majorité des cas, servait de prête-noms aux spéculateurs qui revendent des véhicules neufs ».
Il a également estimé que d’autres mesures devraient être prises pour stabiliser le marché. Le président de l’APOCE a souligné, à cet effet, que l’une des mesures fortes que propose l’association, et qui pourrait être rapidement mise en place par les pouvoirs publics, est « l’interdiction de la vente de véhicules neufs pendant une période de 18 mois, à compter du premier jour de leur mise en circulation ». Il a affirmé que cette mesure vise à stabiliser rapidement les prix sur le marché de l’automobile et a assuré que cela va permettre d’« assainir la situation car les spéculateurs ne peuvent pas se permettre d’acheter des dizaines de voitures neuves et ensuite les mettre sur cale pendant un an et demi avant de pouvoir les vendre ».
Il a ajouté que cette mesure est facilement applicable puisqu’elle existe déjà pour les licences de moudjahidine quant à l’achat de véhicules neufs et qu’il suffirait ainsi de l’élargir à tout Algérien qui acquiert un nouveau véhicule.
Concernant l’interdiction de la revente du véhicule neuf pendant 18 mois, Mustapha Zebdi a tenu à préciser que « dans le cas d’une urgence médicale ou d’un cas de force majeure, où le propriétaire du véhicule neuf est contraint de revendre sa voiture car il a besoin d’argent, il lui sera alors permis de la revendre » mais « uniquement au concessionnaire de la marque auprès duquel il a acheté son véhicule ».
Il a ajouté que, dans le cas où les deux parties ne s’entendent pas sur le prix que proposera le repreneur, en l’occurrence le vendeur initial, l’APOCE propose ses services pour estimer la valeur réelle du véhicule et trouver un compromis.
Il a expliqué que l’avantage de cette pratique de revente au concessionnaire d’origine est que, d’une part, cela permettra d’avoir des voitures d’occasion plus sûres dans la mesure où le concessionnaire est chargé du contrôle technique et d’assurer la garantie avant la revente, et d’autre part, cela permettra de faire baisser les prix des voitures d’occasion car un concessionnaire ne vendra jamais un véhicule d’occasion plus cher qu’un véhicule neuf. M. Zebdi a, en outre, souligné qu’« il est hallucinant qu’en Algérie, les voitures d’occasion qui ont un certain nombre de kilomètres à leur compteur se vendent deux à trois fois plus cher que leur prix d’achat à l’état neuf ».
C’est dans cette optique qu’il est également préconisé la création de showrooms de véhicules d’occasion où les concessionnaires agréés seraient les seuls habilités à vendre ce type de voiture.
Tout en saluant les mesures prise par l’Etat pour la relance de l’importation des véhicules neufs et d’occasion, le président de l’APOCE a conclu que cette tension qui perdure sur le marché des véhicules en Algérie est due à un besoin qui s’élève à plus d’un million de véhicules par an. Afin de remédier à cette situation, il a appelé à ouvrir l’importation des véhicules de moins de 3 ans des pays asiatiques qui sont, a-t-il dit, « des véhicules à des prix raisonnables ».
Pour rappel, l’année 2023 a été marquée, depuis mars dernier, par le retour de l’importation de voitures neuves, et ce après des années de suspension. Alors qu’il était attendu que les prix des voitures d’occasion connaissent une baisse conséquente, les spéculateurs continuent à faire la loi en proposant des prix exorbitants défiant toute logique.
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