La séduction du Sud réveille des «frustrations» au Nord – Le Jeune Indépendant
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Nationale

La séduction du Sud réveille des «frustrations» au Nord

La séduction du Sud réveille  des «frustrations» au Nord

S’il est admis que le pouvoir use à bon ou mauvais escient du sujet relatif au découpage administratif comme « feuille de route » à l’approche de rendez-vous électoraux, il est plutôt rare que ce choix, revendicatif au demeurant des habitants de nombres de villes aux quatre coins du pays, soit utilisé à des fins dissuasifs.

En voulant astucieusement « mater » la rébellion anti-gaz de schiste lors de ces derniers jours avec l’offre de statuts « pompeux » de wilayas à quelques villes du Sud, le gouvernement ne s’attendait certainement pas à provoquer un autre vacarme.

En sus de la protesta anti-gaz de schiste qui d’ailleurs a pris hier un tournant le moins que l’on puisse dire grave après l’incursion par des manifestants à l’intérieur d’une base d’exploration, le soulèvement des habitants de Boussaâda, Aïn Safra, Mechria et Aflou entre autres ne s’est, en effet, pas fait attendre et du coup, les autorités se trouvent confrontés à un autre front plus épars.

Une rébellion plus dure, en effet, risque de se propager cette fois-ci au Nord notamment à certaines villes des Hauts-Plateaux. Des villes dont les promesses de promotion au plus haut grade du découpage administratif non tenues n’ont jamais été pardonnées.

A l’image de Boussaâda dans la wilaya de M’sila, Maghnia à Tlemcen, et Barika relevant de Batna ou encore Chechar à Khenchela dont les habitants y voient la nécessité de promouvoir leurs cités en chef-lieu de wilaya ou du moins en wilayas déléguées pour les plus ceinturées d’entre-elles. A l’image de la ville d’El-Eulma mal lotie par dame nature qui a fait que la région, véritable poumon économique ait eu comme voisine à une dizaine de kilomètres la capitale des Hauts-Plateaux, Sétif.

Autre dilemme auquel sera confronté le pouvoir avant 2016, date fixée par le mini-Conseil des ministres du 27 janvier dernier pour hisser en wilayas quelques villes des Hauts-Plateaux, est que lors des élections présidentielles d’avril 2012, les émissaires du candidat Bouteflika avaient promis monts et merveilles aux habitants de certaines villes à l’image de ceux d’El-Eulma. « El-Eulma sera hissée en wilaya », avait annoncé Abdelmalek Sellal lors d’un meeting organisé à quelques jours du scrutin.

Ceci en attendant bien entendu le tour des villes du Nord où faut-il le souligner les chargés du dossier auront du pain sur la planche.
Mais le véritable challenge réside plutôt dans le fait que la priorité en termes de développement n’a nullement été prise en compte.

D’autant que la remise en cause de certains projets structurants dans plusieurs wilayas à la suite de la chute du prix du pétrole pourrait ne pas arranger les décideurs. Selon un haut responsable de l’administration constantinoise, en ouvrant le bal du découpage administratif par le Sahara, la stratégie du pouvoir réside plutôt à faire croire aux habitants des villes du Sud, candidates au statut de wilayas, que les futures exploitations du sous-sol notamment le puisement d’hydrocarbures non conventionnelles leur profitera en premier.

Autre souci auquel sera confronté le pouvoir est celui des insatisfaits du découpage de 1984. En effet, le dernier découpage administratif avait fait l’objet de plusieurs critiques. Qualifié d’arbitraire et d’aléatoire, ce partage du territoire avait fait beaucoup de « frustrés ».

Si des villes de « petites envergures » avaient été gâtées par les dirigeants de l’époque à l’image de la ville d’El Tarf au détriment d’El Kala ou encore Mila préférée à Cheghoum El Aïd, plusieurs autres villes n’ont jamais digéré le fait qu’elles aient hérité de « petites » wilayas, à l’image de Ben M’hidi (El Tarf) dont les habitants continuent à se revendiquer de la wilaya de Annaba, ceux de Tadjnant (Mila) de Sétif ou encore ceux d’El-Guerarem (Mila) qui eux se sentent plus proches de la capitale de l’Est. C’est dire que la protesta couve un peu partout et que d’ici 2017, il serait difficile de prédire le nombre de futures wilayas.

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