« La Russie et le nouveau monde multipolaire »

Notre fête professionnelle, la Journée du diplomate est célébrée en Russie le 10 février.
Cette date n’a pas été choisie au hasard car c’est au 10 février 1549 que remonte la plus ancienne mention documentaire de l’Ordre des ambassadeurs, la première structure publique chargée des affaires étrangères de l’histoire de notre pays.
Depuis, elle a à de maintes reprises changé de nom, n’a cessé de développer et d’évoluer avant de se retrouver dans sa forme actuelle.
A cet effet il faudrait se rappeler que l’année dernière un nouveau jalon important a été marqué avec l’adoption le 31 mars 2023 par le Président de la Fédération de Russie d’un nouveau Concept de la politique étrangère de notre pays.
Les changements drastiques dans l’arène internationale ont obligé Moscou à modifier profondément cet important document de planification stratégique, qui fixe les principes, buts et priorités de la diplomatie russe.
Le Concept ajourné consacre la mission de la Fédération de Russie en tant que puissance mondiale contribuant à l’équilibre international et assurant la justice tant pour elle-même que pour ses partenaires.
La logique du nouveau Concept reflète la réalité géopolitique en état de mutation et les changements fondamentalement révolutionnaires sur la scène internationale, qui se sont vus accélérer brusquement.
Au cours de la dernière décennie le niveau de tension internationale s’est élevé de manière inédite. Les occidentaux, notamment les Etats-Unis, se montrent ouvertement comme initiateurs et moteurs d’une ligne antirusse, voire russophobe.
En effet, certains pays hostiles ont déclenché une guerre hybride d’un nouveau genre contre notre Patrie en créant des menaces existentielles pour notre sécurité. Bien évidemment, cela dure plus qu’une année et même qu’une décennie.
Dès le départ la Russie s’est toujours opposée à l’extension de l’OTAN et à l’octroi de pouvoirs exclusifs dans le domaine de sécurité à l’Alliance, tout en comptant sur l’établissement de l’autonomie stratégique européenne. Cela répondrait aux intérêts des européens, qui comprenaient autrefois que c’est seulement coude à coude avec la Russie que l’Europe peut protéger son indépendance dans un monde multipolaire.
Mais la souveraineté européenne a été progressivement « apprivoisée » et aujourd’hui la plupart des Etats de l’UE font front commun contre la Russie au détriment de leurs propres intérêts. Ceux qui essaient de donner la priorité à leurs intérêts nationaux sont stigmatisés comme adversaires de la démocratie, même si parler d’une quelconque démocratie dans ce « jardin » européen paraît incompréhensible.
Extorsion, sanctions unilatérales illégitimes, tentatives de déformer la législation pour, soyons honnêtes, s’emparer des actifs russes à l’étranger, provocation de coups d’Etat et de conflits armés locaux, violation flagrante de la souveraineté d’autres pays – tout cela s’est profondément ancré dans la boîte à outils de ce « club des démocraties » élitaire, qui se croit exceptionnel mais en réalité ne représente qu’une bande lâche et agissant sous la houlette des anglo-saxons.
Malgré toutes nos tentatives de nous mettre d’accord, de faire comprendre à nos soi-disant « partenaires » qu’il fallait respecter nos inquiétudes dans un domaine aussi important que la sécurité nationale, notre voix n’a pas été entendue.
L’extension effrénée de l’OTAN à l’Est est devenue inhérente à la stratégie visant à atteindre l’hégémonie mondiale des Etats-Unis.
Au mépris de la promesse de ne pas élargir l’Alliance « même d’un pouce » par rapport au territoire russe, il y a déjà eu six vagues d’extension. La septième vague arrivera de jour en jour puisqu’apparemment les occidentaux ont trouvé le moyen de négocier l’approbation turque de l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Et voilà – l’infrastructure otanienne est déjà tout près des frontières russes.
Parallèlement l’Occident est en train de créer une zone étendue d’instabilité le long du périmètre de notre pays. L’Ukraine n’est qu’un des cas « réussis » d’un Etat postsoviétique transformé en « anti-Russie », endoctriné et « gonflé » d’armements. En plus, les occidentaux admettent désormais ouvertement que tous les accords qui existaient n’étaient conclus que pour « gagner du temps » pour une frappe décisive contre la Russie en vue d’y infliger « une défaite stratégique ».
Le nouveau Concept de la politique étrangère russe déclare la primauté du droit dans les relations internationales et fixe comme objectif la contribution à la formation du nouvel ordre mondial multipolaire pour tous les vecteurs de la politique extérieure russe.
Le Concept prévoit des réponses tant symétriques qu’asymétriques aux actes inamicaux contre la Russie, ainsi que le recours aux forces armées pour repousser ou déjouer toute attaque contre la Russie ou ses alliés, ce qui souligne que nous sommes prêts à défendre le droit du peuple russe à l’existence et au développement indépendant. La Russie aspire aux relations égales et mutuellement avantageuses avec tous les pays qui sont prêts pour ce type de coopération.
Ce faisant notre pays déclare l’inadmissibilité totale de toute forme de pratiques néocoloniales et de l’hégémonisme recherché par quiconque.
Dans les circonstances actuelles, où le soi-disant « Occident collectif » a montré ce qu’il est réellement, la Russie est forcée de mettre le cap sur l’Est et le « Sud Global », qui sont plus perspectifs. Dans la nouvelle doctrine extérieure la Fédération de Russie est désignée comme « Etat-civilisation unique » et « le centre souverain du développement mondial », qui poursuit sa « politique indépendante et multivectorielle » sur la base d’un « agenda unificateur et constructif ».
La Russie s’oppose aux tentatives d’établir l’hégémonie d’un petit groupe de pays, considère inadmissible toute manifestation du néocolonialisme, ainsi que « l’ordre mondial basé sur les règles », qui est promu activement par les occidentaux.
Le principe de l’égalité souveraine des Etats, le respect du principe de non-ingérence aux affaires intérieures et de suprématie du droit international constituent la base du nouvel ordre mondial multipolaire. A cet égard, priorité est donnée au rétablissement du rôle de l’ONU en tant que mécanisme central de coordination des relations internationales, ainsi qu’au respect de la Charte des Nations Unies dans son intégralité.
Il est à noter que la Fédération de Russie ne se croit pas ennemi de l’Occident et n’a pas d’esprit d’hostilité vers lui. Néanmoins, vu la poursuite de leur politique agressive russophobe, le monde anglo-saxon et l’Europe se trouvent en fin de la liste de nos priorités.
Les Etats-Unis et leurs satellites ne sont pas le centre de l’Univers, et ils devront le reconnaître tôt ou tard.
Ce faisant, nous espérons toujours que les occidentaux, et surtout leurs peuples, comprendront enfin l’inutilité de la ligne conflictuelle contre la Russie et essaieront de rétablir un dialogue égal et mutuellement respectueux avec nous. Ce n’est qu’à ces conditions que notre pays est prêt à continuer la coopération avec ces Etats, qui sont actuellement inamicaux. Nous n’acceptons pas le langage d’ultimatums.
Le Concept de la politique étrangère de la Fédération de Russie est devenu un autre jalon dans le système des relations internationales, ce qui assure l’authenticité culturelle et civilisationnelle, la sécurité pas au détriment des autres, ainsi que des possibilités égales pour le développement de tous les pays. Et le nombre de nos partisans ne cesse d’augmenter malgré la pression énorme de la part de l’Occident.
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