La Russie accueille ce mardi le Sommet des BRICS+
La Russie, qui assume depuis janvier dernier la présidence tournante des BRICS, accueille, à Kazan à partir de ce mardi et jusqu’à jeudi prochain, une vingtaine de dirigeants étrangers à l’occasion du sommet des Brics+.
Ce sommet d’alliés et de partenaires doit démontrer sa puissance et l’échec des efforts que les Occidentaux ont déployés pour l’isoler depuis la guerre en Ukraine.
Outre les dirigeants des BRICS+, 38 pays alliés et partenaires, dont le Venezuela, ont été invités à y participer. À ce jour, 32 pays ont confirmé leur participation, et 24 chefs d’État assisteront personnellement à cet événement. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres devrait également participer à ce sommet, selon les autorités russes qui se flatte de « l’événement diplomatique le plus important jamais organisé en Russie ».
Cette réunion intervient alors que Moscou gagne militairement du terrain en Ukraine et a forgé des alliances étroites avec les plus grands adversaires des États-Unis.
Selon les analystes, le Kremlin souhaite à la fois se tenir aux côtés de ses alliés mondiaux dans un contexte de tensions persistantes avec l’Occident et négocier avec eux des accords pour soutenir l’économie russe et son effort de guerre.
L’Alliance visant à contrebalancer l’ordre mondial dirigé par l’Occident, comprenait initialement le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, mais a commencé à s’élargir rapidement cette année. L’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont rejoint les BRICS, en janvier. La Turquie, l’Azerbaïdjan et la Malaisie ont officiellement déposé leur candidature, et un certain nombre d’autres pays ont exprimé leur souhait de rejoindre le bloc.
De son côté, le directeur du Fonds russe d’investissement direct (RDIF), Kirill Dmitriev, a déclaré à la presse que 1.600 milliards de roubles (15,1 milliards d’euros) avaient été investis, avec des partenaires, dans «plus de 100 projets» à travers les pays des BRICS. Il a ajouté que plus d’un million de personnes étaient employées dans les entreprises concernées.
Dmitriev a également avancé que la part des BRICS dans le PIB mondial (calculé en parité de pouvoir d’achat – PPA) dépasserait à terme les 50%. «Le rôle des BRICS devient plus important. Leur puissance économique se renforce» a déclaré le patron du fonds souverain russe, soulignant que «de nombreux pays du Sud veulent rejoindre» le groupe.
«Les pays des BRICS représentent déjà 36% du PIB mondial à parité de pouvoir d’achat. Au cours des dix dernières années (2014-2023), la croissance du PIB réel des pays membres a été près de 2,5 fois supérieure à celle de l’UE et du G7, et environ 1,5 fois supérieure à la moyenne mondiale» a ajouté Dmitriev. «Nous estimons que le PIB des pays des BRICS pourrait déjà, dans un avenir prévisible, dépasser les 50% du PIB mondial» a-t-il poursuivi.
Le commerce entre les pays de l’organisation se développe également activement, a par ailleurs souligné Dmitriev, atteignant près de 700 milliards de dollars en 2024. Alors que le commerce mondial a en moyenne augmenté de 3% par an ces dix dernières années, celui entre les pays des BRICS a augmenté de 10,7% par an, a souligné le directeur du RDIF.
Le 11 octobre, le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, avait déclaré que le poids des BRICS dans l’économie mondiale était déjà supérieur de près d’un quart à celui des pays du G7. «Le taux de croissance moyen de l’économie des BRICS dans sa nouvelle composition en 2024-2025 sera de 4,4% par an, contre une moyenne mondiale de 3,2%.
Le taux de croissance des pays du G7 sera de 1,7%», avait-il annoncé. «La part des BRICS dans le PIB mondial en termes de parité de pouvoir d’achat atteindra un record de 36,7% en 2024, contre 29,6% pour les pays du G7» avait-il ajouté.