La réforme des institutions de l’Etat, le cœur de la sécurité collective

La réforme des institutions de l’Etat doit permettre de mettre en place un mode de gouvernance instituant des mécanismes d’adaptation de l’action des gouvernants, facilitant la prise en charge In situ des nouveaux défis générés par la mondialisation et par les changements et les évolutions diverses .
Si gouverner c’est prévoir, il est impérieux de savoir de quoi seront faits les lendemains des Algériens .
C’est à ce niveau que l’institution de planification devient une nécessite de gestion, qu’on ne doit pas négliger.
Si la planification doit être régionale, nous devons par contre absolument éviter le concept de région et la régionalisation, parce que ce concept contient, en lui même, les germes du fédéralisme et de la partition.
L’Etat doit renforcer la décentralisation, dans le cadre de l’unicité de l’Etat.
Ce sont les instruments de planification qui doivent définir et identifier les actions futures, leur validation et leur mise en œuvre.
Les États forts ont des modes de gouvernance qui leur permettent d’anticiper le futur et de le prendre en charge, sans générer des imprévus de nature à menacer la sécurité des populations et de l’Etat .
L’évaluation permanente du fonctionnement des institutions de l’Etat est le sacerdoce de toute gouvernance moderne qui s’inscrit dans la performance et la qualité.
Il est recommandé que chaque secteur se dote d’une agence d’études stratégiques, pour élaborer les politiques publiques, à moyen et long terme.
En l’absence d’une telle organisation, il est difficile de garantir une bonne gouvernance et une cohésion de l’action gouvernementale, dans le domaine de la prévision et de l’anticipation.
Sur le terrain, les difficultés s’accumulent et les dysfonctionnements sont visibles, provoquant des désagréments et des nuisances aux administrés.
Réduire les nuisances
L’héritage du passif d’une gouvernance passée est important, et cela nécessite du temps pour le traiter et réduire les nuisances.
Les Ministres ont été instruits par le président de la république, pour aller sur le terrain, en vue de faire la chasse à la bureaucratie et aux dysfonctionnements du service public.
Cela a été fait dans le secteur de l’industrie, et des centaines de projets industriels ont été sauvés d’une faillite certaine.
L’assainissement dans le reste des secteurs doit se poursuivre, en mettant aux commandes des pilotes aguerris et expérimentés.
Lors de sa visite d’inspection, le ministre de la santé ne s’est pas retenu en constant le laisser aller outrageant de certains hôpitaux, à Constantine.
La colère du ministre était à son comble, quand il a constaté l’état de certains hôpitaux .
Voilà que maintenant la coupe a débordé, le ministre est sorti pour une fois, de sa réserve, pour exprimer, bruyamment, sa colère, d’ailleurs toute légitime.
L’hôpital de Constantine peut être pris en exemple, pour illustrer le laisser aller et la mauvaise gouvernance, pris en flagrant délit.
Hélas, nous le disons avec beaucoup de regret, pour les malades, quand on observe l’état de certains hôpitaux ,qui n’ont pas encore fait leur mue.
Cela nécessite des mesures urgentes, devant aller vers le redressement, pour faire sortir le service public de l’impasse d’une gouvernance obsolète, pénalisant gravement les administrés.
La réforme du secteur de la santé est à l’ordre du jour, mais aucun calendrier n’a été arrêté à ce sujet .
L’hôpital est un service public d’intérêt national, dont la mission est de soigner et de secourir le malade en détresse.
Si de grands efforts ont été réalisés, en matière de formation et de réalisation d’infrastructures sanitaires, par contre la gouvernance de celles-ci reste problématique, et nous avons eu le loisir de le constater à nos dépens, à plusieurs reprises.
Le laisser aller dans certains hôpitaux doit être au plus vite corrigé. C’est le vœux le plus cher de la population.
Parallèlement à cela, il est important de relever les dernières mesures portant sur l’allocation de budgets complémentaires, pour l’achèvement de certains hôpitaux, qui sont en chantier depuis plus de vingt ans, à l’exemple de celui de Boumerdes.
Les gouvernances passées ont excellé par l’ingouvernance de certains services publics, liés à la sécurité du citoyen .
Sur le dossier de la santé, en Algérie, nous devons nuancer nos jugements, en évitant de généraliser, tout en notant la bonne tenue de certain hôpitaux, en matière de de prestation et de gestion.
Si nos médecins excellent dans les plus grands hôpitaux de l’occident , en Amérique et au Canada , cela veut dire qu’il y’a des problèmes sérieux dans l’hôpital en Algérie, que nous devons identifier et prendre en charge.
Nos médecins quittent le pays pour plusieurs raisons . Il y’a une inadéquation entre la formation et les besoins d’un marché, qui ne peut pas offrir un emploi à tous ces médecins, qui sortent de l’université .
L’Algérie peut intégrer le surplus de médecins, dans le cadre de la coopération, comme le font les Chinois et les Cubains.
Le statut du médecin, devant réhabiliter celui ci et améliorer son salaire, tarde à être promulgué, et cela est de nature à détériorer le moral de nos médecins, qui ne sont pas rétribués à leur juste valeur.
Les conditions de travail souffrent d’un manque d’équipements, rendant très difficile et très pénible, l’exercice de l’acte médical et la prise en charge du malade .
Ceci dit, nous devons absolument donner un aperçu sur l’évolution, dans le monde, du service public de la santé .
Dans beaucoup de pays, notamment dans les démocraties occidentales, le service public de la santé est remis en cause, provoquant des déserts sanitaires, abandonnant le malade à son sort, parce que le service public de la santé n’est plus rentable.
Notre pays connaît, inversement, une intensification de la réalisation des infrastructures publiques sanitaires, dans les coins les plus reculés du pays, avec des prestations gratuites, prises en charge sur le budget de l’Etat .
Notre propos n’est pas de personnaliser des dysfonctionnements organisationnels et structurels, mais de poser des problèmes de fond, liés à la réforme des institutions de l’Etat.
Les exigences du président de la république
D’autres dossiers importants n’avancent pas au rythme escompté, tels que la réforme des collectivités territoriales, la gestion de la ville, l’aménagement urbain ou des déséquilibres de développement entre le sud et le nord sont préoccupants, mais qui peuvent être rattrapés, avec le programme d’actions du gouvernement.
Le vieux bâti des grandes villes, nécessite des mesures urgentes, pour mettre à l’abri les populations, en cas de séisme de forte intensité.
Dans un monde gravement endommagé, par toutes sortes de crises violentes, l’Algérie doit se doter d’un centre national de gestion des crises, hautement sécurisé, doté de bases de données numérisées, intersectorielles, devant permettre d’agir, dans l’urgence, en cas de rupture grave du service public, mettant en danger la sécurité des populations.
L’économie, les finances, les transports , l’industrie, l’emploi la jeunesse , le tourisme , l’agriculture, l’hydraulique, la culture, le sport , la communication, sans citer le reste des dossiers, sont de grands chantiers, nécessitant une feuille de route, fixée par voie réglementaire, et un échéancier limité dans le temps .
Toutes ces réformes stratégiques doivent concourir à la réalisation de notre sécurité collective et globale, tels que l’intégrité territoriale , la sécurité culturelle, la sécurité alimentaire, sanitaire et alimentaire, la sécurité énergétique, doivent figurer dans un décret présidentiel, fixant le listing des projets d’intérêt national, devant absolument être réalisés, dans les délais fixés par le gouvernement.
Ce sont des politiques publiques fortes et courageuses, devant garantir à notre pays des lendemains, à l’abri des périls et des turbulences politiques et sociales.
Notre approche pose en réalité la problématique de fond de la gestion du service public, qui se caractérise, dans certaines situations, par son incapacité à répondre, de manière convenable, aux attentes du public et de la population .
Sur ce dossier, les exigences du président de la république Abdelmadjid Tebboune sont très fortes.
Certains services publics administratifs ou économiques, sont dans la même enseigne, et cela-nous rappelle les graves dérapages relevés, récemment, dans certains secteurs, ayant nécessité l’intervention ferme des plus hautes autorités du pays, qui ne tolèrent plus que l’image de marque de l’Algérie, où les intérêts de la population soient menacés.
Pour les services publics stratégiques, de l’eau , de l’énergie, de la santé, des réseaux divers , la gestion doit être normalisée et numérisée, devant permettre aux décideurs de suivre, en temps réel, les prestations de services public qui impactent la population.
L’Algérie 3e en Afrique
La bonne gouvernance est une exigence collective qui souffre encore de pratiques que nous devons mettre sur le compte de l’incompétence et des négligences coupables.
En matière développement humain, l’Algérie occupe la 3eme place en Afrique, et la première place au Maghreb, donnant un aperçu très positif sur les capacités de l’Algérie à relever tous les défis stratégiques, en relation avec la bonne gouvernance et le développement durable à l’horizon 2060.
Si nous voulons garantir le classement de l’Algérie, dans tous les secteurs, sur le podium de l’excellence, le choix des gouvernants, à tous les niveaux, doit être guidé par les critères du mérite et de l’expertise, devant nous permettre de sortir rapidement d’un mode de gouvernance passé, clanique, ayant fait la promotion de la famille, des amis et des médiocres.
La mise en place du service de qualité, à tous les niveaux de la gestion, est une exigence de survie et de modernité, devant nous permettre d’établir des évaluations et des diagnostics, en temps réel.
Il doit nous permettre, au quotidien, d’évaluer et de corriger la gestion des affaires de la nation, qui évolue dans un monde où les plus faibles sont appelés à se soumettre ou à disparaître.
En 2006, l’Algérie a ouvert un grand dossier sur la réforme de l’Etat.
Missoum Sbih – président de cette commission , a remis, à cette époque, au président de la république, un grand dossier sur la réforme de l’Etat.
l’Algérie affichait déjà de grandes ambitions, en matière de gouvernance, mais les évolutions futures ont connu de graves dérapages, qui ont fait subir à notre pays des retards que nous payons très cher .
La réforme de l’Etat, fondée principalement sur la modernisation, doit être menée au pas de charge. C’est un dossier phare du président, à l’ordre du jour du gouvernement.
Il nous impose l’obligation de construire des instituons fortes, efficaces, prévoyantes et résilientes.
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