Les algériens réticents à la vaccination anti-Covid
Alors que l’épidémie du coronavirus a repris depuis plusieurs semaines, l’opération de vaccination n’a pas la cote auprès des Algériens. Le rush n’a pas eu lieu au niveau des vaccinodromes et les gens continuent à résister. Les spécialistes multiplient les appels à la population pour se faire vacciner pour sortir de cette crise épidémiologique.
C’est ce qu’a affirmé hier Faouzi Derrar, directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), pour qui le «seul moyen de sortir de cette crise épidémiologique est d’accélérer la vaccination». S’exprimant ce dimanche sur les ondes de la Chaîne 3, Faouzi Derrar a tenu à signaler les conséquences de la non-adhésion de la population à la vaccination anti-Covid. «S’il n’y a pas adhésion de la population, la donne va en s’aggravant et le danger planera pour tous et pour longtemps», a-t-il indiqué, affirmant que cela complique la situation en Algérie.
Une situation déjà difficile suite à l’apparition de variants rapides, très virulents et de plus en plus résistants aux vaccins, à l’instar du variant Delta (indien). En effet, après avoir connu une situation plus au moins stable, les choses se compliquent de nouveaux avec l’augmentation des contaminations quotidiennes au coronavirus, avec une moyenne qui frôle les 400 cas/ jours et une moyenne de décès de 10 personnes/jour.
Une vaccination massive s’impose donc pour, notamment, faire face à ces nouveaux variants. Selon le spécialiste, il faut que la vaccination puisse s’effectuer partout, en même temps et à un niveau très élevé. Interrogé sur l’avancement de la campagne de vaccination, lancée le 31 janvier passé, le directeur de l’IPA, affirmant que le début de cette opération est déjà un acquis, a déploré la réticence de la part des Algériens, et ce malgré le lancement d’une vaccination massive qui se fait désormais sans rendez-vous et sans condition d’âge.
Une situation qui inquiète, selon les affirmations du spécialiste, lequel affirme que «la sortie du tunnel passe par une vaccination massive». Sur le pourquoi de cette réticence, l’invité de la rédaction de la Chaîne 3 pense que les gens ont peur des complications des vaccins. «L’essentiel c’est que cette vaccination est là pour sauver des vies», a tenu à signaler l’intervenant, soulignant l’importance de la vaccination pour vaincre ce virus et la mortalité causée par la Covid-19, comme ce fut le cas avec d’autres maladies qui ont été éradiquées par la vaccination. Pour une meilleure adhésion de la population à cette démarche, l’intervenant a suggéré une sensibilisation «agressive» partout.
Sur le lieu de travail, dans les écoles, les universités, les administrations…, sans pour autant rendre la vaccination obligatoire. Pour lui, il n’est pas question de brusquer les gens. Il faudrait que ces derniers adhèrent à cette démarche de leur propre gré. «Cette adhésion va amener des taux satisfaisants de vaccinés», a-t-il estimé, soulignant le lancement du débat sur l’obligation de la vaccination dans plusieurs pays, et ce à travers l’exigence du pass vaccinal.
Rappelons que depuis le lancement de la campagne de vaccination, ce sont près de deux millions d’Algériens qui se sont fait vacciner. Un taux insignifiant par rapport à la population mais surtout en comparaison avec d’autres pays. Une situation qui mettra en péril les chances de l’immunité collective.l