La plus grande usine de fertilisants menacée de fermeture

Rien ne va plus au complexe Fertial détenu à 66 % par le groupe espagnol Villar Mir et 34 % par Asmidal. Une virée hier aux portes de l’usine nous a permis de constater l’inquiétude des travailleurs concernant leur devenir professionnel devant l’absence d’autorisation d’exportation d’ammoniac.
« Si nous n’exportons pas au plus vite, explique-t-on, les installations industrielles de production seront mises à l’arrêt et ce sera très difficile et prendront beaucoup de temps pour les faire redémarrer ».
Contacté, le secrétaire général du syndicat national de Fertial, Lakhdar Zadi, plus explicite apportera les explications de l’heure : « Les usines de Fertial d’Annaba ou d’Arzew, spécialisées essentiellement dans la production d’ammoniac, risquent de fermer leurs portes la semaine prochaine si nous n’obtenons pas les autorisations d’exportation, compte tenu du fait que nos espaces de stockage de ce produit sensible sont limités ». Le représentant des travailleurs, qui semble mal comprendre « ces empêchements d’exportation », ajoutera :
« C’est un manque à gagner grave en devises, d’autant que Fertial n’a jamais cessé de réinvestir dans ses activités de métier ». Fertial compte investir 360 millions de dollars d’ici à 2018 en vue de la rénovation de ses unités d’ammoniac, assurer plus de sécurité sur ses sites et l’augmentation de ses capacités à + 40% pour atteindre à cette échéance une production de 1,2 million de tonnes d’ammoniac.
En plus de cela, explique Lakhdar Zadi, Fertial, grâce à des études techniques, va réduire sa consommation en gaz de 20 %. Selon des universitaires rencontrés, et qui ne cachent pas leur surprise, « importer peut poser problème ; exporter est bénéfique pour le pays surtout en ces moments de crise, alors pourquoi refuse-t-on à Fertial d’exporter son ammoniac, vu que ses aires de stockage sont saturées ? ».
Une question se pose. Qui a intérêt à déstabiliser Fertial, issue d’un partenariat algéro-espagnol qualifié par de nombreux économistes de réussite ? Pour le moment, l’heure est à l’urgence, surtout que des travailleurs de cette entreprise pensent prendre attache avec le député Smaïn Kouadria (PT), grand connaisseur des rouages de l’entreprise ASMIDAL. On y reviendra.
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