La mosquée de Paris invente l'iftar électoral  – Le Jeune Indépendant
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Nationale

La mosquée de Paris invente l’iftar électoral 

La mosquée de Paris invente l’iftar électoral 
Grande Mosquée de Paris

Emmanuel Macron ou Marine Le Pen? Les musulmans français doivent voter dimanche prochain comme tous leurs concitoyens dans le second tour de l’élection présidentielle  et savent sans aucun doute pour qui accorder  leur bulletin de vote entre le président sortant et la dirigeante de l’extrême droite, dans un remake de 2017.

Ils connaissent l’un après son premier quinquennat et savent l’enfer qui leur est promis par l’autre:  pas de regroupement familial et d’allocations, pas de logement social, déchéance de nationalité, expulsions.

Ces électeurs n’ont à l’évidence pas besoin d’être pris par la main pour tirer le bon bulletin de vote. Pourtant, c’est ce qu’a décidé le recteur de la Grande mosquée de Paris (GMP) Chamseddine Hafiz.

Rompant avec le principe de neutralité des lieux de culte, Chems Eddine Hafiz appelle à voter pour Emmanuel Macron, jugeant que l’abstention et le vote blanc « renforcent l’extrême droite », porteuse d’idées « malveillantes ».

« Comment réagir face à cette malveillance  (Il ne s’agit que de ça?)qui se banalise et s’installe dans les esprits? » a-t-il questionné avant de répondre: « par le vote dans la continuité de la République ». Voter c’est exister. Voter c’est assurer à la génération future la dignité et la fierté que nous n’avons pas le droit d’hypothéquer (comme) l’avenir de nos enfants, en restant des témoins passifs d’une catastrophe politique imminente » car le fonctionnement démocratique « n’empêche pas les discours haineux et mensongers à l’égard des musulmans », selon le discours de circonstance du chef de la prestigieuse mosquée de France.

Pour conjurer « un drame historique », demande-t-il, « votons Macron ».  Ainsi, le Recteur organise le 19 avril un iftar de soutien au candidat du mouvement de la République en marche, qui s’est pourtant illustré dans un passé récent par des propos à l’égard du prophète de l’Islam ayant suscité un tollé dans le monde musulman.

« Avec l’argent des donateurs qui gagnent parfois le Smic? » s’interroge un fidèle sur Facebook. « C’est un positionnement tout à fait opportuniste parce que les français musulmans n’ont pas besoin qu’on leur dise d’écarter Marine Le Pen, ils sont tous conscients de leur responsabilité et de la valeur de leur bulletin », remarque un autre habitué de la GMP.

Pour lui, le recteur anticipe les dividendes que cet appel va lui procurer après la victoire tout à fait prévisible d’Emmanuel Macron. Sauf incroyable coup de tonnerre et à ce moment-là c’est une facture qui sera présentée à tous les musulmans.

« En organisant une rupture du jeûne le 19 avril 2022 dans les locaux de la Grande mosquée de Paris, le recteur Chems-eddine Hafiz, pourtant avocat, ne peut ignorer l’article 167-2 de la loi sur le séparatisme voté l’année dernière en France qui lui interdit d’organiser des opérations de vote pour des élections publiques françaises dans un local servant habituellement à l’exercice du culte », commente un algérien résidant en France.

« On nous a donc vendu depuis des années le concept de laïcité qui interdit d’ingérence dans la vie publique politique les lieux de cultes, mais dès qu’il s’agit d’appeler à voter pour ceux qui nous dirigent, cette loi est piétinée allègrement comme tant d’autres », a ajouté un autre.
« Il serait intéressant de déposer plainte et attaquer en justice le recteur Chems-eddine Hafiz pour sa volonté de piétiner l’article 167-2 et qui encourt une peine d’une année de prison et 15 000 € d’amende », a-t-il ajouté.

Du côté des autres cultes, il n’y a pas eu unetelle consigne. Le chef de l’Eglise de France, Mgr Eric de Moulins Beaufort, archevêque de Reims, s’est abstenu de tout débat électoral entre les deux tours de la présidentielle. ‘Nous ne donnons pas de consigne de vote mais nous voulons que tout le monde s’interroge sur le sens et les conséquences de son vote, pour soi et la famille humaine », a-t-il expliqué.

Selon un sondage Ipsos réalisé pour France Info et Le Parisien  publié  samedi 16 avril, Emmanuel Macron remporte l’élection présidentielle face à Marine Le Pen avec un score de 55,5% contre 44,5% pour la candidate du Rassemblement National (RN). Jusque-là, aucun sondage n’a prévu une victoire de la dirigeante d’extrême droite. Mais lors de ce match retour, l’écart est bien plus serré qu’en 2017 où il a été de 30 points en faveur de Macron.

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